Vivre à l’ombre de l’autoroute du soleil
Depuis 20 ans Euroméditerranée réfléchit à la manière de redonner vie aux quartiers surplombés par l'autoroute A7. Entre joueurs de boules, skate park et logements indignes, Marsactu explore la sous-face de Marseille.
Le city stade sous l'autoroute A7-Photo : BG.
Elle a un joli nom, guilleret, qui fleure le monoï et les congés payés. Même en pleine vacances de février, l’autoroute du Soleil (A7) a un parfum de vacances pour tous les Parisiens qui l’empruntent pour rejoindre les stations de ski alpines. S’ils poussent un peu plus loin, ils finiront par avoir la Bonne mère en ligne de mire. Formant une pénétrante dont Marseille a le secret, cette autoroute de 326 kilomètres finit au cœur de la ville depuis 1969. Et encore, le maire Jean-Claude Gaudin rappelle souvent que si le projet avait été mené à bien, la quatre voies aurait débouché sur le Vieux-Port en rasant l’église des Augustins.
Pour l’heure, l’A7 est plutôt en voie de raccourcissement : le déclassement de ses 300 derniers mètres en 2010 puis le foudroyage d’une partie de son tablier en 2013 ont ouvert l’espace au chantier du parc urbain de la porte d’Aix (toujours en cours de finition), un hôtel japonais Toyoko inn flambant neuf et une “entrée apaisée” dans la ville. Cet apaisement doit remonter au Nord, via une réduction de la vitesse, des voies dédiées aux transports en commun et, pourquoi pas un jour s’enthousiasment certains, se transformer en promenade piétonne qui offrirait un balcon en béton sur la ville. Un rêve de surface.
Sur la sous-face
Ce sujet nous l’a appris : une autoroute aérienne comme un pont comprend une sous-face, un verso où l’avenir s’éteint. En traçant ce grand trait de béton en plein milieu d’un faubourg marseillais, les ingénieurs des ponts ont créé un monde d’ombres et de pentes. Il débute à Saint-Mauront sous la forme d’une cathédrale de béton pour se finir à l’orée du Racati où l’autoroute s’accroche à la colline. Sous ce tablier gris, la ville concentre des masures ouvrières, la trace d’anciens sentiers devenus cheminement piéton, un collège, de nombreux parkings, une école, un centre social et tant de misère dont les fenêtres vibrent à l’unisson des voitures.
Ce quartier, Renaud Poulard le connaît bien. En 2011, il faisait partie de l’équipe d’urbanisme qui a planché sur le rapport “Diagnostic et enjeux” des aménagements des abords de l’autoroute A7 dirigé par Jean-Michel Savignat. il avait en charge les réflexions sur la lumière. Comme photographe, il aime travailler sur les contraintes qui s’imposent à tous au nom d’intérêts économiques, politiques ou religieux. On y est en plein. “Ici, les constructeurs de l’autoroute ont imposé cet ouvrage sans se soucier de ce qu’il y avait en dessous. Les gens y subissent une double peine : ils vivent avec le bruit, l’ombre, l’absence de transparence. Et en plus, comme ce sont des lieux délaissés, sans projet, s’y accumulent les éléments qu’on ne veut pas voir et des populations elles-mêmes délaissées”.
Bleu de Chine
Pourtant les lieux ont un intérêt en soi avec ces grandes dalles grises parfois marquées de coulures, ces fenêtres découpées par le béton, ces piliers monumentaux, ce rayon de lumière qui passe entre les voies. “À Shanghaï, la municipalité a utilisé les lumières pour mettre en scène des passerelles routières du même type et les images font désormais le tour du monde. C’est devenu emblématique”, explique Renaud Poulard en levant les yeux au ciel. Ici, il avait imaginé redonner de la lumière aux lieux en repeignant en clair le béton et en soulignant de lumière “par exemple bleue comme en Chine” les éléments de décor. “Il faudrait également supprimer tout ce qui fait obstacle comme ces nombreuses grilles” et repenser les couleurs pour profiter du soleil du midi.
Nos pas longent un city stade où des jeunes tentent un basket, isolent des parkings tout au long du trajet, barrent la vue en tout sens en retenant çà et là des ordures. “On peut maintenir ce type d’équipement comme c’est d’ailleurs prévu mais en l’adaptant au lieu pour ménager des ouvertures pour la lumière et des passages pour les gens”. L’équipe d’urbanistes y avaient imaginé un skate park, non loin de la maison pour tous Kléber qui doit s’agrandir en gagnant sous l’autoroute.
