Les bus électriques mettent la RTM sous tension

C’est vraiment désolant d’entendre les “explications” données par la RTM et sa présidente à temps ultra-partiel. Elles montrent une seule chose : à l’évidence, ces gens ne prennent jamais le bus.

On ne reviendra pas sur leur propension à ne pas communiquer : informer les usagers, pour quoi faire ?

Renvoyer à l’appli, c’est vraiment du foutage de gueule : celle-ci n’est pas plus fiable que les bus. Ce n’est pas parce qu’un bus y est annoncé dans un délai de 5 minutes qu’il va passer dans ce délai : parfois (rarement), il ne passe pas du tout, parfois (plus souvent), les 5 minutes vont devenir 10 minutes quelques instants plus tard. J’y ajoute les anomalies de fréquence, pas exceptionnelles, avec deux bus qui se suivent puis aucun passage pendant une éternité.

Pour avoir travaillé (pour le compte d’un autre réseau) sur les conséquences opérationnelles de la “gratuité”, je peux confirmer qu’on pouvait anticiper la hausse de la fréquentation ! Il y a eu suffisamment, ces dernières années, d’expériences de “gratuité” en France pour qu’on ne découvre pas le problème ici aujourd’hui… C’est d’ailleurs l’un des enjeux des politiques de “gratuité” : l’impasse financière qu’elles entraînent est plus élevée que le montant des recettes tarifaires dont on se prive : il faut tenir compte de la fréquentation supplémentaire, et prévoir par conséquent non seulement un financement venant en substitution des recettes tarifaires, mais aussi les moyens de faire face à la hausse de l’utilisation du réseau.

Aux heures de pointe – ça aussi, ce n’est pas une découverte : ce sont les heures où les gens circulent le plus – il est difficile de monter dans les bus, complètement saturés. J’en fait l’expérience presque tous les jours sur les lignes 23 et 45. Dans les quartiers sud, donc.