Zebda chante contre l'amnésie

Zebda chante contre l'amnésie

Pour cette sixième édition d’Amnésie Internationale, qui aura lieu le 24 mars au Docks des Suds, la JAF (Jeunesse arménienne de France), a choisi le thème de la transmission des mémoires. Cette biennale se veut un tremplin à la réflexion et à la sensibilisation du public autour du thème des génocides du XXe siècle, aussi bien Khmers au Cambodge, Tutsis au Rwanda, Arméniens et Juifs. Associations, artistes et intellectuels s’associent à cette occasion à Marseille, « terre d’accueil pour beaucoup de réfugiés et notamment d'Arméniens » a précisé Pascal Chamassian, fondateur d’Amnésie internationale, lors de la présentation de l'événement. Et d'insister : « Marseille doit être un haut-parleur à l’échelle nationale ».

La journée sera découpée autour du fil directeur « la transmission des mémoires » et le refus du négationnisme et de l’oubli. Les portes seront ouvertes à 15 h, avec la découverte du Village de la mémoire, espace de présentation du travail réalisé par différentes associations représentant les communautés génocidées. Au centre seront exposées des photographies sur les génocides du XXe siècle. Chacun pourra livrer ses impressions sur un « mur de mémoire » mis à disposition du public.

Regarder vers l'avenir

Deux tables rondes sont également prévues, autour des "enjeux de la transmission", avec des personnalités telles que Alain Gauthier, président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda, ou encore Albin Perrin, coordinateur de la formation au Mémorial de la Shoah. Au menu : « Comment transmettre la mémoire de ceux que les génocides ont voulu effacer » et « Comment tranférer la pugnacité d’un combat pour une reconnaissance refusée ? ». Dans la deuxième table ronde, intitulée « Vérité et justice : à la recherche de l’humanité perdue », on échangera autour là aussi de deux interrogations : « Comment faire passer l’idée que cela risque toujours de se reproduire si l’on n’y prend pas garde » et « Comment faire savoir, faire admettre et faire comprendre que des hommes simples se sont transformés en brutes et barbares ? ». Elle sera menée, entre autres, par William Bourdon, avocat à la Cour pénale internationale et Serge Klarsfeld, avocat, écrivain, historien et parrain de cette sixième édition.

A  partir de 19h, aura lieu une cérémonie d’ouverture, prélude à l’espace festif du festival, jugé essentiel par Pascal Chamassian, président de la JAF : « Nous revendiquons le côté festif de l’événement. On ne peut pas être que dans le regret, la nostalgie. Nous voulons pouvoir regarder l’avenir avec optimisme. » A partir de 20h, se succéderont des artistes tels que Zebda, le groupe originaire de Toulouse qui s’était absenté de la scène française depuis 2004. Les chanteurs du groupe de rock, punk et reggae, Magyd, Hakim, Mouss, Joël et Rémi, reviennent en tournée à l’occasion de la sortie d’un cinquième album, Second Tour.

Quatre autres groupes se partageront la scène contre l'oubli: le groupe corse Diana di l’Alba, suivi de Lou Seriol & Co’, groupe occitan mêlant reggae, punk et ska-core (sortie début mars de leur nouvel album, Maquina Infernala) ; l’artiste marseillais Gaïo, (soul accoustique), qui vient de sortir l’album Time is Honey, et enfin Mi Nor Syndicate, mélange de jazz, classique et musique traditionnelle arménienne, composé de jeunes musiciens de l’orchestre Sassoun.

Il est à noter également qu’une revue sera distribuée sur le thème de la transmission de la mémoire. Elle réunira des témoignages de rescapés des différents génocides – juif, tsigane, cambodgien et rwandais -, mais aussi des illustrations (photos, dessins) et articles d’universitaires et d’intellectuels comme Alain Chouraqui ou encore Georges Bensoussan.

Amnésie internationale, le samedi 24 mars, au Dock des Suds, 12 rue Urbain V (2e). Tarifs : 26,9€. Réservations en ligne.