La justice repêche le permis pétrolier au large de Marseille

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le 5 Jan 2015
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Depuis juillet 2013, la Méditerranée était rayée de la carte des zones où l'on peut chercher du pétrole en France. Plus de dix ans après sa première autorisation, la compagnie Melrose qui souhaitait continuer à sonder le sous-sol sur 10 000 km2, n'avait plus qu'à rentrer chez elle. C'est du moins la version officielle, que vient de mettre à mal le Conseil d'État dans une décision en date du 19 décembre dernier et révélée sur son blog par le militant écologiste Achim Gertz. Il suit ainsi l'ordonnance du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, rendue le 20 février 2014, qui donnait raison à Melrose face au ministère du développement durable.

Il ne s'agit pour l'instant que d'une suspension du rejet, dans l'attente d'une décision au fond. Et pour poursuivre ses recherches, la compagnie devrait de toute façon déposer des dossiers d'autorisation au cas par cas. En 2010, elle avait obtenu le feu vert du préfet pour une campagne d'études par ondes sismiques. L'étape suivante serait le forage. "La demande de prolongation [du permis] prévoit qu’un puits d’exploration pourrait être foré « à profondeur de 2500 m environ sous le fond marin »", note sur son blog Sébastien Mabile, avocat spécialiste du droit de l'environnement, qui officie notamment pour le parc des Calanques.

Ces travaux devraient logiquement nécessiter l'accord des parc nationaux voisins, les Calanques et Port-Cros, situés à quelques dizaines de kilomètres. "Le parc national des Calanques sera très vigilant, on a assez hérité de l'histoire pour ne pas ajouter des activités nouvelles", prévient son président Didier Réault (UMP). D'autant plus que "par le passé, le titulaire s'est permis d'outrepasser ses droits en allant jusque devant la calanque de Morgiou."

Sarkozy et Batho perdent une manche

Mais cet épisode judiciaire vient tout de même mettre à mal les assurances successives des responsables politiques nationaux. La première fin de non-recevoir à Melrose émanait du président Nicolas Sarkozy, lors d'un meeting de la campagne de 2012 : "Je n'accepterai pas de forage pétrolier en Méditerranée au large des Calanques, parce que la Méditerranée c'est le coeur de notre identité." Une semaine plus tard, son premier ministre François Fillon signait l'acte de naissance du parc national des Calanques, située à quelques dizaines de kilomètres de la zone visée par la compagnie.

Après l'élection de François Hollande, la ministre Delphine Batho avait confirmé cette opposition lors d'une conférence internationale sur la haute mer : "La situation est parfaitement claire et je vous le confirme : les craintes n’ont plus lieu d’être." À ces deux occasions, Marsactu avait relayé les doutes d'observateurs sur la possibilité de renvoyer Melrose dans les cordes. Comme l'écrit le tribunal administratif dans sa décision, l'entreprise disposait auparavant d'un permis, et ce depuis 2002. Or, "la prolongation du titre est de droit" dès lors qu'il remplit certaines conditions techniques et financières, ce qui n'est en l'occurrence "pas contesté".

La "zone de protection" se fissure

C'est sur un autre point que le ministère s'appuyait pour obtenir gain de cause : l'existence d'une zone de protection écologique (ZPE) en Méditerranée. Selon cet argumentaire, l'État n'était pas forcé d'accorder le permis. Au contraire, il n'en avait pas le droit. "Dans une [ZPE] l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles sont interdites. Donc, au moment de la demande, le ministre compétent était tenu de rejeter cette demande", expliquait en 2013 Delphine Batho. Or, rappelle le Conseil d'État, la France dispose de "droits souverains aux fins d'exploration et d'exploitation des fonds marins de son plateau continental au large de la Méditerranée" et la Zone de protection écologique n'a pas pour effet d'obliger la France à y renoncer.

Pour comprendre, il faut revenir à la genèse de cette notion spécifiquement française dérivée des zones économiques exclusives (ZEE). En 2003, la France souhaite lutter contre la pollution des navires qui croisent au large de ses côtes méditerranéennes. Pour cela, elle peut revendiquer la création d'une zone économique exclusive qui étendrait les droits qu'elle a déjà sur le sous-sol à la mer qui se situe au-dessus. Problème, les Espagnols et les Italiens y verraient une manoeuvre destinée à s'arroger les ressources en poissons de cette même zone. La solution est trouvée avec le concept de zone protection écologique où la revendication se limite principalement aux "compétences reconnues par le droit international relatives à la protection et à la préservation du milieu marin".

Le ministère aura une autre occasion de faire entendre ses arguments, dans le cadre de la procédure au fond, encore en cours. Dans l'intervalle, il doit "procéder à un réexamen de la demande de prolongation dans un délai de deux mois". Contacté, le ministère n'a pour l'instant pas répondu à notre appel. Mais une validation sera compliquée à assumer politiquement. Pour le député écologiste François-Michel Lambert, elle serait "un mauvais signal", alors que la France se prépare à accueillir un sommet sur le climat en décembre 2015. L'enjeu n'est pas seulement écologique : dans cette procédure, Melrose réclame la condamnation de l'État à verser 63,5 millions d'euros. Les juristes du ministère sont prévenus.

