Un cadre de la métropole condamné dans l’affaire Guérini poussé vers la sortie

Info Marsactu
le 15 Sep 2022
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Selon nos informations, treize ans après les faits, l'intercommunalité a entamé une procédure de sanction contre ce fonctionnaire qui était devenu la taupe de l'entrepreneur Alexandre Guérini. Le tribunal lui avait pourtant permis de garder son poste.

Michel Karabadjakian lors du procès Guérini en mars 2021. (Dessin : Ben8)
Michel Karabadjakian lors du procès Guérini en mars 2021. (Dessin : Ben8)

Michel Karabadjakian lors du procès Guérini en mars 2021. (Dessin : Ben8)

L’affaire Guérini bouge encore. D’un point de vue judiciaire car des pourvois en cassation sont toujours en cours mais aussi à l’extérieur des tribunaux. Selon les informations de Marsactu, la métropole a engagé une procédure disciplinaire pouvant aboutir au licenciement d’un des condamnés dans cette affaire, 13 ans après les faits. L’enquête a prouvé que ce fonctionnaire renseignait Alexandre Guérini, entrepreneur et frère du président du conseil général Jean-Noël Guérini, au mépris de ses obligations de fonctionnaire.

Michel Karabadjakian est aujourd’hui un cadre de la métropole. À la fin des années 2000, il est directeur du service de la propreté urbaine de l’ex-intercommunalité MPM. Un poste stratégique puisque, outre l’enjeu de nettoyer Marseille et d’éviter les grèves, il est aussi le principal pourvoyeur d’emplois à faible qualification de l’institution. Un secteur où le piston a souvent été la règle. Michel Karabadjakian est aussi un pilier de Force ouvrière, syndicat le mieux représenté au sein de l’institution, très influent dans ce service. Il est toujours un des adjoints de Patrick Rué, secrétaire général des territoriaux FO.

La taupe d’Alexandre Guérini

L’affaire Guérini l’a vite propulsé à la une de la presse à mesure que les écoutes téléphoniques noircissaient les pages des journaux. Michel Karabadjakian était la principale porte d’entrée d’Alexandre Guérini, entrepreneur dans les déchets, pour s’immiscer dans le fonctionnement de la communauté urbaine présidée alors par Eugène Caselli (PS). Persuadé qu’il devait son poste au frère du président du conseil général, Michel Karabadjakian lui avait notamment fourni tous les détails d’un marché public de collecte des ordures qui étaient encore confidentiels.

Manifestement, il s’agissait d’un homme sous pression qui s’est montré rapidement dépassé par ce qui lui était demandé.

extrait du jugement

À l’audience, Michel Karabdjakian s’était décrit comme “sous influence” d’un homme qui usait volontiers de la menace pour arriver à ses fins. Les juges avaient tenu compte de la situation sans l’exonérer de ses responsabilités. En mai 2021, il a été condamné à deux ans de prison avec sursis, assorti de 15 000 euros d’amende. “Manifestement, il s’agissait d’un homme sous pression qui s’est montré rapidement dépassé par ce qui lui était demandé et par le conflit qui prenait corps en lui entre les respects des règles et de la déontologie et le retour d’ascenseur auquel il pensait être assujetti. Il n’empêche qu’il a effectué les mauvais choix”, explique le jugement du tribunal judiciaire de Marseille dont il n’a pas fait appel.

Le tribunal l’avait sciemment laissé en poste

Le document semble toutefois prendre en compte la situation de l’agent en ne lui interdisant pas de travailler dans la fonction publique : “Il est adapté, pour conserver son insertion professionnelle qui donne satisfaction aujourd’hui et ne trouve pas de discussion, d’ordonner la non-inscription au casier judiciaire de cette condamnation”.

Cette partie de la décision avait fortement réjoui Michel Karabadjakian, très soucieux de conserver son emploi, même si, âgé de 60 ans, il approche de la retraite. Mais en cette rentrée, la métropole va donc plus loin que le tribunal lui-même en initiant la procédure de radiation de ses effectifs alors qu’elle n’y est pas formellement tenue par la décision de justice. L’institution a ouvert une phase de dialogue contradictoire avec Michel Karabdjakian pour relever les fautes qu’elle lui reproche et qui débouchera sur une commission disciplinaire. Son camarade de syndicat, Patrick Rué, déclare pour sa part à Marsactu :“À partir du moment où il y a une condamnation on passe automatiquement en commission de discipline. Il y aura une sanction mais je ne suis pas plus inquiet que ça.” Contacté, l’avocat du fonctionnaire indique que son client ne souhaite pas faire de commentaires.

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Commentaires

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  1. MarsKaa MarsKaa

    Merci pour l’info. Vous nous donnez les faits, précisément.

    Maintenant, reste à comprendre les enjeux aujourd’hui pour la métropole de se séparer de ce cadre. Mais là on sort des faits pour les suppositions.

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    • LuD92 LuD92

      Le fonctionnaire a manqué à ses devoirs de probité, et de bonne moralité. Il a laissé une tache sur l’administration qui l’emploie, il paraît logique d’examiner une possible sanction en conseil de discipline. C’est tout à fait différent de la procédure judiciaire.

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  2. jemamo13 jemamo13

    Bof à vrai dire je ne vois même pas l’intérêt du sujet. Lavage de linge sale à “mafialand” aucun intérêt.

