Le théâtre du Merlan se la joue hôtel meublé

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le 19 Avr 2013
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Le théâtre du Merlan se la joue hôtel meublé
Le théâtre du Merlan se la joue hôtel meublé

Le théâtre du Merlan se la joue hôtel meublé

Si le théâtre du Merlan ne possède pas le charme ancien du théâtre du Gymnase ni celui, plus moderne, du théâtre de la Criée, son intérieur entièrement réaménagé en espace de vie par le collectif grenoblois Ici-Même ne manque pas de classe. Plus encore peut-être qu'un hôtel arabe, comme le suggère son nom "Foundouk", le lieu a des allures de vieux paquebot échoué dans une baie ou amarré depuis longtemps au quai du quartier Picon-Busserine.

Après avoir visité l'Hypermédiathèque, sorte de bibliothèque-salon doté d'un fonds de documents et de livres prêtés ici et là, la troupe de visiteurs s'ébranle vers les entrailles du navire, suivant méticuleusement une carte imprimée par le collectif. Empruntant un sombre escalier éclairé par une seule lumière artificielle, les éclats de voix se muent en chuchotements. Des sons un peu mystérieux ou inquiétants de tuyauterie renforcent au côté irréel du lieu.

Les premiers dormeurs du Foundouk débouchent ensuite dans le dortoir, amphithéâtre transformé en un ensemble d'installations en bois, petites cahutes éclairées d'une lumière tamisée. Au fond, le lit nuptial – à baldaquin recouvert d'un filet de pêche en guise de voile – sera tiré au sort entre la vingtaine de participants inscrits pour la soirée. Sur le côté, un grand drap blanc suspendu côté Est recevra le lever du jour, simulé par une lumière projetée, pour réveiller en douceur les endormis. La fin de la boucle conduit aux effluves montantes de la cuisine, annonçant le commencement imminent de la soirée. Chaque soir, le programme – comme le plat ? – sera différent.

 

E.C

Corinne Pontier, directrice du collectif Ici-Même espère avoir "semé les graines pour obtenir des regards déplacés sur la ville. Opératour [dans lequel s'inscrit Foundouk – ndlr] est un projet un peu fou, ambitieux, où nous essayons d'avoir une emprise sur toute la ville, par des actions de jour comme de nuit. La multitude de micro actions finit par fabriquer de nouveaux paysages urbains." Avec Foundouk, "nous avons souhaité détourner le lieu, en faire un quartier général pour vivre. Nous nous sommes demandé : que faire de tous ces espaces ? Premier constat : le centre urbain du Merlan est un espace public incontournable dans le quartier, c'est l'endroit où l'on se donne rendez-vous, la place publique de ce quartier. Nous sommes intéressés à ce lieu comme on s'intéresse à une gare."

En sous-titres, le Merlan a davantage intéressé les artistes grenoblois comme lieu de passage dans un quartier plutôt que comme un site dédié à la culture. Scène nationale implantée dans les quartiers Nord, le Merlan se voit souvent reprocher, – malgré une politique tarifaire avantageuse à destination des habitants du quartier – de rester un objet échoué dans un monde avec lequel il n'a que peu d'interactions. Pour un projet comme Foundouk et plus largement comme Operatour, censé interroger l'espace public, en bousculer les usages et se l'approprier par des expériences sensorielles, la question du public visé se devait d'être posée.

A ce sujet, Corinne Pontier répond sans détour : "Associer les habitants du quartier, nous n'y croyons pas, surtout en cette année capitale où tous les projecteurs sont braqués sur Marseille. Clairement, le projet ne s'adresse pas spécialement aux habitants du quartier, ce n'est pas notre but. Nous souhaitons interroger les usages de l'espace public, qui sont peut-être aussi les leurs, tout comme ceux des passants, des anonymes. Ce n'est pas facile de se laisser perturber par un regard d'artiste. La question est qui fréquente quoi ? Et ce ne sont pas toujours les mêmes personnes que l'on touche, sur les projets en intérieur ou en extérieur, le soir ou pendant la journée. Certains, pour Foundouk par exemple, viennent spécialement le soir. Désenclaver le lieu, circuler autour, se focaliser sur l'aspect traversant de celui-ci, voilà ce qui nous semble important. Après bien sûr, c'est tant mieux si les habitants du quartier participent." Pour le reste, le succès du Foundouk repose quasi exclusivement sur le bouche-à-oreille. Ce qui fonctionne plutôt bien dans les quartiers marseillais. Visite guidée en images :

 

 

Pour le reste de la programmation, "La ville une nuit entière", "Concert de sons de ville" et autres expériences, une visite sur le site s'impose. Pour le Foundouk, comptez pour une nuit entre 10 et 30 €.

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    Ils devraient se la jouer “hôtel fermé aux habitants des quartiers”. de l’exotisme dans toute sa vulgarité…des enfants gâtés qui se font plaisir avec notre fric sous le regard de la misère. dénués de toute conscience collective et un brin méprisant…interroger l’espace public ??? lequel ? des pseudo-poètes frustrés…le fooundouk !!! quelle misère intellectuelle et humaine…dans nos hlm la poésie est instinctive et créative à tout moment sans le fric des institutions…comment cautionner ces formes théatrales. Un théatre fade, sans âme et qui chemine vers un snobisme d’amateurs. Je l’ai vu naitre depuis la fenêtre de mon enfance en me disant quelle chance pour nous ! Tu parles, le symbole de la condescendance et du mépris !!! je suis déçue et en colère…on n’y arrivera pas…le décloisonnement, un concept de rêveur ou de politique en chasse électorale !!!

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  2. citoyen des quartiers nord citoyen des quartiers nord

    Franchement les fils de bourgoies en mal d’exotismes, allez vous payer une nuit dans un meublé de Belzunce, ou aller à Katmandou ou dormir à Calcuta si vous avez envie de vous payer un stage de misère. Obliger de meubler le vide par vos créations débile. Oui, Anonyme à raison, ce théatre par en vrille, qu’es ce que c’est que cette grosse merde. Dommage que ce théatre soit gérer par des bobos cultureux si médiocres. Ils y avait tant à faire avec une création Made In Quartiers Nord. Honte à vous ! Vous avez touché le Fondouk, avec les fonds publics.

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  3. Antonyme Antonyme

    commentaires ridicules de bar ou café!cela interroge bien l’espace public et fait redécouvrir l’espace théâtrale sous une autre forme pour l’usager, aussi dormir à la vue de tous me parait inintéressant. Et heureusement que l’on cautionne pour la création que l’on aime ou pas plutôt que mettre des millions dans le foot!

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