“Ces lieux ont une qualité indéniable qu’il faut saisir comme un atout, plaide le plasticien. Même gris et sale, il y a une atmosphère, on se croirait dans West side story. Il ne manque que les bandes rivales”. Forcément, en cherchant un peu, on les a trouvées sur les trois terrains de boules.
Du Racati à Saint-Mauront
La pétanque est une des entrées possibles dans le projet urbain que déploie Euroméditerranée depuis 20 ans. Les réalisations que l’opération d’intérêt national livre ces derniers années sont toutes appuyées sur la trame Mirès. Il s’agit des anciens quartiers arriéro-portuaires construits au XIXe sous l’impulsion de Jules Mirès, le père du port moderne. Elle offre des îlots orthogonaux qu’Euromed a réinvesti au fil des ans. Cette trame vient buter sur l’habitat ancien des quartiers La Villette, Saint-Lazare et, plus haut, du Racati et des 13 Escaliers. Ces noms un peu perdus, bousculés par l’histoire ont encore du sens sur la terre des trois terrains de boules qui eux-mêmes déménagent au gré des avancées du projet.
“Où, Euromed ? Ici, c’est les quartiers Nord, vous savez pas ? Cela commence juste derrière…” La phrase est dite sur un ton provocateur au monsieur du journal qui a passé la porte du préfabriqué en bois so vintage qui accueille l’Entraide et le club des amis de Saint-Lazare depuis 1993. Une partie de rami se joue sur un coin de table, juste devant l’autel à trophées où trône la photo du fondateur. Le verbe monte vite, ici. Personne ne le dit vraiment mais il y a une ambiance de monde qui s’écroule et tente de résister face à des envahisseurs qu’on ne nomme pas. On est ici aux premières loges du quartier le plus pauvre de France, d’Europe, ça varie.
Les chevaux de Saint-Lazare
Le terrain est situé juste sous le tablier de l’autoroute. “Cela permet de jouer par n’importe quel temps. Un avantage que certains nous envient”, se félicite Louis Delhoum, président du club. Les bâtiments qui l’entourent sont murés. “Un gardien payé par Euroméditerranée passe tous les soirs pour vérifier qu’il n’y a pas des squatteurs installés”, enchaîne le vice-président Jean-Claude Rosique, fine moustache élégante sur le sourire. L’ensemble du pâté de maisons doit être détruit dans l’année. “Il s’agit de l’opération Roussel qui part de l’autoroute A7 et rejoint l’avenue Camille Pelletan, elle-même en travaux”, explique Paul Colombani, le directeur général adjoint d’Euroméditerranée. On y verra sans doute pousser du logement social ou des locaux d’activités.
Dans le préfab’ de l’Entraide, on en cause au-dessus du tapis de rami. “Oui, Roussel, ça descend jusqu’à la place du même nom qui est en vrai la place Saint-Lazare”, dans la bouche d’un bouliste/ramiste. Je le sais parce que mon père avait là son écurie du temps où il venait livrer au marché de gros du cours Julien”. Les chevaux sont partis avec le marché. Ceux qui restent n’ont pas beaucoup plus d’information sur les transformations à venir. La première source, c’est “Lisette” dont la dernière affiche de campagne orne un des murs. La maire de secteur et ancienne présidente du Département, Lisette Narducci, n’en sait pas beaucoup plus : “J’ai rendez-vous à la fin du mois avec l’adjointe à la rénovation urbaine pour en savoir plus sur cette opération qui a beaucoup attendu”.
Le président et le vice-président du club tiennent à montrer ce cœur d’îlot appelé à disparaître où “les Roumains” pénètrent régulièrement “pour voler sans doute”. Les poubelles s’y amoncèlent juste sous leurs yeux. À un autre bout, le terrain donne sur un parking, plus ou moins sauvage. “La police est venue la semaine dernière prendre des photos, indique Louis Delhoum. Derrière, il y a un atelier clandestin de mécanique auto. Ils font les vidanges…” Le club et l’Entraide doivent déménager sans quitter le couvert de l’autoroute. Un avantage non négligeable vis-à-vis du club des diables au corps qui occupe un terrain de l’autre côté de la sous-face et où les deux administrateurs boulistes proposent d’accompagner le journaliste. Sur le trajet, Jean-Claude Rosique pousse un peu le bouchon. “Entre nous, y a un peu de tirage. Ils nous reprochent de leur piquer des adhérents parce qu’on est à l’abri et eux en plein air”. Cela n’empêche pas le club adverse de les accueillir à bras ouverts. Sauf ceux qui pointent, bien entendu.
