Les fortunes marseillaises. Saison 2011/2012

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le 12 Juil 2012
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Les fortunes marseillaises. Saison 2011/2012
Les fortunes marseillaises. Saison 2011/2012

Les fortunes marseillaises. Saison 2011/2012

Une petite dizaine de fortunes "économiques" marseillaises figurent cette année dans le classement 2012 des 500 fortunes de France du magazine Challenges qui vient de paraître (4 euros en vente tout l'été si vous trouvez un kiosque ouvert). Pas beaucoup de changement par rapport aux années précédentes, malgré la crise ces heureux millionnaires et milliardaires sont toujours dans la place. Allez, on fait l'appel. 

MLD pas vraiment marseillaise, mais plus connue sur la Canebière qu'à Zug

A jamais la première c'est toujours Margarita Louis-Dreyfus qui est la plus riche. Elle n'est pas vraiment marseillaise, et ce n'est pas non plus le fait d'être actionnaire de l'OM qui lui permet de figurer à la 9ème place du classement avec une fortune estimée à 4,5 milliards d'euros, mais elle est néanmoins plus connue sur la Canebière qu'à Zug. Si le chiffre d'affaires du groupe de négoce Louis-Dreyfus dont elle a hérité de son mari, et dont elle possède avec ses enfants 65%, est passé de 30 milliards à 47 milliards, la marge a elle chuté de 30%, selon Challenges, ce qui fait que son propre patrimoine a fondu de plus de 2 milliards (6,6 en 2011). Du coup MLD a perdu 2 rangs cette année. On est peu de choses. Une année 2011 où elle s'est pourtant affirmée à la surprise générale – y compris des barons du groupe – comme seule maîtresse à bord de cette petite multinationale qui fait dans le trading de matière première comme par exemple le blé, le jus d'orange, le riz et qui vient d'acheter un opérateur américain, Imperial Sugar spécialisé dans le sucre pour 203 millions de dollars. La tsarine va devoir trouver du cash dans les mois qui viennent pour payer les parts que RLD avait promis de racheter à ses cousins avant sa disparition. Peut-être en vendant une part du groupe, ou en entrant en bourse. En tout cas ça devrait bouger cette année. 

Ricard, Bellon, Saadé les milliardaires marseillais

Comme l'an dernier les milliardaires suivants sont marseillais, même s'ils ont installé depuis longtemps les sièges sociaux de leurs multinationales respectives plutôt au bord de la Seine que du Vieux-Port. Patrick Ricard et sa famille qui possèdent 14% du numéro 2 mondial des spiritueux, passe du 18ème au 13ème rang avec une fortune estimée à 2,950 milliards, contre 2,6 l'an dernier. Grâce notamment au rachat du groupe suédois Absolut. La Marseillaise à pétanque n'a pas de souci à se faire pour son partenariat avec Ricard, filiale du groupe dont le siège est lui à Sainte-Marthe.

L'autre grande famille marseillaise milliardaire est la famille Bellon avec le patriarche Pierre Bellon qui a créé cette multinationale de la restauration collective qui pèse aujourd'hui plus de 16 milliards de chiffre d'affaires, pour une fortune estimée à 2,020 milliards d'euros (à ces niveaux les chiffres après la virgule ont leur importance…). Cette grande et discrète famille marseillaise entre cette année dans le top 20 des fortunes de Challenges. De quoi investir dans la rénovation de la station Pouillon sur le J4, futur musée qui doit accueillir les oeuvres de leur fondation Regards de Provence. 

Abonnés aux montagnes russes, avec des très hauts et des très bas, les Saadé perdent quelques places à cause d'une année 2011 toujours très compliquée pour le 3ème armateur mondial. Ils passent du 26ème au 30ème rang avec une fortune qui se réduit elle de 2 milliards à 1,6 milliards. Pas sûr que compte-tenu du contexte de crise internationale les choses s'arrangent cette année. 

Seconde division, les millionaires

Voilà pour nos milliardaires. Pour la suite du classement on change de division. On passe aux millionnaires. Jean-Pierre Dréau le PDG et fondateur du groupe d'électricité Snef est 160ème avec une fortune estimée à 250 millions d'euros, à égalité avec la famille Reinier, les actionnaires du groupe de services Onet, qui malgré un CA 2011 en hausse (1,4 milliards) ont vu leur rentabilité baisser, ce qui explique qu'ils chutent de près de 50 places par rapport à l'an dernier, et abandonnent une partie de leur fortune (420 millions au classement Challenges de l'an passé). Pas vraiment une bonne nouvelle pour cette grande entreprise marseillaise présidée par Elizabeth Coquet-Reinier qui a décidé de racheter il y a quatre ans les parts de ses cousins qui souhaitaient vendre, afin que la société reste familiale avec l'aide à l'époque de la famille Peugeot qui possède toujours 23% d'Onet, et qui ont pour l'instant sans doute d'autres soucis en tête.

Pas très loin, à la 171ème place pour 220 millions d'euros figure Patrick Daher et sa famille, à la tête de Daher Industrie qui continue de se développer notamment grâce à ses accords avec Airbus. Même si ce groupe familial lui aussi né à Marseille en 1863 dans le transport maritime a abandonné à la fois sa ville et son métier de départ, Patrick Daher l'héritier et patron du groupe, reste très attaché à Marseille dont il préside également le grand port maritime. Et ce n'est pas une sinécure. Pour rester dans l'industrie, Jean-Pierre Charmansat et Daniel Simoncini font une très belle progression dans le classement à la 301ème avec une fortune estimée à 110 millions d'euros. Ces deux Marseillais sont à la tête de la très discrète société Foraco International dont le siège social est à l'Estaque, mais cotée à la bourse de Toronto… Ils viennent d'ailleurs de changer de dimension en faisant récemment l'acquisition de la société brésilienne Servitec , qui fait d'eux dorénavant le numéro 3 du forage minier dans le monde, avec aujourd'hui 4000 salariés sur tous les continents dont 3 à Marseille, au siège du groupe. Régis Arnoux est aussi un entrepreneur international qui figure au 367ème rang en 2011 grâce à sa société Catering International Services, un "Sodexo" spécialisé dans la restauration et l'hébergement en milieux extrêmes, comme par exemple sur des plate-formes pétrolières.

Le banquier Maurel rentre dans le Top 500 

Deux autres business issus de la nouvelle économie marseillaise, l'immobilier et les maisons de retraite permettent au très médiatique Marc Pietri , le patron du promoteur Constructa qui rêve de faire des quais d'Arenc un Manhattan sur mer, de figurer à la 301ème place (333 en 2011) avec une fortune estimée à 110 millions (le prix d'une tour), et aux plus discrets Didier Mennechet et Philippe Peculier patrons des maisons de retraites les Opalines d'être à la 407ème place avec 75 millions d'euros.

Last but not least, c'est le banquier Bernard Maurel et sa famille, qui ferment le banc des fortunes marseillaises au 468ème rang pour 61 millions d'euros. Ce proche de Gaudin, un des derniers représentants des grandes familles industrielles et commerciales marseillaises, possède avec ses enfants une des dernières banques privées indépendantes convoitée par tous les banquiers de la place (on a les noms). 

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