Safer Plage : l’application qui fait parler du sexisme ordinaire en bord de mer

Reportage
le 24 Août 2023
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Application, médiateurs, campagne de pub et sensibilisation. Cet été, la mairie de Marseille a renforcé le dispositif Safer Plage expérimenté l'an dernier pour lutter contre le harcèlement de plage. Bien qu'elle peine à devenir un réflexe pour les premières concernées, l'application a le mérite d'aborder une problématique bien présente sur les plages marseillaises.

Une jeune femme face à la plage des Catalans
Photo : Floriane Chambert
Une jeune femme face à la plage des Catalans Photo : Floriane Chambert

Une jeune femme face à la plage des Catalans Photo : Floriane Chambert

Sur la plage des Catalans, en plein mois d’août, difficile de trouver une place au bord de l’eau. Les serviettes aux couleurs flashy recouvrent presque entièrement le sable de la plage la plus proche du centre-ville. Sous un soleil de plomb, Marseillais et vacanciers se baignent, bronzent, s’appliquent de la crème solaire. Aux grandes discussions enflammées s’entremêlent les cris d’enfants et ceux des vendeurs de glace. Planté dans le sable, un drapeau publicitaire ramène à une réalité. Sur un fond noir, un œil blanc stylisé se dessine comme pour appeler à la vigilance. “Harcelée ?! Victime, témoin, je le signale sur Safer Plage“, peut-on y lire.

Dans l’agitation générale, Ines* et son binôme ont trouvé un coin d’ombre où s’installer pour surveiller la plage. La jeune femme de 22 ans est médiatrice spécialisée sur la question du harcèlement de plage. On la reconnaît à son T-shirt blanc marqué des mots “médiateur” sur le devant et “Safer plage” dans le dos. “On a fait une formation d’une semaine sur le sexisme, on nous a expliqué comment ça marche, après on a directement travaillé. Ils nous ont donné des flyers à distribuer. Depuis juillet, on n’a pas eu d’alertes sur la plage des Catalans mais sur les autres plages, on est pas mal intervenus.

La jeune femme explique le dispositif déjà expérimenté l’an dernier : il suffit de télécharger sur son téléphone l’application Safer plage, de sélectionner la plage où l’on se rend et trois propositions s’offrent à l’utilisateur : “Je suis gêné.e ; je suis harcelé.e ; je suis en danger“. La victime ou les témoins peuvent ainsi donner l’alerte. Elle arrive directement sur les smartphones des deux médiateurs qui doivent intervenir grâce à la géolocalisation.

“Safer ? C’est quoi ça ?”

Cet été, la lutte de la Ville contre le harcèlement de plage a fait grand bruit dans la presse même internationale mais visiblement pas encore assez auprès des premiers et premières concernées. Lorsqu’on parle de l’application aux baigneurs des Catalans, on essuie les réponses suivantes : “Safer? c’est quoi ça ?” ou encore “non, jamais entendu parler“. Sur vingt personnes interrogées, une seule voyait vaguement de quoi il s’agissait pour avoir vu une publicité dans le métro. Et ce, malgré la présence des médiateurs tous les après-midis, la distribution des flyers et la campagne de publicité sur les réseaux sociaux ou dans les lieux publics.

L’oriflamme de Safer Plage sur la plage des Catalans. Photo : Floriane Chambert

Le dispositif a été mis en place l’an dernier de manière expérimentale par la Ville sur la seule plage Prado Sud. En deux mois, 1350 téléchargements et trois alertes sur une seule plage mais sans réelle publicité. Un bilan considéré comme encourageant par la municipalité.  Il est encore trop tôt pour le bilan complet de cette année mais Justine Noël, la responsable du projet Safer Plage, dénombrait environs 800 comptes créés sur l’application au 22 août 2023. “On a eu un peu plus de cas qui remontent cette année mais ils ne passent pas forcément par l’application. Les gens vont voir les médiateurs directement parce qu’ils sont sur place. Ils sont par exemple intervenus sur des violences conjugales à la plage ou de voyeurisme“, explique Justine Noël, employée de l’association Orane qui a créé l’application Safer à l’occasion du festival Marsatac en 2021.

