Convaincue que la justice lui sera favorable, Maryse Joissains repart en campagne à Aix
Convaincue que la décision de la Cour de Cassation dans l'affaire où elle est accusée de détournement et prise illégale d’intérêts lui sera favorable, la maire d’Aix, 77 ans, choisit de rempiler. Elle lance sa campagne demain, « plus motivée que jamais. »
Convaincue que la justice lui sera favorable, Maryse Joissains repart en campagne à Aix
Du verre et des roses. Demain, vendredi, c’est dans la serre hollandaise – récemment rénovée – du Parc Saint-Mitre aixois, que Maryse Joissains (Les Républicains) choisit de repartir au combat. « Elle va y officialiser son départ en campagne et clarifier le timing des prochaines semaines », glisse Sylvain Dijon, désigné par la candidate en septembre pour être son directeur de campagne.
Dans ce décor vitré champêtre, celle qui est solidement installée dans le fauteuil de maire depuis 2001 dévoilera l’adresse de son local de campagne – au 37 cours Mirabeau –, choisi en octobre. Elle y révèlera aussi l’agenda des futures manifestations qui ponctueront les 70 jours qui restent avant le premier tour des municipales.
Le contexte de dissidence de Jean-Marc Perrin – élu à ses côtés depuis 2008 et son 9e adjoint depuis mars 2014 en charge de l’archéologie et du quartier de la Duranne – a peu chamboulé les plans de la sortante. Officiellement candidate à sa succession, depuis son annonce dans Marsactu le 19 juin dernier, Maryse Joissains a passé l’automne à consulter son équipe. « La liste est désormais validée, elle est rajeunie », affirme son directeur de campagne, également conseiller municipal délégué à la vie étudiante. L’édile présentera l’ensemble de ses colistiers le 24 janvier au conservatoire Darius-Milhaud.
Cassation : un rapport « favorable »
Le timing peut surprendre. La maire choisit de se lancer sans attendre l’arrêt de la Cour de Cassation qui devrait, dans les jours à venir, confirmer définitivement ou infirmer sa condamnation par la cour d’appel de Montpellier à six mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité pour détournement et prise illégale d’intérêts. La « dame d’Aix » comme l’appelle avec une affection très mesurée Jean-Claude Gaudin, redescend dans l’arène au risque de voir son élan stoppé net par un maintien de sa peine. « Il n’a jamais été question de se greffer sur ce calendrier-là, évacue Sylvain Dijon. Nous avons simplement décidé, il y a plusieurs mois, d’attendre que les fêtes soient passées. »
Surtout, l’entourage de la maire semble privilégier une issue favorable en Cassation. Avant de rendre toute décision, le président de la cour désigne un magistrat chargé d’élaborer un rapport assorti d’une ou plusieurs propositions d’arrêt (cassation de la peine ou non). Ce texte est transmis aux avocats du demandeur de pourvoi. « A la question « les faits sont-ils constitués ? », le rapporteur répond « oui ». Mais à celle de savoir si la peine prononcée est applicable, il dit « non ». Il considère que la peine complémentaire, à un an d’inéligibilité, est inapplicable », se satisfait Me Sophie Obadia, un des conseils de Maryse Joissains. « Le tribunal [de Montpellier] a dû penser que le dispositif légal l’obligeait à adjoindre à la peine de prison une inéligibilité comme le prévoit une loi de 2016. Or les faits, eux, sont antérieurs ; ce texte ne s’appliquait alors pas », poursuit l’avocate qui y voit la possibilité d’un arrêt en la faveur de sa cliente.
Deux semaines de délibéré
La Cour de Cassation, « le juge du juge », s’assure de la qualité juridique d’un jugement, sans se pencher à nouveau sur le fond de l’affaire. L’audience publique qui devrait se tenir dans les prochains jours étudiera le rapport du rapporteur et ses préconisations d’arrêt. Il entendra, également, l’avis de l’avocat général nommé par le Parquet. « Un rapport interprété comme favorable par les avocats ne préjuge pas de l’arrêt final, lequel est décidé par un vote à la majorité des magistrats lors du délibéré », tempère-t-on du côté de la Cour.
Qu’importe. Ce premier signe « est bon », veut croire Me Obadia. À l’issue de l’audience, il faudra encore compter environ deux semaines de délibéré. L’arrêt de la Cour pourrait donc intervenir aux premiers jours de février. « Ça nous rapproche effectivement beaucoup des municipales… », convient l’avocate. Il ne restera plus qu’un mois et demi avant le premier tour. Deux scénarios, alors. Soit la sentence de Maryse Joissains est cassée : la voilà libre, à 77 ans, de mener une guerre éclaire dans l’espoir de conserver son fauteuil. Soit sa peine est maintenue : le préfet lui notifie alors la nécessité de sa démission ; elle ne peut pas briguer de quatrième mandat. Ses héritiers – Alexandre Gallèse ? Sophie Joissains ?, qu’elle cite régulièrement comme ses favoris pour lui succéder – doivent alors se lancer sans filet dans une campagne expresse…
Mais ce spectre de l’inéligibilité, Maryse Joissains, mi bravache mi imperturbable, ne veut pas l’envisager. « Pour l’heure, elle est maire d’Aix. A partir de vendredi à midi, elle sera candidate », pose Sylvain Dijon. Avant de prévenir : « Et elle est plus motivée que jamais. »
Commentaires
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https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/maryse-joissains-maire-daix-en-provence-jai-appris-la-domination-feminine-tres-petite
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c’est l’effet balkany.
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De quel droit utilise-t-elle les locaux du Conservatoire pour une réunion électorale ? Tous les candidats y ont-ils accès ?
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Et on parie sur le nombre d’électeurs qui voteront pour elle ????
c’est consternant, voire amusant et on rit jaune…mais c’est très significatif du délitement général.
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77 ans. Et indispensable, bien sûr.
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Lien très pertinent de Laurent Malfettes, son cas va au delà de la psychologie mais relève plutôt delà psychiatrie. Mais à 80
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