Vers un procès de la méthode Gaudin, six ans après les effondrements de la rue d’Aubagne

Décryptage
le 27 Mar 2024
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Le dossier de la rue d'Aubagne a franchi une étape cruciale, le 14 mars, avec la transmission du réquisitoire du parquet de Marseille. Deux personnes morales et deux personnes physiques sont renvoyées devant le tribunal correctionnel. Seul politique mis en examen, Julien Ruas devra défendre le bilan de son mentor en matière de lutte contre l'habitat indigne.

Le 5 novembre, Jean-Claude Gaudin, ses adjoints et la sénatrice PS Samia Ghali accompagnent le ministre du logement Julien Denormandie rue d
Le 5 novembre, Jean-Claude Gaudin, ses adjoints et la sénatrice PS Samia Ghali accompagnent le ministre du logement Julien Denormandie rue d'Aubagne après l'effondrement de deux immeubles (Photo Patrick GHERDOUSSI / Divergence)

Le 5 novembre, Jean-Claude Gaudin, ses adjoints et la sénatrice PS Samia Ghali accompagnent le ministre du logement Julien Denormandie rue d'Aubagne après l'effondrement de deux immeubles (Photo Patrick GHERDOUSSI / Divergence)

Pour l’heure, on ne sait pas s’il sera cité comme témoin, ni même s’il comparaîtra dans la grande salle du Muy, dédiée aux procès hors norme. Comme Le Monde l’a révélé, le procès des effondrements de la rue d’Aubagne s’ouvrira le 7 novembre prochain, six ans quasiment jour pour jour après le drame. Jean-Claude Gaudin ne figure pas parmi les prévenus. Très tôt, les juges d’instruction ont écarté toute responsabilité directe du maire de Marseille, qui aurait pu amener à son renvoi devant la justice pour homicides involontaires, blessures involontaires et mise en danger d’autrui.

En audition, le maire de Marseille avait rappelé le jeu de délégations en cascade qui faisait porter toute la responsabilité sur les épaules de Julien Ruas, son adjoint à la prévention des risques, et sur celles de son élue au logement Arlette Fructus, par ailleurs présidente de Marseille Habitat, la société filiale de la Ville, propriétaire de l’un des deux immeubles. Julien Ruas sera le seul élu à devoir assumer les manquements d’une politique et sa responsabilité dans l’effondrement de deux immeubles qui ressemblaient à tant d’autres dans le centre-ville.

Quatre personnes renvoyées, deux hommes, un politique

Le réquisitoire rédigé par Michel Sastre, le premier vice-procureur, se focalise longuement sur les circonstances factuelles qui ont amené à l’effondrement des 63 et 65 rue d’Aubagne. Écoulements d’eau, influence de la pluie et canalisations fuyardes, imbroglio sans fin entre experts et copropriétaires des trois immeubles qui s’accusent mutuellement de leur état… Le document établit avec finesse le faisceau d’éléments qui amène quatre personnes physiques et morales à répondre de ces faits devant la justice. Outre le cabinet Liautard, syndic du 65, et Marseille Habitat, propriétaire du 63, seuls deux hommes risquent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. Richard Carta était l’expert mandaté par le tribunal administratif quelques jours avant les effondrements. Il a autorisé le retour des locataires dans un immeuble manifestement dangereux. Le seul politique est donc Julien Ruas.

Les réquisitions du parquet décrivent avec minutie la désorganisation du service de prévention des risques. Le document fixe les contours d’un désintérêt manifeste de l’équipe Gaudin pour les questions de logement indigne, qui a pour conséquence les effondrements de novembre 2018.

“L’enquête a mis en avant des dysfonctionnements organisationnels, une absence de communication, d’anticipation, des retards d’arbitrage, des délais de validation et de signature des arrêtés de péril anormalement longs mettant directement en jeu la sécurité des occupants.”

L’exemple le plus frappant pourrait paraître anecdotique s’il n’avait pas débouché sur la mort de huit personnes. Informée de la prise d’un arrêté de péril en cours sur le 65, rue d’Aubagne, le 18 octobre 2018, une chargée d’étude de Marseille Habitat se fend d’un mail au service de prévention et gestion des risques  (SPGR) et à l’expert Richard Carta. Elle souhaite les informer du passif concernant ces immeubles et leur transmettre l’ensemble des rapports établis dans le cadre de la procédure civile entre les 63, 65 et 67.

