Douglas Kennedy, "Marseille est une ville romanesque"

Douglas Kennedy, "Marseille est une ville romanesque"

Le décor paraissait légèrement incongru, vendredi dernier, lorsque nous avons interviewé Douglas Kennedy, l'auteur de best-sellers, au milieu de livres pour enfants. Petit ours brun et Mon très grand animalier du monde entouraient joyeusement l'écrivain dans une farandole hallucinatoire. À peine ombragée par son aura d'auteur mondialement connu.

Alors que son récit de voyage Combien ? vient de sortir, dressant un portrait humoristique des grandes places financières mondiales et de notre rapport obsessionnel à l'argent, l'écrivain travaille sur un prochain roman gardé secret. Sûr de son succès. Comme pour Combien ?, qui, de toute évidence, "est un très bon livre". La classe, Douglas.

"Un choc"

Pourtant il ne faut pas se leurrer. Aujourd'hui encore, l'auteur s'étonne d'avoir atteint les cimes vertigineuses de la prospérité : "Je ne suis pas contre cela, mais je n'ai jamais écrit avec l'idée d'écrire un best-seller. Quand mon succès est arrivé avec L'homme qui voulait vivre sa vie, ça a été un choc."

Quelques instants avant sa rencontre avec le public, installé dans la petite salle arrière de l'Attrape mots, la star littéraire, fatiguée de ses nombreux voyages, n'a, semble-t-il, guère trouvé le repos dans la cacophonie ambiante de Marseille. Interrompu par un bruit de scooter intempestif, par un lecteur peu discret, Douglas Kennedy a signifié son désagrément, lâchant mi-agacé, mi amusé : "Il y a trop de motos dans cette ville".

De cette interview fleurie par un accent américain prononcé, nous retiendrons que "Marseille est une ville romanesque" et constitue un terrain propice à l'inspiration. Et une conception de la vie très flaubertienne dont l'auteur se revendique l'héritier: "L'ennui est partout dans la vie. Regardez dans les divorces, la cause est le sexe mais aussi et surtout l'ennui". 

Magnéto Rémi :