À Istres, le maire écarte un adjoint sur fond de désaccord électoral aux régionales

François Bernardini salue Renaud Muselier réélu président lors de la séance plénière d'investiture à la région, le 2 juillet 2021. Photo Emilio Guzman.

Sur le papier, le maire d’Istres n’aime rien de moins que de mettre en scène le pluralisme de sa majorité. François Bernardini a construit au fil des années une équipe qui va du Parti communiste français aux Républicains. Ce caractère hétéroclite est en théorie à visée locale comme une alliance des bonnes volontés pour présider aux destinées de la ville de 40 000 habitants. Mais le maire, par ailleurs toujours englué dans les affaires, entend asseoir son autorité au-delà des frontières de sa commune.

Ce mercredi 28 juillet, en plein été, il a ainsi décidé de convoquer un conseil municipal pour démettre de ses fonctions son adjoint aux finances, comme l’a indiqué La Provence. Si le maire n’a pour l’heure pas communiqué de raisons particulières, une réunion du groupe majoritaire a donné le ton au début du mois de juillet. Le point sur l’actualité électorale a de sources concordantes viré au procès politique d’Olivier Mayor, membre du Parti radical, qui après avoir combattu le maire s’était rallié à lui en 2014.

Il lui reproche de ne pas avoir soutenu Muselier au 1er tour

L’adjoint était alors accusé de n’avoir pas suivi le choix électoral du maire qui, toujours plus lié à la droite locale, avait décidé de soutenir Martine Vassal au département et Renaud Muselier à la région. Il avait même accueilli ce dernier en campagne au pôle aéronautique de la ville. À leurs côtés, se trouvait son adjointe LR Suzelle Ayot, désormais conseillère régionale. Il est reproché à Olivier Mayor un soutien par alliance : sa femme Emmanuelle Taupin-Mayor était candidate au nom de Génération écologie sur la liste d’union de la gauche et des écologistes conduite par Jean-Laurent Félizia. À Istres, l’adjoint s’affichait comme délégué de la liste Félizia dans un bureau de vote de la ville.

Dans la majorité, il est ainsi le seul à avoir dérogé à la consigne du chef. Même les communistes locaux membres de la majorité avaient dans un communiqué refusé de prendre parti. Ils avaient appelé à “un vote utile” avant même le premier tour. “Nous demandons à nos électeurs, précisaient-ils, de voter en leur âme et conscience pour maintenir notre région dans un esprit consensuel et dynamique, dans l’intérêt d’Istres et des Istréens.” Une ambiguïté qui avait fait plus que tiquer des membres du PCF dans le département.

Après lui avoir retiré sa délégation au budget et au droit dans la ville le 19 juillet, François Bernardini va donc officiellement faire voter par le conseil municipal la fin du mandat d’adjoint d’Olivier Mayor. Préférant attendre le conseil municipal pour entendre les explications du maire, ce dernier, qui ne fait pas mystère de ses hautes ambitions locales, annonce qu’il entend continuer à siéger au conseil municipal sous les couleurs du Parti radical.