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    • ruedelapaixmarcelpaul ruedelapaixmarcelpaul

      c’est vrai que les affaires Guerini qui nous empoisonnent depuis 25a n’ont aucun intérêt. Parlons plutôt de la météo

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  3. barbapapa barbapapa

    Au vu des faits de la condamnation et du profil du personnage, en lui permettant de continuer à exercer dans la fonction publique à Marseille, on peut se poser la question de savoir qui était sous influence ? le condamné ? le tribunal ? les deux ?

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  4. hugo2005 hugo2005

    Je suis surpris de la tonalité générale de l’article qui laisserait penser que la victime est le fonctionnaire cité.
    Vos productions sont d’habitude plus rigoureuses et plus équilibrées.
    Vous écrivez 13 ans après les faits, certes , mais rappelez que le jugement pénal date de deux ans , non compris les délais d’appel , et dans ce type de dossier, il est normal d’attendre la fin de la procédure pénale pour que la matérialité des faits soit qualifiée.
    Vous citez des extraits de l’ordonnance de jugement favorables à l’intéressé, rappelez alors que le juge a quand même prononcé contre lui une condamnation à deux ans de prison avec sursis..
    Vous faites intervenir M.Rue dont on voit mal la plus value qu’il apporte sur un sujet avant tout juridique. Rapprochez vous plutôt d’un avocat spécialiste du droit de la fonction publique qui expliquera les liens entre pénal et disciplinaire et précisera que dans ce domaine, le niveau de sanction et largement corrélé au niveau de responsabilité.
    En l’occurrence, la question à laquelle doit répondre le Conseil de Discipline est : Quel degré de sanction pour un haut fonctionnaire qui a failli au Droit et a agi à l’encontre des intérêts de son employeur. ?

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    • Lissia Lissia

      Merci pour cette mise au point.
      La justice est souvent moins clémente avec les lampistes (côté casier judiciaire) et il est heureux que la Métropole ne méconnaisse pas les procédures.
      “L’article qui laisserait penser que …” : ça devient une pratique courante de la part de l’auteur de l’article. A qui j’ai déjà demandé, dans l’affaire de l’Alcazar, s’il était lui-même syndiqué à FO. Je ne suis pas allée regarder s’il avait répondu et je m’en fiche, mais ça devient comme un gimmick chez lui de toujours minimiser quoi que ce soit où FO est en cause. Mais je me trompe peut-être ? Ou alors ce serait une coïncidence due au seul malheureux hasard ?

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    • Lissia Lissia

      Je reviens sur mon commentaire et m’excuse au près de l’auteur de l’article que j’ai confondu avec un autre. Cela dit, c’est la 2ème fois que je vois se dessiner une grande bienveillance en ce qui concerne FO. Ou alors il faut que je change de lunettes….

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  5. Pussaloreille Pussaloreille

    Oui, c’est surprenant puisqu’il n’a pas contesté la condamnation et que ce n’est quand même pas un perdreau de l’année. On pourrait plutôt se demander quelle nouvelle houle politico-locale explique ses nouveaux déboires. Pour le reste, après une telle carrière, que le tribunal lui a permis de sauvegarder au même titre que ses responsabilités syndicales, j’ai un peu envie de dire : place aux jeunes !

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    • petitvelo petitvelo

      Quelle houle ? …la métropole se débarrasse de la compétence déchet pour Marseille et n’a pas envie de pantoufler son haut dirigeant ?

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    • ruedelapaixmarcelpaul ruedelapaixmarcelpaul

      nouvelle houle politico-locale ? La metropole est aux mains de Gaudin depuis 2015 et de son héritière depuis 2018, rien de neuf sous le soleil

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  6. Marc13016 Marc13016

    Sous l’influence d’un homme menaçant, ou sous l’influence d’un système ou l’influence règne ?! Il me semble que la docilité de ce fonctionnaire arrangeait beaucoup de monde, et pas que A. Guerini : la paix sociale était à peu près assurée, les rues à peu près nettoyées, les politiques à peu près satisfait du service rendu, FO pouvait compter sur un cheval placé à peu près en haut de la hiérarchie … ça fait beaucoup de barbichettes qui se tiennent les unes les autres. Si on n’est pas perméable aux influences dans ce petit jeu, on ne joue pas (du moins pas dans la cour des grands !).

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  7. PAGNOL PAGNOL

    Il peut trouver un poste plus intéressant financièrement dans le privé puisqu’il bénéficie de la dispense d’inscription de sa condamnation au casier judiciaire
    Il est ,d’ailleurs déjà ,Vice Président de la Mutuelle des territoriaux MMM dont le Président est Patrick Rué

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  8. Malleus Maleficarum Malleus Maleficarum

    La Métropole est en plein jeu interne de tir aux pigeons : s’agit d’être du bon côté (politique, voire clanique) si on veut garder sa place. Et les victimes commencent déjà à être nombreuses, même si tout cela ne fait pas encore de bruit. Du coup pas étonnant de les voir se débarrasser d’un encombrant ami des Guérini, tout en donnant le coup de pied de l’âne à FO.

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  9. Andre Andre

    Ce garçon a sans doute pêché par faiblesse, ce qui n’est pas une excuse en soi.
    Par contre, les vrais voyous ne sont-ils pas ces élus pseudo socialistes qui ont permis aux deux frères repris de justice de régner sur le CG 13 pendant tant d’années ?

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