Après une soirée "historique", le regard gourmand du FN sur les législatives
Après une soirée "historique", le regard gourmand du FN sur les législatives
Stéphane Ravier, le leader marseillais du Front national n'a toujours pas changé son fond d'écran sur son téléphone portable. On l'y voit en photo aux côtés de Jean-Marie Le Pen. L'histoire ne dit pas si, au soir de la première campagne présidentielle conduite par la fille Marine, il en changera. Mais ce soir, le conseiller régional saluait un score historique aussi au niveau local. Avec un peu de moins de 22 % à Marseille (voir les résultats complets en fin d'article), ce n'est certes pas le meilleur score ni la première place sur laquelle Ravier avait parié (JM Le Pen avait terminé premier avec 23,34 % des voix au premier tour en 2002). Mais avec environ 80 000 voix, le Front a séduit plus de Marseillais qu'il n'en avait jamais convaincu, environ 10 000 de plus qu'en 2002. Magnéto Esther.
Ravier n'en fait pas mystère. Il n'y aura pas de consigne de vote. Les militants renvoient dos à dos UMP et PS. Pas question de soutenir l'un plus que l'autre pour la poignée de militants réunie dans un appartement proche de la préfecture qui fait office de QG. La soirée, regardée sur "la télé de Sarkozy", comprendre TF1, ne passionne d'ailleurs guère, hors des apparitions des militants estampillés de la flamme, même quand Claude Goasguen veut "mettre l'immigration au coeur du deuxième tour".
Qu'il s'appelle Louis Aliot, Gilbert Collard ou Marine Le Pen, chaque fois qu'un Frontiste parle, c'est le même manège. On s'approche avec sa chaise du petit combi télé-magnétoscope, on hausse le son, on fait silence et on écoute religieusement. Puis plus un geste, juste des gros yeux adressés à ceux qui ont le malheur de poursuivre leur discussion quand bien même il s'agit de signifier à Bernard Marandat, conseiller municipal marseillais, que le jeune homme qui parle dans le poste n'est autre que Florian Philippot, le directeur de campagne de sa championne. Approbation circonspecte.
Regards vers l'UMP
La politique dans le coeur local du Front ne passe pas par les grandes analyses. Slogans et petites phrases font l'affaire. Mélénchon devient Mélenfion et Kosciusko-Morizet se transforme en Ceaucescu-Morizet "pour son côté sectaire". "Les musulmans, c'est quand ils commencent à être beaucoup au même endroit que ça pose problème". "Avec François Hollande, il n'y a plus que les étrangers qui voteront". On vous en passe et des moins bonnes, d'ailleurs pas toutes assumées, une militante ayant refusé d'être nommée réclamant "un pseudo".
Malgré une défiance de façade, les militants louchent grandement du côté de l'UMP. Avec trois avocats dans ses rangs (MLP, Aliot et Collard), une adhérente glisse qu'elle "verrait bien un ministre de la justice ou mieux de l'immigration issu du FN" dans un gouvernement Sarkozy. Derrière, les pontes relativisent tout en misant en pointillé sur une recomposition de la droite au niveau national mais aussi dans les Bouches-du-Rhône où il existe une forte porosité entre les électorats de droite et d'extrême-droite.
"Peut-être qu'il n'y aura plus d'appel de la droite à voter contre le FN", glisse ainsi Bernard Marandat. Ce qui permet à Laurent Comas de rêver : "Je crois à un tsunami bleu marine. On peut gagner trois circonscriptions, j'y crois", glisse le conseiller régional qui était passé près d'une élection au conseil général l'an dernier face à Janine Ecochard (48 % au second tour à la Capelette). Les cibles sont déjà connues : la troisième circonscription avec Ravier face à Sylvie Andrieux, la première avec Elisabeth Philippe et la sixième avec Laurent Comas sur les terres de Guy Teissier.
Commentaires
L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.
Vous avez un compte ?
Mot de passe oublié ?Ajouter un compte Facebook ?
Nouveau sur Marsactu ?
S'inscrire
Le FN marseillais peut remercier les dueetistes GAUDIN -MUSELIER qui continuent à mener Marseille à la faillite morale et financière.
Quant aux législatives , le FN peut toujours rêver !
Se connecter pour écrire un commentaire.