Le directeur de service balaie documents et avertissement d’une main leste et renvoie la chargée d’étude à la surveillance de son propre patrimoine, en indiquant que la pathologie dont souffre le 65 est “ponctuelle“.

De quatorze techniciens à quatre

Cette cécité des responsables du service sur la situation réelle du bâti ancien dans le centre-ville de Marseille transpire à chaque ligne. Le service de sécurité des immeubles est notoirement sous-doté. À l’époque des faits, il ne compte plus que quatre techniciens après en avoir eu jusqu’à quatorze. Depuis le printemps 2018 et le départ à la retraite d’un technicien chevronné, plus personne n’avait en charge le 1er arrondissement et donc Noailles. Pourtant, à l’époque, la plupart des études urbaines pointaient qu’un quart au moins des immeubles du quartier étaient dans un état de vétusté avancée. Les fonctionnaires interrogés dans le cadre de l’enquête judiciaire évaluaient à 2 000 le nombre de dossiers en souffrance.

En avril 2018, Julien Ruas a co-signé avec Arlette Fructus, adjointe au logement, et Patrick Padovani, chargé de la santé, une lettre commune au maire de Marseille pour demander plus de moyens humains. Un courrier laissé sans suite. Interrogé dans le cadre de l’information judiciaire, Jean-Claude Gaudin fait état d’une “tradition” des adjoints de demander des effectifs supplémentaires. Il se félicite par ailleurs de ne pas avoir augmenté les impôts grâce à cette politique de ressources humaines restrictives. Signataire du courrier, Julien Ruas ne se préoccupe guère de ses effets. Il n’a jamais sollicité son mentor sur les suites qu’il comptait donner à son courrier.

Et pour cause, durant l’instruction, Julien Ruas reconnaîtra avoir été à l’initiative d’une réduction des effectifs “dans un contexte de contraintes budgétaires” dès 2015. Dans le même temps, il se déclare incompétent quant à l’appréciation des effectifs nécessaires à la bonne marche des services dont il a la responsabilité.

Questions de compétences

De fait, le SPGR ne bénéficiait plus d’agents compétents sur le plan bâtimentaire, les obligeant à dépendre du seul avis des experts mandatés par le tribunal administratif. Pourtant, dès 2015, la Ville était destinataire du rapport rédigé par Christian Nicol pour le compte du ministère du Logement. Celui-ci pointait la nécessité d’établir un diagnostic du quartier, immeuble par immeuble. Il rappelait en passant que “la mise en jeu de la responsabilité pénale de la collectivité locale en cas d’accident peut aussi bien résulter de l’omission de prendre un arrêté que de l’absence de travaux d’office”.

Il n’y a pas d’employés municipaux payés pour se balader dans la rue le nez en l’air pour chercher les façades qui menacent de s’effondrer.

Julien Ruas, lors d’un conseil municipal

Comme Marsactu l’a révélé à l’époque, la Ville n’avait jamais actionné le marché de 6,5 millions d’euros qu’elle avait elle-même lancé en 2013, pour réaliser les travaux urgents en lieu et place des propriétaires. Entre 5 et 15 % de cette somme ont été réellement dépensés jusqu’en 2018. Une inaction que la Ville mettait alors sur le compte de l’absence de signalement. “Il n’y a pas d’employés municipaux payés pour se balader dans la rue le nez en l’air pour chercher les façades qui menacent de s’effondrer”, répondait Julien Ruas, en séance du conseil municipal début 2019.

“Une formule qui ne manquait pas de surprendre de la conception de ses missions et de sa perception de l’enjeu de l’habitat dans les quartiers peu favorisés”, note le procureur Sastre en commentaire. Interrogé sur le faible nombre d’arrêtés de péril pris — 45 par an — dans les quatre années précédant le drame, il paraît surpris. Dans les trois mois qui suivent les effondrements, il en signera autant qu’en quatre ans.

Multiples alertes

L’expert mandaté dans le cadre du litige entre le 65 et ses voisins, Reynald Filiputti, a écrit à deux reprises au moins aux services municipaux pour les alerter sur l’étendue des désordres. Le courrier de 2014 a bien été enregistré par les services, transmis à la Sécurité des immeubles et laissé sans suite. Même chose en octobre 2017, quand il se joint au cabinet Bétex pour alerter sur le mur commun avec le 67 qui présente des bombements inquiétants. Le courrier reste lettre morte.