La présence physique de médiateurs spécialisés sur la question est en effet une nouveauté. Comme Inès*, ils sont seize à avoir été recrutés en juillet dernier par l’association Pops, prestataire de la Ville. Tous les après-midis, depuis le 11 juillet et jusqu’au 3 septembre, ils sont présents, toujours en binôme fille-garçon, sur les quatre plages les plus fréquentées de Marseille, à savoir les Catalans, Bonneveine, Corbière et La Pointe-rouge. Si l’application peine encore à se faire connaître et à devenir un réflexe, le problème, lui, est pourtant bien présent.

L’ampleur du harcèlement de plage

La plupart des baigneurs sont venus en famille ou en groupe d’amis. Marilou est venue seule. Posée sur un rocher, elle lit un livre. L’exercice demande une certaine capacité d’abstraction. En face d’elle, des jeunes hommes, assis sur les bancs en béton qui longent la mer, ont mis de la musique pour accompagner leur joint. “En général, quand on vient m’importuner, je réponds assez fermement et les personnes n’insistent pas. Je ne me laisse pas trop faire“, explique la jeune Parisienne de 28 ans en vacances à Marseille.

Charlotte et Clara, 23 ans, sont jumelles. Elles viennent tout juste de poser leurs sacs, trois rochers plus loin. “Hier, en allant à la plage à Malmousque, un mec m’a prise dans ses bras et m’a embrassé de force sur la joue. J’étais toute choquée, mais en même temps, c’est une chose à laquelle on a la sensation d’être un peu préparées. Déjà l’énergie qui se dégageait de ce groupe de gars était un peu oppressante, mais comme c’était le seul chemin pour rejoindre le bord de mer, on avait pas le choix que de passer par là“, confie Charlotte, d’un air blasé.

Marseillais et vacanciers profitent de la plage des Catalans. Photo : Floriane Chambert

Plus préoccupant encore, le comportement déplacé des hommes ne touche pas que les jeunes femmes, mais aussi les adolescentes. Amina*, Jena* et Sophia* ont entre 14 et 15 ans. Les trois amies ont choisi de s’installer sur une dalle de béton un peu en retrait de la zone de baignade, “pour ne pas trop être dérangées“, spécifie Jena. “À la plage, quand on marche pour choisir une place, tout le temps, des mecs nous disent « pas mal » ou « vous êtes belles ». Une fois, il y a un mec de 30 ans qui m’a dit « t’es bonne »”, raconte Amina qui a gardé son débardeur et son short pour se baigner. Son amie, Jena, prend alors la parole : “Moi, ça m’est déjà arrivé à la plage, mais ce n’est pas forcément du harcèlement, c’est juste qu’on me dit « t’es belle ». Je pense que le harcèlement, c’est quand ils forcent. Mais s’ils le disent une fois ou deux, c’est pas grave.

Une fois, j’ai refusé de donner mon snap et on m’a craché dessus

May, 20 ans

May, 20 ans, n’a pas la même définition du harcèlement de plage. Elle et sa copine ont posé leur serviette sur le sable non loin du poste de secours. “Regarder, pour moi, ce n’est pas forcément du harcèlement. Quoique ça dépend la manière dont c’est fait. Mais à partir du moment où tu parles du corps de quelqu’un d’autre, même si ça n’a pas une tournure sexuelle, pour moi, ça le devient. Avec mes copines, ça nous est déjà arrivés qu’on ait des réflexions comme « vous avez un bon gros cul ! ». J’ai pris l’habitude, ça me fait ni chaud ni froid. Mais intérieurement, ça dégoûte un peu de voir qu’on parle de mon corps de cette manière.“. La jeune femme marque alors un temps d’arrêt, laissant son regard tomber dans le vide. Soudainement, elle reprend sur un ton indigné : “Au jour d’aujourd’hui, la drague, ce n’est plus de la drague. Une fois, je refusais de donner mon snap et on m’a craché dessus.

Sensibiliser au sexisme ordinaire

Pour Nathalie Tessier, conseillère municipale (PCF) déléguée aux droits des femmes et à lutte contre les violences faites aux femmes, le problème n’est pas à prendre à la légère. “Tout ce qu’on appelle sexisme ordinaire, c’est le début du continuum des violences et de cet état d’esprit qui considère que la femme est un objet. Une femme a le droit de refuser d’être importunée. On se base sur son ressenti. On la croit. Les hommes n’ont pas à intervenir dans son espace de liberté“, déclare l’élue qui ajoute que le but de cette application est de protéger, mais aussi d’éduquer. En plus du dispositif Safer Plage, la mairie a également mis en place des permanences tenues par des associations féministes qui se relaient deux à trois fois par semaine sur ces mêmes plages. “On essaye de faire en sorte que l’application ne soit pas un gadget. La publicité, les médiateurs, les permanences, tout ça est visible et ça a aussi un effet dissuasif“, poursuit la conseillère municipale.

