Soutien officiel d’Yvon Berland, un journaliste couvre sa campagne sous pseudo
Un journaliste du site d'information Gomet' a utilisé un nom d'emprunt pour rédiger des articles à propos du candidat à l'investiture LREM pour les municipales, dont il est membre officiel du comité de soutien. Le journal argue que les articles publiés restent dans les canons professionnels et le candidat apparaît gêné.
Photo : Emilio Guzman.
L’alphabet peut parfois être malheureux. En classant les soutiens à sa candidature aux municipales par ordre alphabétique, Yvon Berland a forcément mis en bonne place Christian Apothéloz. Dans une première version de cette liste, il figurait même en troisième position. Ce n’est pas son seul engagement parmi les soutiens du président de la République : il a signé une tribune avec Saïd Ahamada et est le co-animateur du comité LREM du 1er arrondissement.
L’homme se présente à la fois comme consultant et journaliste. Il écrit pour le journal en ligne Gomet’, fondé en 2014 et reconnu par le ministère de la Culture comme un journal “d’information politique et générale”. Une double implication dans la vie locale qui a fait réagir Jean-Paul Kopp, un militant associatif marseillais et ancien adhérent du parti socialiste, sur Twitter.
Bonjour 🙂
Oui, c'est bien le même. Précision : les engagements militants de Christan Apotheloz sont extérieurs à son travail pour Gomet' et n'engagent aucunement notre média.— Gomet' (@Gometmedia) August 29, 2019
La réponse du média, qui ne se présente pas comme un journal d’opinion, est en apparence rapide et sans détour. Gomet’ assume et estime que l’auteur peut très bien faire le distinguo entre ses engagements et son travail de journaliste. L’histoire aurait pu en rester à ce bref échange. Mais Marsactu a appris en parallèle que Christian Apothéloz utilise aussi un pseudonyme, Alex Pélissard. Il a ainsi signé plusieurs articles sur la campagne dont un au seul propos d’Yvon Berland, son candidat favori, donc.
Intitulé “Municipales 2020 : Yvon Berland entre en candidature”, l’article a été publié le 20 juillet. C’est un compte-rendu de la conférence de presse qui a officialisé l’entrée en politique du président d’Aix-Marseille université. Yvon Berland y est notamment dépeint en “chef d’équipe”. L’article est à l’encan : un ton flatteur qui ne verse toutefois pas dans le panégyrique.
Extrait de l’article :
Il se sent investi pour réunir « le puzzle des atouts inexploités de la ville », mais avec sa méthode : ne rien promettre qui ne soit réalisable. Réaliste, car, il ne veut pas décevoir, mais aussi visionnaire qui veut se fixer des objectifs que semblent inatteignables. Le patron d’université rappelle volontiers la stagnation du projet de fusion des universités phocéennes qui végétait depuis les années quatre-vingt-dix et que seule son énergie a permis de réaliser”.
Interrogé par nos soins sur ce conflit d’intérêt et cette absence de transparence, Jean-François Eyraud, le directeur de la publication de Gomet’, a d’abord nié le lien entre Christian Apothéloz et Alex Pélissard. “Je ne suis pas tout à fait à l’aise. Je préfère que les gens signent de leur nom. On aurait peut-être pu le dire, c’est peut-être pas le top”, admet-il finalement. Mais il maintient que le fond n’est pas impacté : “Il ne fait pas des papiers militants, mais des papiers aussi objectifs que peut l’être un journaliste, estime-t-il. Pour ma part, je fais attention, je relis tout.”
Quant à Christian Apothéloz, s’il admet qu’il y a bien là “une question”, il estime avoir “respecté ses lecteurs”. Il indique qu’étant “identifié comme un journaliste économique, prendre un pseudonyme pour les articles politiques permettait de distinguer les deux”. Pour lui, il était même aisé de s’y retrouver : “Je ne me suis pas camouflé. Alexandre Pélissard était mon arrière-grand-père et ma généalogie est accessible en trois clics sur Internet. J’ai même repris un article signé Alex Pélissard sur mon blog !” Enfin, il met en avant son éthique professionnelle : “J’ai suffisamment d’années de journalisme pour me dire que je ne trahis pas mes lecteurs. Et n’oubliez pas qu’une rédaction est un collectif et que les articles sont relus. Je ne suis pas le seul à décider de ce qui est publié !”
