François Hollande réagit à l'affaire Guérini " il y aura surement des décisions politiques à prendre"

Il fallait s’y attendre. Après s’être copieusement essuyés les pieds sur Arnaud Montebourg, une nouvelle victime du si français syndrome Jacques Glassmann, qui veut que celui qui dénonce un scandale soit, au moins dans un premier temps largement trainé dans la boue, les dirigeants socialistes ne vont plus pouvoir faire comme si de rien n’était.

Depuis que nos confrères de France 3 ont annoncé la future convocation de Jean-Noël Guérini pour une éventuelle – mais bien probable – mise en examen pour, entre autres la si terrible « association de malfaiteurs », il va bien falloir remiser la langue de bois solférinienne et ses bien lâches « laissons la justice faire son travail » ou « respectons la présomption d’innocence ». Oubliant la fameuse jurisprudence Balladur que les socialistes se sont par le passé pourtant largement appliquée. La droit d’inventaire est sans doute passé par là.

En tout cas, compte-tenu du temps qu’a mis le juge Duchaîne pour mener son instruction, les moyens déployés, avec notamment les très nombreuses heures d’ écoutes téléphoniques, on imagine mal que JNG sorte le 8 septembre du bureau de Duchaîne en sifflotant, comme DSK de celui de Cyrus Vance cet après-midi. On verra bien.

En attendant le 8 septembre, les dirigeants socialistes font tout ce qu’ils peuvent pour éviter les questions des journalistes sur le sujet. Martine Aubry a commencé à préparer un léger virage sur l’aile, lors d’une interview sur BFM TV dimanche soir dernier, où elle a expliqué « qu’elle ne connaissait pas le dossier« , ( c’est normal elle a refusé de le lire quand Montebourg lui a envoyé par La Poste), mais que « dans cette affaire (je) n’ai ni défendu, ni attaqué », et (qu’elle) « verra bien ce que le PS décidera » dans le cas d’une éventuelle mise en examen de son futur-ex camarade JNG.

Et puis hier après-midi c’est son adversaire aux primaires François Hollande qui n’a pas pu échapper non plus aux questions des journalistes venus en nombre lors d’une rencontre entre le favori des sondages et les salariés en lutte de l’usine Fralib de Gémenos. Comme il l’avait promis aux syndicalistes du site, lors de sa récente visite chez leurs pas mieux lotis voisins de Netcacao, il est revenu à la rencontre des fralibiens pour essayer de leur donner un coup de main. Pas sûr qu’il puisse faire grand chose, Marsactu y reviendra lors d’un prochain article, en tout cas il s’est au moins déplacé.

Mais il a dû se trainer le boulet Guérini pendant toute la visite de l’usine, s’en sortant lui aussi en répondant en solférinien, novlangue qu’il parle couramment, mais annonçant néanmoins que si le 8 septembre JNG était effectivement mis en examen « il y aura surement des décisions politiques à prendre » :

Comme vous pouvez le voir à la fin de la vidéo, les journalistes étaient plus préoccupés par l’avenir de DSK et de JNG que par celui des fralibiens, ce qui a bien agacé les syndicalistes de la CGT comme nous l’explique leur porte-parole. Et Marsactu a fait comme tout le monde, on a commencé par faire un papier sur Hollande/JNG plutôt que sur le dossier Fralib. Mais promis, on se rattrape très vite.

Martine Aubry sur BFM TV ( les questions sur Guérini démarrent à 14 mn)

DSK, Guérini, 2 affaires qui plombent le PS sur Marianne 2

Affaire Guérini, Montebourg est le seul à avoir bougé au PS sur France-soir.fr