Le conflit des poubelles monte en pression
Depuis bientôt une semaine, Marseille fait face à une grève des poubelles localisée chez un prestataire mais aux conséquences générales. Tandis que la métropole tente d'obtenir du préfet ou de la justice un déblocage rapide, l'entreprise Derichebourg fustige des "dérives" et sort l'arme du fini-parti. Les grévistes se sont quant à eux tournés vers l'inspection du travail.
Le conflit des poubelles monte en pression
Julien Vinzent
Journaliste.
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Commentaires
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Quel que soit l’attachement au folklore local que l’on peut éprouver, il est incompréhensible que Marseille souffre presque chaque année d’une grève prolongée des éboueurs. On en trouve sur Twitter un petit recensement éclairant : https://twitter.com/laprovence/status/918889089377513472
Y a-t-il une seule autre grande ville en France où elles sont aussi fréquentes ? Certes, le boulot des éboueurs est difficile, mais probablement pas plus qu’ailleurs.
Ce n’est pas possible qu’un conflit interne entre la direction d’une entreprise et quelques dizaines de salariés pollue la vie de tous les habitants de Marseille. Imagine-t-on des salariés mécontents d’ERDF couper pendant plusieurs jours l’électricité dans toute la ville, où ceux de la Compagnie des eaux l’alimentation de nos robinets ?
Par-delà le problème majeur d’hygiène publique, il en est un autre qui porte sur la sécurité des personnes : en ces temps troublés, on pourrait déposer n’importe quoi dans un tas d’ordures en vue d’y attenter.
Il est temps de résoudre une fois pour toutes les problèmes de fond, s’il y en a, qui entraînent ces grèves à répétition – sans bien entendu revenir au fini-parti qui a beaucoup fait pour la réputation de saleté de la ville.
Et il est temps aussi de réduire notre production de déchets. En France, Marseille est, à la fois, la ville qui en produit la plus grande quantité par habitant, et la ville où le taux de tri et de recyclage est le plus faible. Si un peu plus de responsabilité est attendue des éboueurs, un peu plus de civisme de la part des habitants est également nécessaire.
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Le problème est d’ordre politique et en aucun cas lié aux conditions difficiles du métier.
Lorsqu’on embauche des personnels en intérim ou en contrats aidés (sur les cantonniers), lorsqu’on crée de l’instabilité et de la concurrence entre les salariés du public et du privé, on ne doit pas s’étonner des nombreux clashs qui interviennent, sous fond de malaise social profond.
Sur la réduction des déchets, là encore, c’est politique. En l’absence de volonté, difficile de compter sur la citoyenneté uniquement.
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Oui, l’absence de véritable politique de gestion des déchets, et de volonté politique de les réduire, est bien réelle. Un article intéressant, déjà un peu ancien mais toujours d’actualité, sur le je-m’en-foutisme et l’affairisme de ceux qui sont censés gérer ces questions à Marseille : https://www.urbanews.fr/2015/09/23/49601-marseille-balaye-devant-ta-porte/
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Au commencement, les élus ont coopté des affidés accessoirement colleurs d’affiches, faiseurs de coups de poing, joueurs de boules… Toute une raille qui se reproduit et rackette la collectivité, que son employeur soit la ville ou une de ces entreprises peu recommandables du nettoiement… On se souvient des salariés de Bronzo manipulés par leur patron pour bloquer les centres de tri.
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“Fini- parti ” provoque un mauvais ramassage des ordures ménagères : ce qui est autour du container n’est jamais ramassé et parfois est nettoyé par les cantonniers si c’est leur jour de passage …
Il faut voir la vitesse à laquelle le ramassage est fait ! c’est ahurissant ! vite et bien ne font pas bon ménage en général … à quoi servent les encadrants ? pourquoi n’y a t il jamais de contrôle ni de surveillance ?
Bien sûr si c’est FO qui dirige les opérations ….
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Bonjour, en l’occurrence FO ne dirige pas les opérations, en tout cas pas le syndicat des territoriaux.
La grève est menée par une intersyndicale associant notamment FO mais aussi la CGT, la CFDT etc.
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Aucun avis sur la grève elle-même, mais par contre sur la quantité des déchets…
Jamais on ne se remet en question ? En trois jours, ça déborde de partout, on dirait que les poubelles vomissent ce avec quoi nous les avons remplies.
Je ne sais pas si le chiffre de 8000 tonnes par jour évoqué dans la Provence est juste, mais la quantité visible dans les rues est hallucinante (et ce qui a été sorti du Vieux Port ce week-end pas mieux).
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Bonjour,
les derniers chiffres font état de 317 000 tonnes d’ordures ménagères collectées en 2016, soit moins de 900 par jour.
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Si nous pouvions résumer. Il y a tellement d’intérêts privés ( du fric à se faire) et publics ( maintien des politiques au pouvoir avec les accords FO + la main mise de FO sur les employés par le clientélisme) à préserver, que ce dossier est inextricable, sauf à nettoyer le personnel politique et FO et à clarifier les relations des entreprises avec la mairie (gros chantier en perspective).
Et bien sûr tout ceci sur le dos du contribuable marseillais ( du moins ceux qui payent des sommes folles en impôts locaux).
“Vaste projet ” comme aurait dit le “Général”.
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