Le cas Apothéloz/Pélissard embarrasse en tout cas jusqu’à Yvon Berland. Interrogé par nos soins, le candidat à l’investiture LREM a indiqué ignorer ce mélange des genres avant d’ajouter : “
Commentaires
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“À l’encan”, l’article, ou à l’avenant ? 😉
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Un article qui frise l’apothéoz pour M. Berland !
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Et soutien officieux de madmars, les journalistes de marsactu n’intègreront donc pas leur liste aux municipales… sniffffff
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Toujours les insinuations malveillantes du troll, toujours sans l’ombre d’un fait pour étayer les petites médisances.
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Tu crois que le mec paye un abonnement juste pour pouvoir répandre son fiel ?
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Je pense que son abonnement est payé par son employeur, non ?
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C’est dur, l’intégrité, visiblement.
(Merci Marsactu d’exister donc).
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Journaliste ou consultant ? http://www.apotheloz.com/
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Indépendamment de ce que l’on peut penser de cette anecdote (qu’au demeurant Masactu décrit très bien : Gomet n’est pas un journal d’opinion mais même sous pseudonyme Christian Apothéloz journaliste n’y a pas tenu des propos militant pour le candidat qui a les faveurs de Christian Apothéloz citoyen ; il n’y a finalement pas de quoi fouetter un chat). Cela ouvre une fenêtre sur l’exercice du métier de journaliste.
Il est difficile d’en vivre de manière indépendante et même impossible au long cours si l’on ne devient pas salarié d’une rédaction, et même ainsi cela reste un métier assez mal payé.
La plupart des journalistes sont donc contraints de “faire des ménages” c’est à dire d’avoir des activités de communicant ou de conseil en communication pour tirer un revenu suffisant.
Les évidents problèmes que cela peut poser et la tentative de les résoudre sont donc bien au principe de la démarche de Marsactu.
On voit combien s’est difficile et combien c’est utile.
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C’est étrange comme le nouveau monde ressembla à l’ancien !
Et Macron, avec l’approbation de tous ses marcheurs qui cherchent à nous faire marcher, garde toute sa confiance à Richard Ferrand mis en examen …
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Est-ce que ça méritait un tel traitement journalistique à l’égard d’une personne dont l’intégrité semble incontestable.
1) L’interessé a aussi signé pour Ahamada
2) l’article en question semble très impartial et à pour seule preoccupation l’information.
3) le soi-disant pseudo permet très facilement d’identifier l’auteur de l’article et le procédé semble si fréquent dans le milieu…
Je crois plutôt que Marseille a bien besoin de toutes les compétences, celles de Christian Apotheloz, comme celles des journalistes de Marsactu quand elles sont utilisées pour des questions bien plus prioritaires que sont les écoles, le logement, la pollution, etc…
Même si vous ne partagez pas ma vision, je reste volontiers abonné à votre journal pour les articles de fond qu’il propose régulièrement.
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Oui, pas de quoi franchement fouetter un chat ! Je serais assez OK avec le commentaire de F weygand. « assez » (pas plus !!!)
Il y a des obligations de réserve pour bon nombre de métiers…effectivement être journaliste impose certaines contraintes. Pas pour tous les journalistes. Le journaliste salarié de tel ou tel titre papier ou autre aura automatiquement –a priori- la même couleur politique que le titre en question…c’est pas juste, mais c’est comme ça. Ça ne devrait être valable que pour les éditorialistes, dont le boulot est de nous « décrypter » la vie…mais ça s’étend à tous ou presque.
On est –je suis- tellement méfiant A-t-on raison, même si on a plein de raisons de l’être ?
Ce genre d’attitude (utiliser un pseudo) n’est quand même pas rare et comme elle reste rarement confidentielle n’a pas vraiment beaucoup d’importance. C’est peut être dommage ?
N’a-t-on pas élevé notre degré d’acceptation des compromissions, et diverses complaisances dont nous avons connaissance aujourd’hui du fait du développement des media et « réseaux sociaux »…peu de choses échappent à notre information et souvent elles sont déformées, manipulées, tronquées….Là encore, c’est peut être dommage ?
Pas très sain, en tout cas.
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Ca ne ressemble pas à l’affaire du siècle…
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Simple transposition marseillaise des relations incestueuses entre macronie et médias … Certains “journalistes” marseillais auraient-ils plus de pudeurs que ceux de la presse dite “nationale” (parce que parisienne), pour qu’ils jugent utiles de recourir à un pseudo lorsqu’ils jouent sur les deux terrains du “soutien politique” et de “l’information -sic” ?
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