[Y a pas photo] Le Front de gauche ouvre son local sur fond de campagne nationale

[Y a pas photo] Le Front de gauche ouvre son local sur fond de campagne nationale

Les trottoirs débordent devant la toute nouvelle permanence – rouge vif forcément – du Front de gauche. Sur le boulevard Salvator, les voitures arrêtées au feu en montée dégazent à chaque redémarrage. Mais les militants n'ont pas d'autre choix que de rester sur le trottoir : le seul local de campagne choisi pour sa position "au centre de la ville" est assez exigu. "Mais ce n'est pas grave, positive Jean-Marc Coppola. Nous ferons campagne dans la rue, dans l'espace public". Dans ce pied à terre qu'on inaugure ce lundi, seront entreposés tracts et affiches. Les différents groupes constitués par secteur pourront s'y réunir.

La campagne du Front de gauche est une campagne artisanale. Pas de communicants omniprésents, pas d'estrade pour le candidat. On vient pour tester le micro. A ceux qui ont les mains sur les oreilles, le maître de l'acoustique répond : "Ce n'est pas du bruit, c'est du son". Une militante d'un âge certain traverse la pièce, bras tendu et chèque dans la main "pour la campagne". Dans l'assistance, on croise quelques têtes connues de la gauche. Le syndicaliste CGT des marins de la SNCM Frédéric Alpozzo ou l'ancienne tête de liste NPA aux régionales et responsable de la FSU à la mairie Pierre Godard sont là. Prêts à écouter un candidat qui se fait gentiment attendre.

"Get Lucky"

Face à la cohue, nous nous postons sur un escalier au fond de la pièce. L'espace est presque aussi réduit que la mise en scène qui attend le candidat. Un micro sur pied, deux affiches et puis c'est tout. Remarquez, ça évite d'entendre pour la 10 000e fois Get Lucky, morceau de Daftpunk choisi par l'UMP et le PS pour marquer l'arrivée du candidat. Justement Coppola arrive et s'installe, chemise rouge forcément. L'ancien syndicaliste cheminot est un assez habile tribun sauf quand quelques fiches se mélangent. Il dévoile aujourd'hui une ligne de conduite plus qu'un programme.

Refuser de "changer une politique libérale pour une autre politique libérale" est un leitmotiv renforcé par la conférence de presse et le tournant économique de François Hollande. Coppola en est persuadé : "Le vrai risque à gauche, c'est l'abstention." Le Front de gauche veut créer le rapport de forces avec la liste socialiste pour imposer des idées dans un futur programme commun. Après une mise en route pénible, le politique s'enflamme. "Une autre voie que Gaudin, Ravier, Mennucci et l'abstention", Coppola compte l'incarner dans la campagne.