Carlotti : "Un bout de Marseille au conseil des ministres"

Carlotti : "Un bout de Marseille au conseil des ministres"

Marsactu : Marie-Arlette Carlotti, vous venez d'être nommée ministre déléguée au handicap. Une première réaction ?

Marie-Arlette Carlotti : Je suis très honorée, c'est un vrai et beau dossier. François Hollande en a fait un thème fort de sa campagne et j'ai déjà ainsi à peu près ma feuille de route. Il veut que cela soit intégré à l'ensemble des lois, notamment sur les questions de formation ou d'accès à l'emploi. J'ai conscience et François Hollande a conscience de l'importance du dossier et je sais aussi que je vais apporter un petit bout de Marseille au conseil des ministres.

Un premier conseil des ministres qui aura lieu demain. Comment l'appréhendez-vous ?

Je ne sais rien de comment cela va se passer, je ne sais pas à quelle heure cela se déroulera, on verra bien.

Comment avez-vous appris la nouvelle ?

Ils m'ont appelé cet après-midi. J'ai d'abord eu la secrétaire de François Hollande à l'Elysée. Je la connais bien puisqu'on a travaillé ensemble pendant la campagne. On discutait amicalement et elle m'a dit : le président et le premier ministre veulent te parler. J'ai donc eu Jean-Marc Ayrault au téléphone qui m'a proposé de m'occuper de ce sujet des personnes handicapées. Je l'ai accepté sans négocier, contrairement à d'autres et on m'a demandé de garder la confidentialité jusqu'au soir.

Pourquoi pensez-vous avoir été choisie ?

Jean-Marc Ayrault me l'a expliqué. J'ai été choisie parce que Marseille, parce que le sud, parce que c'était moi et aussi parce que je suis conseillère générale. Le handicap, c'est une compétence des départements et, même si je ne suis pas en charge de ce dossier, je sais grosso modo de quoi on parle. Je ne vois pas cela comme une récompense, j'ai été choisie car je suis une femme de dossiers.

Vous avez été la première conseillère générale à réclamer la démission de Jean-Noël Guérini. Est-ce que cela a joué ?

Je pense, oui, puisque François Hollande l'a dit et redit : il veut une république transparente et des élus moraux qui se donnent à leur travail. Je ne crois pas être exemplaire mais je pense correspondre à cela.

Est-ce que cela peut pénaliser votre campagne dans la 5e circonscription de Marseille face à Renaud Muselier ?

Non, mais vous rigolez ? Cela n'affectera pas ma campagne. J'ai des équipes, des militants qui continueront à faire le travail, à tracter, à être présents sur le terrain. J'ai un suppléant qui sera là aussi, Avi Asssouly, et qui siègera en cas de victoire à l'Assemblée et nous travaillerons main dans la main. Mais, vous savez, je ne quitte pas Marseille. On est ministre un jour, on est Marseillais toujours. Tiens, il est bien ce slogan, je vais le garder.

Le dernier Marseillais au gouvernement, c'était Renaud Muselier…

Vous savez, il ne manque pas d'humour. A l'époque, il avait dit : "Villepin fait tout, je m'occupe du reste", alors… Sérieusement, ce poste va me donner un peu plus d'épaisseur et de notoriété. Je songe ce soir encore plus à battre Renaud Muselier car je crois que ce serait un très mauvais candidat à la mairie de Marseille et je vais le battre en juin.

… et le dernier socialiste marseillais au gouvernement, c'était Gaston Defferre.

Quel poids vous me mettez sur les épaules en disant cela ! C'est une pression énorme mais je ne veux pas me comparer à lui. Je ne suis de toute façon pas à la hauteur de ce grand homme qui a fait la grande réforme de la décentralisation mais je veux, à mon échelle, apporter ma pierre.