Le 1er septembre prochain, les médiateurs lèveront le camp et l’application ne sera plus active. Le dispositif se calque sur la période de surveillance des plages. En apprenant l’existence de Safer Plage, May se pose déjà une question : “Il n’y a que pour la plage où ça existe aussi pour le harcèlement de rue ?” May, Marilou, Charlotte, Clara, Amina, Jena et Sophia sont toutes unanimes.

Les situations où elles se sentent en danger ou gênées par le comportement des hommes arrivent bien plus souvent dans la rue qu’à la plage. “Pour la rue, ça suggérerait une coordination avec le service de la tranquillité publique notamment. Il faudrait faire plus, c’est vrai, mais on a une réelle volonté de protection des jeunes femmes avec une montée en puissance“, répond Nathalie Tessier. À 30 kilomètres de Marseille, la mairie d’Aix-en-Provence a fait le choix, l’an dernier, de signer un partenariat avec l’application Umay, la plus grosse application de lutte contre le harcèlement de rue en France. Une application qui a signé un partenariat avec le ministère de l’intérieur et qui dénombre déjà plus de 70 000 téléchargements.

*les prénoms ont été changés.

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Commentaires

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  1. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Bref : éduquons nos fils, d’abord !

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    • Alceste. Alceste.

      Si il n’y avait qu’eux .

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  2. Andre Andre

    SAFER?! La mairie ferait elle de la pub pour l’établissement foncier agricole ? ! A moins que ce soit le comparatif de l’anglais “safe”, plus sûr? S’imagine-t-elle que son truc sera plus efficace en anglais? Ridicule!
    Les gadgets de ce type et, malgré le dévouement de quelques médiateurs, ne changeront rien au problème.
    Quand j’étais gamin, sur les plages, il y a toujours eu de gros lourds faisant des réflexions quelque peu déplacées, mais ça s’arrêtait là. Aujourd’hui, dans certains contextes, on assiste à une perte de civilité, je dirais même de civilisation, une régression vers des comportements primitifs, arriérés. Des coutumes issues d’autres continents peuvent y être pour quelque chose, mais pas seulement et il serait trop facile et en partie faux de s’en contenter. Il n’y a qu’à regarder (mais pas longtemps car on y perdrait des neurones) les dites ” télé réalités”, les clips de rappeurs à bagouses et grosses bagnoles remplies de nénettes, que trop de chaînes commerciales infligent à la jeunesse avec leur lot de grossièretés et de stupidités machistes.
    Seule l’éducation pourrait y changer quelque chose. Mais est il encore temps ?

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    • RML RML

      L herbe était plus verte avant ….blabla. comme si ce n était pas nous qui avions construit ce monde…

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    • Andre Andre

      RML, je vous laisse à votre sentiment de culpabilité.

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  3. Unjoursansfin Unjoursansfin

    J’approche la soixantaine. Je me suis frappé mon premier exhibitionniste j’avais 11 ans. Ça a été le premier d’une longue liste. Plus j’étais jeune et plus j’étais “importunée” Cad que je devais subir des mots et gestes répugnants venant souvent de porcs de plusieurs décennies de plus que moi. La plupart étaient bien de chez nous croyez moi et le rap n’existait pas. Arretez de penser que le problème est nouveau ou qu’il a été importé et arrêtez de parler à la place des femmes sinon vous faites partie du problème.

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    • Andre Andre

      Vous m’avez sans doute mal lu et désolé si mes propos, bien que mesurés, n’entrent pas dans vos schémas de pensée. Bien sûr, il y a toujours eu des gros porcs mais quand j’évoque l’aggravation du problème je ne fais que me faire l’écho d’amies qui me disent être de plus en plus importunées et faire l’objet de remarques machistes et irrespectueuses qu’elles n’entendaient pas auparavant, et pas seulement à la plage. Ce n’est pas par hasard si aujourd’hui de nombreuses jeunes filles n’osent plus mettre les mini-jupes que vous avez certainement mises à l’époque. Regardez donc la réalité en face, même si elle vous dérange.

