Pour sa ligne nouvelle, la SNCF est prête à démolir la cité Bassens
L'un des tracés envisagés pour la ligne nouvelle Provence Côte d'Azur implique la création d'un tunnel au niveau de la cité Bassens (15e). Ce qui conduirait à la destruction des bâtiments. Alors que la concertation publique se termine ce jeudi, la décision de la SNCF semble déjà prise.
Déjà adossée à des voies ferrées, la cité Bassens voit son avenir menacé à court-terme par la réalisation de la ligne nouvelle Paca. (Photo : BG)
Commentaires
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Belle chute !
Qui souligne cet déliquescence avancée du debat public.
Une concertation avec les habitants ça devrait se mener avec les habitants. C’est à dire ici, du porte à porte dans la cité. Ou à minima, un bureau, sur place, où les habitants âgées, les personnes illettrées, les mères elevant seules des enfants pourraient venir facilement.
Mais on l’a vu pour d’autres chantiers d’utilité publique comment ça se passe : bureau lointain, horaires très limités…
C’est du mépris pour les habitants.
C’est une vraie fausse consultation.
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Quant au “relogement “, même si vu de loin, il me paraît la meilleure idée, on peut comprendre l’attachement des habitants à leur lieu de vie, aux solidarités installées, et leur crainte d’être séparés, et mal relogés (leur donne t’on aujourd’hui des informations précises, des garanties sur ce relogement ? Comment faire confiance ?)
C’est sur ce point qu’ils auraient besoin d’être combatifs, et soutenus dans ce combat.
Car malheureusement, on peut imaginer que l’urgence pour les habitants de la cité aujourd’hui, c’est la scolarité des enfants, la santé, se nourrir tous les jours, et avoir/garder son boulot et son maigre salaire.
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Franchement, moi qui habite pas trop loin, (mais suffisamment), je ne sais pas si on peut faire pire que cette cité aussi je ne la pleurerai pas. Certes il y a des habitants mais ils sont coincés entre zone industrielle, zone de traitement des déchets, autoroutes et voies ferrées.Il suffit d’y faire un tour pour constater qu’il est impossible de se promener dans un lieu calme à près d’un km à la ronde. Ce n’est pas difficile de proposer aux habitants un relogement de meilleure qualité et surtout moins insalubre car entre poussières et gaz échappement ils sont parmi les plus exposés de Marseille.
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Il faut aussi rappeler un peu d’histoire.
les bâtiments actuels de Bassens sont construits à la place d’une ancienne cité de transit, qui, bien évidemment, avait été placée à un endroit dont personne n’aurait voulu.
A l’intérieur de la cité, il y a une plaque à la mémoire des 11 enfants morts écrasés par les trains avant que ne soit construit le mur qui a séparé l’ancienne cité de transit des voies ferrées…
Car oui, la cité est juste le long de la voie ferrée !
A tel point que pendant longtemps, le “train des bordilles”, celui qui transportait toutes les ordures de Marseille vers la décharge d’Entressens puis vers l’incinérateur de Fos, stationnait pendant des heures juste sous les fenêtres des immeubles.
Le mépris que l’on a eu de ces gens est allé jusqu’au point où une ancienne école maternelle abandonnée a été laissée là, désossée, en ruine, squattée, jusqu’à il y a très peu de temps, juste dans la pointe entre les logements et la voie ferrée. Il faudrait rechercher quand la Ville l’a démolie, mais ça n’a pas plus de trois ou quatre ans.
Enfin, le terrain appartient à la Ville : le bailleur CDC Habitat ne dispose que d’un “bail à construction”.
Remonter cet historique permet de comprendre la méfiance viscérale des habitants, qui ont le sentiment légitime d’avoir été abandonnés pendant aussi longtemps par les pouvoirs publics. Le seul service public qu’ils aient vu pendant si longtemps a été leur bailleur social.
Il y a sur cette cité un tissu associatif militant (couvé par les élus, Samia Ghali en tête) qui a permis de faire un peu entendre leur voix.
Et on peut en déduire que, parmi les réticences, il y a la crainte de la perte du tissus de solidarité existant, qui est très fort dans cet endroit délaissé, à l’écart, où est concentré une intense pauvreté humaine.
L’abandon se manifeste aussi dans la prégnance folle du trafic de drogue : la cité est depuis longtemps un “drive in” de la drogue, puisque sa situation à l’écart la protège de la surveillance. Les dealers règnent en maître. Ce qui a valu un règlement de compte avec trois morts dans la petite épicerie située en pied d’immeuble.
Et ce que les habitants ne savent pas encore, c’est que si le relogement se fait dans des logements sociaux neufs, ceux-ci n’auront pas les mêmes loyers : les financements actuels du logement social sont tellement faibles que les loyers sont sensiblement plus élevés que dans ces logements anciens. Et ça, c’est toujours le gros problème de toutes les opérations de renouvellement urbain. Bien évidemment, les allocations logement compensent : mais celles-ci diminuent lorsque les enfants quittent le foyer…
Et lorsqu’il s’agit de considérer l’argent public que tout cela représente, il faut s’imaginer ce que va coûter de démolir des logements des années 1980, dont les emprunts ne sont pas remboursés (ce qu’il faudra compenser par des aides publiques), et qui ont connu deux rénovations. La dernière a moins de 10 ans : voilà un beau gâchis d’argent, et un bilan carbone catastrophique…
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Consultation publique ? Encore faut-il que les objectifs soient clairement définis et chiffrés. S’il s’agit d’intégrer un service d’intérêt régional à une desserte locale, pourquoi pas ? Un fait est certain : plus la population s’investit dans un projet moins il y a de chance que les objectifs soient bouleversés aux prochaines mandatures… mais c’est pas gagné.
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