Au lycée Diderot de Marseille, une princesse et des jeunes

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le 29 Mar 2011
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« Les textes faciles pour les gens comme nous, je déteste ça. On a tous un cerveau, il suffit de le mettre en marche. » C’est la réponse indirecte d’une ado du lycée Diderot (13e), et une des héroïnes du documentaire Nous, princesses de Clèves, à la fameuse tirade de Nicolas Sarkozy en 2006 : «L’autre jour, je m’amusais, on s’amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d’attaché d’administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur La princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu’elle pensait de La princesse de Clèves… Imaginez un peu le spectacle !»

Un « dérapage méprisant » qui avait notamment amené Frédéric Beigbeder à s’interroger : « à quoi sert la princesse de Clèves ? » A travers les séances d’étude du texte, le jeu des lycéens, leur voyage scolaire à Paris, Régis Sauder nous donne de quoi réfléchir sur la notion de capital culturel et des inégalités scolaires, avec peut-être pour autre réponse que la suppression de la culture générale dans certains concours de fonctionnaires.

Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) avait applaudi à cette mesure, glisse au passage dans le Nouvel Obs de cette semaine Pierre Jourde, qui à l’époque s’était demandé s’il fallait y « comprendre que la littérature, ce n’est pas pour les Noirs ».

Mais le nous et les princesses au pluriel du titre le suggèrent : il s’agit aussi, et peut-être surtout, d’observer comment les histoires de cour de la princesse, racontées par cette noble du XVIIe siècle, entrent en résonance avec les vies d’ados de ces lycéens de Malpassé. En attendant de rencontrer l’équipe du film lors de la projection-débat mardi prochain à l’Alhambra, on ne vous en dit pas plus et on vous laisse découvrir la bande-annonce.

Un lien Profs à bout au lycée Diderot, sur le site participatif Esprit de Babel, qui suit le projet depuis ses débuts

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Commentaires

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  1. Guillaume Quiquerez Guillaume Quiquerez

    Bonjour, le journal Esprit de Babel et le nouveau blog culturel et sociétal participatif marseillais http://esprit2babel.net aura été le premier à parler de ce film il y a un an et de la démarche des profs dans cette aventure. Nous vous en disons donc plus… Y compris sur l’actualité moins rose du lycée et de ces territoires en ce moment…

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  2. Guillaume Quiquerez Guillaume Quiquerez

    Merci de cette attention et @ bientôt !

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  3. oona oona

    J’ai vu ce film cette après-midi. C’est un pur moment de grâce. Il fait oeuvre de salubrité morale.
    Ce film est une suite de portraits sensibles de jeunes d’un lycée de ZEP (je connais, mon fils y est scolarisé), lucides et parfois désabusés, dont les vies intimes entrent en résonance avec l’étude de ce texte intemporel tout au long de leur année de terminale.
    Le film met à mal les a-priori que nous avons tous, plus ou moins, sur l’ouverture à la culture de ces jeunes et leur possibilité intrinsèque à en comprendre les enjeux.
    La façon dont ils sont filmés nous les restitue dans leur grandeur, leur noblesse, leur finesse. C’est touchant à pleurer….

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  4. Mi Mi

    j’avais adoré ce film à sa sortie !! ces ados sont merveilleux de finesse et de naturel !! ça prouve bien que si on se donne un peu (beaucoup)de mal on peut avoir d’excellenrs résultats

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