Diables au corps
“Le club des diables au corps est né au Racati sous le nom des Mousquetaires en 1970, explique Patrick Fechitg, son président. Après, il a pris le nom du diable au corps en référence à un cheval de course mais je n’en sais pas plus.” Sur le terrain, personne n’a entendu parler de Raymond Radiguet, auteur de l’oeuvre éponyme. En revanche, ils ont tous entendu parler du déménagement de la caisse primaire d’assurance maladie. Le bâtiment visible de tous les automobilistes de l’A7 va devenir une résidence étudiante de 300 logements. Le bâtiment sera redessiné par le cabinet Tangram et les travaux réalisés par Bouygues pour une livraison… On ne sait pas quand. “Mais Lisette nous a dit que ça serait très beau”, assure Jean-Claude Rosique. Il accepte de poursuivre son rôle de guide jusqu’au terrain de “L’arc de triomphe”, le troisième club. Il se tient prudemment à la porte. “Avec eux, ça cohabite pas trop”. Au cœur du différend, le sexe de la présidente et peut-être aussi l’origine des adhérents.
La présidente du club, Jeanine Ben Hocine, regarde la télé en attendant les autres boulistes, des “Algériens mais pas que”. “Y a un tournoi aux Catalans. Ils arriveront quand ils auront perdus”. Le club doit son nom à son ancienne installation dans le quartier dit des 13 escaliers. “Quand ils ont commencé les travaux du parc et de l’hôtel, ils nous ont fait déménager ici. Et dans quelques semaines, on doit partir pour un nouveau terrain au Racati. On attend le branchement électrique”. Qu’y aura-t-il à la place ? “Je ne sais pas”, glisse Jeanine. À cet endroit, le projet de rénovation urbaine “Centre Nord” prévoyait l’implantation de logements sociaux, de logements libres, voire d’espaces verts.
“Sur l’îlot Hoche/Caire, un programme de logements sociaux était prévu, précise Paul Colombani, directeur général adjoint d’Euromed. Tardivement, 13 Habitat s’est désisté mais nous repartons avec Logis Méditerranée pour une opération du même type.” L’office du conseil départemental précise de son côté : “Le projet de 30 logements était lié à la convention avec l’Agence nationale de rénovation urbaine et l’ensemble des partenaires du projet. Le projet a ensuite évolué pour être porté à 48 logements. Cela engendrait de revoir le montage financier du projet, déjà rendu difficile de par la proximité immédiate du pont autoroutier. Nous avons préféré y renoncer”. Pourtant le besoin en logements sociaux est ici criant.
L’impasse Versailles
La rue située juste derrière s’appelle Versailles. Elle a reçu la visite récente d’une équipe de M6 pour un numéro d’Enquêtes exclusives consacré au double visage de la ville. Au 7 de cette rue, d’autres marchands de sommeil mais la même indignité et la même attente vaine d’un relogement. “La requalification de la rue de Versailles fait partie des projets qui devront être inscrits dans le second plan national de rénovation urbaine”, assure Paul Colombani. Là encore, les projets ont pris de l’âge.
Au bout de l’impasse Versailles, le collège du même nom. Après des années de tergiversations, le conseil départemental a acté la démolition et reconstruction de l’établissement. C’est en tout cas ce qu’assure la maire de secteur (PRG) et ancienne vice-présidente de l’institution, Lisette Narducci. Une information confirmée par le directeur général adjoint d’Euroméditerranée. “L’établissement doit être reconstruit sur place”, assure la binôme de Jean-Noël Guérini. Un cheminement piéton en fera le tour pour désenclaver la rue. Une esplanade offrira enfin une entrée digne de ce nom. Le projet de 24 millions a en réalité été voté en 2012 pour une livraison prévue en 2020 après deux ans de travaux.
L’habitant de la déchetterie
Pour l’heure, l’horizon est encore gris. Au bout de la rue des frères Brunon où sera reconstruit les bâtiments administratifs du collège, un groupe d’hommes éclusent des bières. A leur pied, un monceau de cadavres d’Heineken indique un alcoolisme opiniâtre. Quand on évoque le renouveau des lieux, ils grimacent, peu convaincus.