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Commentaires

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  1. anonyme anonyme

    Et c’est reparti les pollueurs et pilleurs de ressources à tout prix vont encore une fois tenter de se remplir les poches. Cest Non !

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  2. piqueboufigue piqueboufigue

    enfin,mais les ecolos bobo,qui se sont plus socialos vont faire une drole de tronche,et nous marseillais allons payer le gas oïl moins cher,c est le principal pour notre porte feuille.
    bonne année!!!!!!

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  3. piqueboufigue piqueboufigue

    mr marco 13 mon cerveau me dit que grace aux ecolos je vais payer 40 millions d euros pendant 10 ans et licencier 250 personnes ,voila je ne vais pas plus loin y trop a dire.que cela ne vous plaise ou non,

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  4. piqueboufigue piqueboufigue

    moi je voudrez savoir pourquoi les verts qui ont un si bon programme pour la France font moins de 5/100 aux présidentielles et obtiennent grace au soutien et voix des socialos 10 a 15 deputés et negocie un poste d e ministre a 20.000 euros /mois pour cracher apres dans la soupe,
    si le programme de s verts est si bon il devrit y avoir 600 deputes vert et 600 senateurs et un president vert.
    expliquez moi pourquoi ce n est pas le cas,et ne vous enflammer pas cela n arriveras jamais.

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  5. piqueboufigue piqueboufigue

    moi je voudrez savoir pourquoi les verts qui ont un si bon programme pour la France font moins de 5/100 aux présidentielles et obtiennent grace au soutien et voix des socialos 10 a 15 deputés et negocie un poste d e ministre a 20.000 euros /mois pour cracher apres dans la soupe,
    si le programme de s verts est si bon il devrit y avoir 600 deputes vert et 600 senateurs et un president vert.
    expliquez moi pourquoi ce n est pas le cas,et ne vous enflammer pas cela n arriveras jamais.

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  6. piqueboufigue piqueboufigue

    et oui j ai été a l ecole de mr gaudin en + c était mon prof,quand aux fautes vous n etes pas mon père pour me juger,on vote bien pour un programme pour les présidentielles et chaque candidat a le siens ,bien sur hollande une fois élu n’applique son programme car il n est pas a la hauteur ,le pooovre.

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  7. Anonyme Anonyme

    il était temps!!! sommes nous si riches que ça que nous nous privons volontairement de ressources naturelles, qui soit dit en passant nous achetons très cher en devises à l’étranger…. aggravant notre déjà mauvais commerce extérieur. donc oui à l’exploration pétrolière (quand elle est bien fait comme c’est le cas de nos jours), oui aux différents schistes (les nouvelles techniques sont “relativement” propres et un grand oui au nucléaire.

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  8. JL41 JL41

    Anonyme de 18h13 a raison, acceptons de débattre sans aprioris. Les industriels savent aussi faire propre. Il faut accepter de faire confiance à la technique, qui a su poser Philae sur ce lointain canard céleste. Il nous faut être capables d’imposer un cahier des charges adéquat et d’effectuer les contrôles nécessaires. Là on s’amuse avec la tête de turc de la classe au lieu de réfléchir. D’ailleurs si Piqueboufigue nous amuse avec ses drôleries, il n’a pas toujours tort. Vous croyez que Hollande applique son programme ? Heureusement d’ailleurs, sinon on se taperait aussi Mélenchon comme premier ministre.

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  9. Marius Marius

    La gigantesque marée noire du Golfe du Mexique, dont les effets dévastateurs continuent de se faire sentir plusieurs années après, provenait d’installations présentées comme très modernes et très sûres.
    C’est tout.

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  10. loulouvert loulouvert

    pour faire court, j’insite à regarder le documentaire diffusé hier soir sur Arte. Il parle de l’Artique et surtout de la prospection pétrolière. Certes ce n’est pas la méditerranée. Cela laisse songeur quant aux affirmation de la maitrise des entreprises sur les technologies qu’elles mettent en oeuvre. C’est la nouvelle année et la gestion des risques ne s’est pas effacée !!
    Par ailleurs, jettez un oeil à cet dépêche de l’AFP relatant un article de Nature. Bon d’accord, cette étude n’est pas écrite en Marseillais mais quand même, il faudra bien admettre qu’il va falloir se passer de ressources énergétique fossile. Il y a des esprits chagrins et tristes rien qu’à cette idée, cela leur passera et malheureusement, ils ne seront peut-être plus là pour vivre l’adaptation nécessaire aux dérèglements climatiques …

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  11. JL41 JL41

    C’est quand même bizarre ce sondage sur l’intérêt ou non de poursuivre des recherches pétrolières au large de Marseille. Lorsque le nombre d’électeurs progresse doucement plusieurs jours durant, progressivement, ceux qui pensent que c’est une chance pour Marseille prennent le dessus. D’autres jours, on a des moments de votes massifs (ceux qui savent comment faire avancer le compteur) où l’écologie partisane du principe de précaution progresse de plusieurs points en peu de temps. On est ainsi passé de 45 % « c’est une chance pour l’économie locale » et 39 % « c’est inacceptable, trop de risques environnementaux », à 43 % et 41 % au dernier coup de pouce. Qui peut me dire combien de pourcents représente le vote écologique au sein de la population ?

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