Tapie à la mairie ? Gaudin commente : "Jamais veut dire pas pour l'instant"
Tapie à la mairie ? Gaudin commente : "Jamais veut dire pas pour l'instant"
Jean-Claude Gaudin s'arrête pour admirer les plafonds rénovés du Palais Longchamp. Il prend son temps, autant pour soulager ses jambes que pour maintenir sur le grill les journalistes, très nombreux pour cette visite somme toute banale d'un des chantiers de la capitale culturelle. "Tiens, je suis content que vous intéressiez à la visite du Palais Longchamp, glisse-t-il à une journaliste qui arrive en retard. Mais je crains que vous ne soyez pas là pour cela". Effectivement, si tout le monde écoute poliment le discours de circonstance, chacun attend son commentaire sur le rachat par Bernard Tapie des journaux du groupe Hersant. Et il s'y prête avec bonne grâce.
"J'ai lu comme vous le journal Libération, ce matin, qui faisait sa une sur le retour de Bernard Tapie à Marseille. Pour la liberté de la presse, je suis heureux que des titres aussi prestigieux que La Provence, Nice Matin, Var Matin et le journal corse puissent être préservés et que cela soit un Français qui entre largement dans le capital du groupe Hersant. Ceci afin de protéger le professionnalisme des journalistes qui travaillent dans ces journaux, c'est pour moi la chose la plus importante. Je préfère que cela soit un Français, plutôt qu'un émir du Qatar ou un Belge même si c'est à la mode".
Gaudin a perdu la main
Cette réaction bien franchouillarde, pour rester poli, masque aussi une réalité pas très glorieuse. Le maire de Marseille a perdu la main sur ce dossier. Lui qui était monté jusqu'au sommet de l'État pour appuyer les candidatures de François Pinault ou celle d'Etienne Mougeotte associé à l'homme d'affaire franco-libanais Iskandar Safa. Déjà, par le passé, il répétait à qui voulait l'entendre qu'il avait permis le rachat des journaux de Gaston Defferre par Jean-Luc Lagardère plutôt que par Robert Maxwell. Une vantardise qui faisait bien rire l'ancien marchand d'armes.
En revanche, dans les années 90, il avait oeuvré en coulisse pour faciliter le rachat par le groupe Hersant des titres de La Provence, faisant jouer ses relations avec le banquier Charles Milhaud, à l'époque patron de la Caisse d'épargne dont la filiale Natixis a financé une partie du rachat. Aujourd'hui, il est conseiller municipal de sa majorité. Il avait même placé l'un des proches collaborateurs de son cabinet, Guy Philip, dans l'équipe de direction des titres du pôle sud du groupe Hersant. Cette fois il n'a pas vu le coup venir, mais pour le maire, le vrai sujet vient après : il s'agit de l'entrée en lice de Bernard Tapie dans la bataille des élections municipales, lourdement démentie par le principal intéressé.
Il en veut à Tapie
"Je répondrai par une citation qu'un certain journaliste disait fétiche : En politique, quand on dit jamais, ça veut dire pas pour l'instant. Avec monsieur Tapie, il faut s'attendre à tout". Le maire balaie toute crainte de sa part de voire arriver sur le ring municipal, ce nouvel adversaire. "Cela me rajeunit et lui aussi. Mais en 1992, lors des élections régionales, il y avait 17 listes. À Marseille, je suis arrivé en tête devant monsieur Tapie. Alors nous verrons bien…"
Gaudin se veut magnanime alors qu'il existe un lourd contentieux entre les deux hommes. Gaudin est persuadé que l'ex-ministre de la ville est responsable des ennuis judiciaires de son directeur de cabinet, Claude Bertrand, dans les années 90. À l'époque, ce dernier avait fait de la prison préventive dans l'affaire des frères Saincené pour lequel il avait bénéficié d'un non-lieu. De son côté, Bernard Tapie est persuadé qu'il doit le démarrage de ses ennuis judiciaires à Jean-Claude Gaudin.
Commentaires
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En fait tous les politiciens clientélistes de Marseille en passant par GUERINI et GAUDIN se font dessus en se diasnt que TAPIE va rafler la mise et leur venlever leur train de vie et leurs avantages.L’avantage avec TAPIE c’est qu il est blindé et qu il ne se mettra pas dans les petites combines (permis de construire,concessions marchés publics)de cette lamentable classe politicienne
remplacer les petites magouiolles par les grosses en quelque sorte
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Tapie, c’est le Chevalier Blanc of course !
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Le schtroumpf derrière, c’est Moraine, non ? Il a oublié son bonnet !
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