Dans les cantines marseillaises, les repas seront toujours 100 % Sodexo
La ville de Marseille va reconduire pour sept ans Sodexo, qui centralise jusqu'à 52 000 repas par jour. La candidature du concurrent Elior, qui postulait notamment sur le nord de la ville, a été écartée. Ce nouveau contrat s'accompagne d'une hausse du tarif de 12 centimes par repas.
Photo d'illustration. (Crédit : Max Missak)
Finalement, ce sera menu unique. Selon nos informations, la Ville de Marseille va confier la restauration scolaire à un seul prestataire, Sodexo. Déjà titulaire exclusif du marché depuis 2011, le géant des services aux collectivités sera chargé de livrer jusqu’à 52 000 repas par jour à partir de la cuisine centrale de Pont-de-Vivaux.
Pour ce renouvellement, initialement estimé à 150 millions d’euros sur sept ans, la mairie avait pourtant découpé le territoire en deux blocs (du 1er au 12e arrondissement pour le lot A, du 13e au 16e pour le lot B). Cette répartition aurait pu permettre le retour d’Elior, qui opérait jusqu’à 2011 sur le même territoire que le lot B. À son actif, le rival de Sodexo disposait de sa propre cuisine centrale située dans le 16e arrondissement, que la Ville lui a revendu en 2012.
Le tarif du repas augmenté de 12 centimes
Mais, selon la délibération qui sera soumise au conseil municipal du 25 juin et que Marsactu a pu consulter, c’est finalement la concentration de la préparation en un seul et même lieu qui a été retenue. Parmi les critères avancés figurent la “sécurité et la qualité des moyens déployés pour la mise en œuvre de la prestation alimentaire ; la qualité technique du plan de maintenance et de renouvellement des équipements”. Mais c’est côté prix que se joue la différence la plus sensible : Sodexo proposait l’offre la moins chère dans l’hypothèse où il raflait une nouvelle fois l’ensemble du marché. Le tarif applicable à partir de la rentrée 2018 sera cependant augmenté à 3,64 euros, soit 12 centimes de plus. Elior pour sa part ne proposait pas mieux que 3,75 euros. À la rentrée 2018, la Ville prendra cependant en charge une partie de la hausse, qui sera donc limitée à 9 centimes.
Dans l’assiette, “un certain nombre d’avancées” sont mises en avant par la délibération. En particulier, les produits bio seront un peu plus présents. Depuis 2011, la mairie vantait 30 % de bio qui équivalait en réalité à une “composante” (fruit, légume crudité, dessert ou encore féculent) par repas, plus le pain. Ainsi, ce mardi, c’étaient les carottes râpées qui étaient bio.
Reprenant le même principe des “composantes”, le nouveau cahier des charges vise à atteindre la moitié de bio, avec cette fois-ci une répartition sur l’année. Dont “11 repas intégralement bio”. D’autres précisions sont apportées, comme la provenance des viandes, le type d’œufs, l’absence d’OGM ou de certains additifs alimentaires.
En revanche, le document reste muet sur un point qui avait fait débat lors du lancement de la procédure, fin 2016. La Ville envisageait alors d’intégrer au marché la gestion des cantines où sont servis les repas (lire notre article). Un pas de plus vers la privatisation du service qui permettait de financer des “travaux de réhabilitation des réfectoires saturés“. Contactée par Marsactu, l’adjointe déléguée à l’éducation Danièle Casanova précise que “cette option n’a finalement pas été intégrée à l’appel d’offres. Nous avons préféré rester seuls maîtres à bord.” Ce qui laisse intact le chantier de la “saturation” des selfs.
Article actualisé le 25 juin après la précision de la limitation de la hausse à 9 centimes pour les parents d’élèves.
Chenilles, limaces et longue grève au menu du précédent contrat
“C’est comme ça que dans le riz sont arrivés les asticots ! C’est comme ça que dans la salade sont arrivées les chenilles ! Mais vous m’avez pourri à ce moment-là !” Des années après, le maire en parle encore. Fin 2013 puis début 2014, les élèves de plusieurs écoles ont trouvé des vers de farine dans leur assiette. Relayé par les médias nationaux, l’incident a obligé la Sodexo à s’expliquer sur son approvisionnement, tandis que la mairie trouvait un (faux) coupable : le bio, dont le contrat signé en 2011 a développé la part. Quelques mois plus tard, un collectif de parents d’élèves baptisés “Les limaces” tentait de mettre la pression sur l’entreprise en retardant le paiement des repas. Fin 2015, c’était un autre conflit, social celui-là, qui s’installait, pendant plusieurs semaines. 23 chauffeurs-livreurs avaient été licenciés pour avoir poursuivi un mouvement de grève, avant d’être réintégrés.
Commentaires
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Etonnant cette décision de confier à un seul groupe la restauration scolaire des enfants de Marseille surtout à la vue de l’historique de SODEXO et des “incidents “passés. Pour mémoire le groupe ELIOR est aussi une entreprise mondiale , mais bon. Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas.
Ce que l’on peut constater , c’est que la mairie a ses petits “chouchou” en tout bien tout honneur , bien sûr . Un peu comme avec l’eau et la SEM pour alimenter le pastis marseillais.
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La mairie a en effet ses petits chouchous : les liens personnels entre Gaudin et Pierre Bellon, fondateur et aujourd’hui président d’honneur de Sodexo, sont notoires.
J’espère que l’appel d’offres s’est déroulé dans les règles : les histoires d’amitié sont censées n’y avoir aucune place.
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Le titre est à mon avis un peu trompeur car je suppose que les produits servis aux enfants proviennent de producteurs indépendants de Sodexo ..
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Sélectionnés et référencés par SODEXO , le terme indépendant n’est pas tout à fait approprié concernant les fournisseurs.
Nous sommes en fait quasiment dans le même shéma que les fournisseurs avec les grandes surfaces , mais ici dans le domaine de la restauration collective.
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selectionnés, référencés, élaborés, cuisinés, transportés… par sodexo….bref, nos gamins dans les écoles boufferont toujours la même m…..
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La mairie n’a guère d’imagination…
Tout le monde connaît la mauvaise réputation de Sodexo! Sauf le maire !
Les militaires s’en sont rendu compte et ont remplacé Sodexo par Elior…
Les écoliers victimes de l’incurie de la municipalité, en espérant qu’il n’y ait rien d’autre!
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Pour la saturation des cantines (donc des enfants au dernier service qui mangent en 10mn et reprennent les cours avec 15mn de retard), la mairie reste seule maitre à bord. Ca rassure qui ?
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No comment…
Encore un truc que le successeur, ou la successeuse, ne pourra pas changer.
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