Un peu plus loin sous le tablier de l’autoroute, ils montrent un véhicule utilitaire qui vide des gravats au pied de l’ancienne déchèterie Junot. “Regardez ! Prenez ça en photo”. Depuis juillet 2014, cette déchetterie est fermée. Malgré l’installation d’une caméra de vidéo-surveillance, particuliers et professionnels continuent d’y déverser leurs déchets. Derrière les grilles de la décheterie, un homme a installé une cabane. “N’approchez pas trop près, glissent les amateurs de bière, il y a des chiens”.
Indigne et pollué
Juste au-dessus de leurs têtes, un immeuble est collé au tablier autoroutier. Delphine Hedouin habite au 3e étage au 37 de la rue Hoche. Depuis sa fenêtre du 3ème étage, elle a une vue directe sur les voitures qui défilent en continu, tout près. Le bruit est brutal. “Et encore là, il n’y a pas beaucoup de voitures”, raconte-t-elle, le souffle court, handicapée à 70% par une angine de poitrine. Pas question d’ouvrir même en été. Pourtant le petit deux pièces qu’elle partage avec sa fille et son compagnon est saturé d’humidité. Sa fille habite une chambre où se trouve aussi la salle de bain. Elle en montre les preuves sur une tablette où elle fait défiler les photos : des taches, des tas de cafards, “tout est pourri”, comme elle dit en soupirant.
Elle a débarqué là en partant d’un appartement de la rue Curiol, frappé d’insalubrité en avril 2012. Le même propriétaire lui a offert d’habiter là. C’était propre, elle a signé. Depuis elle se sent prisonnière. Comme l’un de ses voisins, elle a saisi la justice et gagné en décembre dernier. Les 570 euros de son loyer sont versés sur un compte sous séquestre en attendant des travaux de mise en conformité que le propriétaire fait au compte-goutte.
A priori, le projet Euroméditerranée ne prévoit pas de démolir cet immeuble. Pourtant l’un des enjeux de la réussite de l’opération dépend de la manière dont sera traitée la question du logement indigne. C’était le message central du rapport Nicol rendu public cet automne. Euroméditerranée aura notamment la charge d’étudier une voie de sortie possible pour l’immeuble Bel Horizon à l’entrée de l’autoroute. L’ensemble des partenaires publics dont l’État devront trouver une réponse plus globale à ces milliers de logements où règnent l’indignité, en sous-face de la République.
Commentaires
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très bel article. Merci
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Benoît Gilles,nous guide sous les intrados des ouvrages habités de l’A7,pénétrante autoroutière urbaine qui au demeurant a meurtri le centre ville.Cet article cerne bien l’ ethnographie des bas-fonds des quartiers populaires longtemps oubliés de Marseille. Une démarches qui intéressera les urbanistes en tout genre. Bravo.
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il y a que sur Marsactu ou on peut lire un tel article sur Marseille.
Merci pour ce passionnant reportage.
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Bel article, passionnant et vivant, nous sommes “transportés”.
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Voilà des coins de Marseille qu’on ne peut découvrir qu’en s’aventurant à pied dans ces quartiers où on passe généralement en voiture, qu’on traverse sans rien voir pour rejoindre des lieux plus “ordonnés”, plus rassurants.
Et pourtant on est à deux pas des zones rénovées par Euroméditerranée, fréquentées par les “cols blancs” et les touristes, avec de nouveaux hôtels et des centres commerciaux flambant neufs. Les contrastes de cette ville…
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Merci pour cet article. C’est pas souvent que l’on parle de ce quartier et de sa balafre. J’y suis née. Cette saignée a été “dessinée” par les bombardements américains de 1944. Ils visaient la gare Saint Charles, mais à l’époque, pas de “frappes chirurgicales”. Arrosée de trop haut (car ce jour-là il y avait un fort Mistral), les avions ne voyaient pas la gare occupée par les allemands. Ils y sont allés fort. Mes parents possédaient 2 immeubles à la rue Hoche. Un a été bombardé. Ils avaient de beaux appartements avec tomettes et cheminées
La Ville a laissé cette travée pour justement y construire ce pont en 1966 . Vous vous êtes arrêté à la déchetterie Junot. Mais en poursuivant après la voie ferrée, il y avait le noyau villageois de Saint Mauront qui a été littéralement sacrifié et rasé sur l’autel de la démesure et de la bagnole (déjà !). Je vous parle pas des promesses de nos élus (re-déjà !!) Abandonné car invivable (plus de commerces, trop de bruit sur ce pont trop haut) Saint Mauront est devenu ce qu’il est de nos jours : peu passant, intéressant malgré le théatre Toursky, beaucoup squatté et hélas très paupérisé. Il est parait-il le plus pauvre… A l’époque, nous avions une maisonnette avec un coin de jardin, Nous allions à l’école qui serait maintenant sous le pont à la place du centre d’animation. Je me souviens du suicide du boucher et la fermeture des derniers magasins un à un. Ah ! les raviolis de Mme Galviano et les oeufs frais de Poussinette…. La place Arzial a été aménagé en parking à la place d’un tas d’immondices…. De l’autre côté de la butte, le pont top bas abrite le parking Toursky. Certains se battent encore. Mais la verrue est toujours là à qqs encablures d’Euroméditerrannée.
