Deux ONG demandent à la justice le placement des mineurs du squat Saint-Just

Le squat Saint-Just en avril 2019. Image LC)

Médecins du monde et Médecins sans frontières ont présenté ce vendredi à la justice une demande de mise à l’abri en urgence des mineurs actuellement hébergés dans le squat Saint-Just. Les deux ONG dénoncent l’absence de prise en charge de ces mineurs étrangers isolés par le département en cette période de confinement, et assignent la collectivité, ainsi que, à titre subsidiaire, le préfet des Bouches-du-Rhône et la Ville de Marseille. Le tribunal administratif devrait rendre sa décision d’ici lundi.

Le bâtiment du diocèse où vivraient actuellement 200 personnes dont “au moins 50 mineurs” est “surpeuplé”, rappellent les deux organisations dans leur assignation, qui ajoute que “les conditions actuelles de vie au squat ne permettent pas le respect des gestes barrières. Les jeunes sont plusieurs dans les chambres, jusqu’à 8 dans certaines, et les distances « de sécurité » ne sont matériellement pas possibles”. Depuis le début du confinement, l’association Addap13 a fermé la permanence de jour qui était destinée à ces publics, précise l’assignation et “le département n’a pris aucune mesure”, dénoncent les deux ONG. De leurs côtés, elles ont ouvert plusieurs lieux d’accueils, au cours des derniers mois.

Des violences ont par ailleurs eu lieu dans le bâtiment ces dernières semaines, poussant les bénévoles à reloger deux mineurs et une famille ailleurs, sans obtenir d’aide des services du département. Le collectif 59 St-Just décrit dans un communiqué “une situation très compliquée” dans le squat. Trois plaintes pénales auraient été déposées “pour des faits d’agressions à l’arme blanche”. Au cours des derniers mois, plusieurs autres actions en justice avaient condamné le département à mettre à l’abri des mineurs vivant dans le squat.