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    • RML RML

      Merci de votre réponse…

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    • Richard Mouren Richard Mouren

      @ André. Ma mère, née en 1908, me disait qu’elle avait toujours été chaspée dans les trams quand ils étaient bondés. Ma soeur, née en 1950, a porté des mini-jupes et se faisait abondamment siffler et interpeller même dans des quartiers “chics” où elle travaillait (St Giniez). De plus, comme vous, je n’ai aucun souvenir de harcèlement de la gent féminine du temps où j’étais gamin pour la bonne raison que je n’avais aucune idée de ce que c’était. Ce qui est nouveau maintenant, et je m’en réjouis, c’est que “les propos quelques peu déplacés de quelques gros lourds” ne sont plus acceptés et rentrent exactement dans le cadre du harcèlement sexuel.

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    • Andre Andre

      Richard Mouren, nous sommes d’accord sur l’intolérance à adopter vis à vis de ces comportements. Mais cette saine réaction n’est elle pas justement la conséquence de l’aggravation du phénomène?
      Phénomène qui s’aggrave mais qui a malheureusement toujours existé. Qui pourrait dire le contraire ? Et pas seulement à l’encontre des jeunes filles. Quand j’avais dix ans, ma mère m’avait alerté contre les “satyres”. Mais il semblerait qu’une certaine bien pensence refuse de constater cette aggravation. Au nom de quoi? J’aimerais bien qu’on me l’explique.

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  4. Minh Derien Minh Derien

    “SAFER” ? Une idée de la FNSEA ?

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    • Andre Andre

      👍

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  5. RML RML

    J adore ceux qui se moquent du mot anglais …et qui font comme si les anglicismes n avaient pas envahi notre monde depuis longtemps…et comme si la jeunesse ne les utilisait pas…

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    • Richard Mouren Richard Mouren

      D’autant plus que l’anglais a toujours un temps d’avance sur le français pour créer un nouveau mot quand le besoin s’en fait sentir. Comment pourrions-nous appeler en bon français cette application d’un terme court, percutant et facile à retenir? Nous aurons peut-être la réponse à cette question dans quelques années quand nos immortels auront choisi un(e) secrétaire perpétuel(le) et auront repris leur tâche sisyphienne.

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    • Andre Andre

      Qui favorise l’invasion? Désolé de ne pas bêler avec les moutons.

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    • Patafanari Patafanari

      Nommer l’application HALTE-LÂ eut été plus parlant. Alors que SAFER, ça fert à rien ou saferigoler.

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  6. Laure 13 Laure 13

    je suis bénévole au Planning Familial. J’ai tenu un stand aux Catalans il y a peu pour faire connaître cette appli.
    Vu le nombre de problèmes que rencontrent certaines personnes lors de festivals ou de soirées , c’est bien d’avoir cette nouvelle ressource.

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  7. julijo julijo

    effectivement, tout n’est pas parfait – et ne le sera jamais- mais ce dispositif me parait très important. nous avons tous intérêt à le populariser au maximum, auprès de nos filles et de nos fils, nos frères et nos sœurs, nos voisins, nos cousins…etc.

    et oui l’éducation sur ce sujet concerne bien évidemment et en premier lieu nos propres enfants.
    cependant, ça ne suffit pas. cette ressource est bienvenue ; et à étendre.

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  8. Alceste. Alceste.

    SecuriPlage, peut-être pour Richard Mouren qui avec son rappel des faits confirme bien la mauvaise éducation marseillaise teintée de vulgarité depuis des lustres.certains y trouvent du charme,pas mois.

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  9. kukulkan kukulkan

    intéressant mais ce serait bien de mesurer le coût de la mesure vs retombées cette année. Car l’année dernière pour 3 signalement j’imagine un cout de plusieurs dizaines de milliers d’euros, et sans avoir l’info sur le devenir et le traitement des signalement, ça pose question !

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  10. Nicolas Doduik Nicolas Doduik

    Est-ce que quelqu’un.e sait s’il y a un lien avec l’application “The Sorority” dont on voit la pub dans les centres commerciaux ? C’est payé par les bailleurs privés des centres commerciaux et ça n’a pas de lien avec les collectivités publiques ? Ca a l’air d’être quelque chose d’international.

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