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N’y avait-il pas un projet de réaménagement place Arzial?
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Bel article, où un journaliste se montre sensible. Marseillais depuis une dizaine d’années seulement, je me laisserais bien entraîner dans une visite guidée.
Là ce passé est encore visible, mais nos autoroutes l’ont parfois écrasé. Elodie Crézé qui avait fait un bel article sur le secteur de Châteauneuf-les-Martigues – Gignac doit connaître : en ces terres en perte d’identité, l’A55 a fait disparaître l’âme de la ville.
« A l’époque féodale, Châteauneuf est connu par son château le Castrum Novum, mentionné dès le 11ème siècle. Les vestiges du château et du village bâti à ses pieds dominaient l’agglomération actuelle et, fièrement campée, une tour ronde couronnait le sommet d’un contrefort de la chaîne de la Nerthe. Cher au cœur des châteauneuvais, ce site dit du Castellas a été le témoin de la naissance puis de l’extension du nouveau village. Mais, rançon du progrès, la construction de l’autoroute A.55 a fait disparaître la majeure partie des vestiges. » : http://www.chateauneuflesmartigues-tourisme.com/content.php
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Au sujet du collège Versailles dont les fenêtres donnent directement sur l’autoroute,. Monsieur GUERINI avec Madame NARDUCCI maire du secteur ont organisé une réunion avec les enseignants, les parents d’élèves… pour les informer d’une rénovation de ce collège . Ensuite plus rien et maintenant nous apprenons que ce collège doit être refait….. alors que le collège privé de Saint Mauron a été refait à neuf dans de nouveaux locaux.
Les enfants du 3ième sont abandonnés par les services publics, les paroles ne suffisent pas. A quand une véritable prise en compte de ces populations.
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Les collèges sont de la responsabilité du Conseil départemental, longtemps présidé par un certain Jean-Noël Guérini, élu du canton des Grands-Carmes, tout proche du collège Versailles.
On a là une illustration parfaite de ce que ce personnage a fait pour Marseille durant ses mandats successifs : rien. Il est d’ailleurs étonnant qu’avec un tel bilan, il ait pu être réélu plusieurs fois.
Mais comme le bilan de Gaudin n’est guère plus brillant (à noter que les élèves de l’école primaire Kléber, dont la cour de récréation jouxte aussi l’A7, respirent toute la journée le bon air des pots d’échappement), on peut se poser des questions sur la santé de la démocratie à Marseille.
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Ce ne sont pas seulement les logements sociaux de l’îlot Hoche-Caire qui ont pris du retard. Vous citez l’îlot Roussel, “promis à la démolition”, et d’autres projets sur l’îlot Hoche-Caire. Voyez ce document de mars 2013, où des calendriers indicatifs étaient indiqués pour les opérations à mener dans ce quartier : http://www.marseille-renovation-urbaine.fr/uploads/media/MRU-panneau-100×200-centre-nord.pdf
Pourquoi de tels retards quand il y a une telle urgence à loger décemment et à améliorer les conditions de vie de ses habitants ?
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cette pénétrante autoroutière est en réalité un absolu scandale, une honte révoltante, un massacre de la ville et une négation brutale, fasciste, de ses habitants au bénéfice de la bagnole et de la périphérie. elle illustre a elle seule les maux de Marseille, étouffée jusqu’à la nausée par la bagnole, le bruit, la ségrégation sociale, le clientélisme et l’inaction politique. Cette ville est victime d’une violence extrême de la part des pouvoirs publiques, nationaux ou locaux.
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