Maison-blanche marche après un premier accord avec la mairie et la préfecture
Un peu plus de 200 personnes ont défilé ce samedi entre la copropriété dégradée de Maison-Blanche et la mairie de Marseille pour revendiquer "des logements dignes pour tous". Victimes d'un incendie il y a deux semaines, les habitants sinistrés du bâtiment G avaient obtenu vendredi des engagements de la Ville et de l’État.
Maison-blanche marche après un premier accord avec la mairie et la préfecture
“Je crois que maintenant, ils sont de notre côté”, sourit Naïr Abdallah, membre du collectif de Maison-blanche. Alors que les relations avaient été tendues avec les habitants ces derniers jours, la police a posément encadré la “marche pour une vie et des logements dignes” ce samedi. À l’initiative du collectif de Maison-blanche, environ 200 personnes ont défilé reprenant des slogans devenus habituels depuis le 5 novembre dernier et l’effondrement de trois immeubles rue d’Aubagne qui ont coûté la vie à huit personnes. “Nous sommes tous des enfants de Marseille”, “Solidarité avec les sinistrés” ou le plus direct “Gaudin, Vassal, relogés aux Baumettes” ont donc résonné de Maison-blanche à la porte d’Aix en passant par la Belle-de-Mai.
Maison-blanche est le symbole de la rentrée pour la cause de la lutte contre le logement indigne. Le 23 août, un incendie s’est déclaré dans le bâtiment G de la copropriété. Depuis lors, l’incompréhension régnait entre les habitants et la Ville sur fond d’annonces démenties et de relogement compliqué des occupants, notamment pour ceux qui du 4e au 9e étage ont vu leur appartement attaqué par les flammes. Mais ce vendredi, la situation a connu des avancées.
Associations, préfecture et mairie de Marseille sont ainsi tombées d’accord sur quelques points permettant de clarifier la situation pour les habitants. Ceux des étages incendiés auront ainsi une priorité dans l’étude de leur dossier par les organismes HLM afin d’obtenir un relogement plus rapide. En attendant, la Ville s’est engagée à financer leur hébergement à l’hôtel. Le tout sera supervisé par une “cellule de suivi du relogement” qui réunira Ville, métropole et préfecture. Une “bonne nouvelle”, se satifait Nair Abdalllah qui salue “l’intervention décisive de la préfecture qui a permis que la mairie signe”.
“Il faut se battre pour tout”
Cette avancée dans la gestion de l’urgence n’a pas dissuadé les habitants qui ce samedi avaient décidé de prendre la rue. “Sûrement car il n’y a pas que ça qui ne va pas à Maison-blanche”, avance Saïd Salimina, tenancier d’une alimentation à proximité, qui tire son chariot pour distribuer de petites bouteilles d’eau aux manifestants. “Aujourd’hui, c’est le bâtiment G mais demain, je sais que cela peut être le mien, complète Fatima Bacar. Car les bâtiments sont pourris depuis des années, on le sait”. Sans être habituée des manifs, elle explique s’être déjà mobilisée après qu’une mère de famille avait été renversée sur le boulevard voisin à la sortie de l’école en 2018. “On a obtenu un feu rouge. Mais ici, il faut se battre pour tout”, souffle-t-elle.
Malgré ce constat, les habitants du quartier n’étaient que peu nombreux pour une marche, rare dans son format, allant des quartiers Nord vers le centre-ville. Une bonne part des manifestants était constituée de militants associatifs (Un centre-ville pour tous, collectif du 5-novembre, Syndicat des quartiers populaires de Marseille (SQPM)…) et d’élus de gauche, convaincus que Maison-blanche constitue un nouvel exemple . “Le quotidien de ces gens, c’est la misère. C’est difficile de leur faire oublier tout cela pour les amener à se mobiliser pendant une journée. Je suis convaincu que chaque habitant qui est là porte le message de 50 habitants du quartier”, estime Salim Grabsi du SQPM.
Le militant s’avoue en revanche déçu de l’affluence générale. “Après les événements de Noailles et ensuite, il y a eu une extraordinaire mobilisation. Les habitants des quartiers Nord ont été présents pour ceux du centre-ville. Aujourd’hui, on constate que c’est moins le cas dans l’autre sens. Même à ce niveau-là, les choses ne sont pas totalement égales, il y a encore du boulot…”
Commentaires
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A l’instar de Salim Grasbi du Syndicat des Quartiers Populaires de Marseille (SQPM), j’ai été vraiment déçu du peu de mobilisation pour cette manifestation. Je peux comprendre la raison de l’absence de la plupart des résidents du bâtiment G et de ses riverains. Ce que je comprends beaucoup moins bien, c’est du peu de solidarité des Marseillais qui semblent avoir la mémoire bien courte. Certes, la marche était bien trop longue et il faisait encore bien trop chaud mais plus de 3.550 familles marseillaises délogées méritaient peut-être un samedi de soutien actif ?!?
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