Quand Julien Ruas est interrogé par le magistrat instructeur sur l’absence de partage d’informations au sein de ses services, il répond laconiquement que c’est lié “à la réalité pragmatique des moyens que nous avions”.

Comme Jean-Claude Gaudin à son égard, Julien Ruas n’a de cesse louer des “personnels compétents disponibles et investis”. En revanche, lui-même n’agit sur rien, ne vérifie pas l’affectation des moyens et des effectifs, n’assiste à aucune réunion de direction. “Seul le service des marins-pompiers, vitrine d’un service opérationnel, avait ses faveurs”, note cruellement le magistrat.

Julien Ruas ignorait tout de l’absence d’un logiciel, baptisé Orthi, permettant de centraliser tous les signalements, immeuble par immeuble. Or, un tel outil aurait permis à l’expert envoyé au 65, rue d’Aubagne en octobre 2018, de connaître les divers signalements en 2014, 2017 et 2018.

“Ces immeubles se sont donc effondrés car aucun diagnostic, aucune expertise, aucune mise en garde, aucune préconisation n’aura eu raison de l’inertie des services sous l’autorité de Julien Ruas”, conclut durement le parquet. Le conseiller municipal d’opposition aura plusieurs jours d’audience pour s’en expliquer. De son côté, l’avocat de Julien Ruas, Érick Campana, déclare que son client “clame son innocence et espère que le tribunal l’entendra”. Rendez-vous en novembre prochain.

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Commentaires

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  1. Andre Andre

    Excellent article qui met en lumière la réalité de la gestion des périls avant la catastrophe.
    Le désintérêt de l’équipe Gaudin pour cette problématique était manifeste.
    Le tribunal jugera de la responsabilité de M. Ruas mais je tiens à dire que c’était un adjoint de second rang et que, sous les mandats Gaudin, tout était décidé au “château”, par le Maire et son tout-puissant et très discret directeur de cabinet, M.Bertrand.
    La problématique de la dégradation avancée du bâti ancien en plein centre ville, connue de tous, aurait dû être considerée comme un enjeu primordial. La municipalité d’alors a préféré fermer les yeux plutôt que traiter le problème. Gaudin, ancien ministre et sénateur, n’aurait il pas pu agir pour bénéficier du soutien de l’État et voir appliquer à Marseille des mesures d’exception, mesures qui ont ensuite été adoptées. Mais il aura fallu huit morts!…
    Le service des périls était abandonné dans un état d’indigence flagrant, en sous effectifs chronique, les affectations souvent perçues par les agents comme des punitions. Comme il est écrit, en Novembre 2018, l’ingénieur responsable du centre ville était parti à la retraite depuis déjà presque un an, sans être remplacé.
    Il est symptomatique qu’après l’effondrement, on se soit dépêché de renforcer en catastrophe ce service en faisant appel aux bonne volontés d’agents municipaux détachés, venus en renforts et formés sur le tas, à la va -vite. On a ensuite procédé à des recrutements externes et restructuré le service. Mais il aura fallu huit morts!
    Je considère que sur ce dossier ultra sensible le maire de Marseille partage la responsabilité de ses adjoints qui, que cela soit dit, n’ont jamais eu la main sur les recrutements pas plus que sur les grandes orientations de la politique municipale.
    Il se trouve que la gestion des périls et la résorption de l’habitat dégradé n’ont fait partie des priorités de la municipalité lors des mandatures Gaudin…
    C’est toute la gestion de la ville pendant 23 ans qui est en cause et je trouve que M. Gaudin et son entourage rapproché s’en sortent bien!

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    • Richard Mouren Richard Mouren

      C’est ahurissant que la responsabilité du maire, ès qualité, ne puisse être engagée. Après tant de prises de position dédaigneuses distillées au cours de tant d’années, après tant de décisions municipales problématiques prises par le Conseil Municipal et signées par le maire, comment peut-on décider que celui-ci n’est pas concerné juridiquement?

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    • MarsKaa MarsKaa

      ß

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  2. julijo julijo

    ruas a bon dos. responsable, oui bien sûr, mais pas tout seul.
    comme l’explique andre ci dessus, gaudin et son alter ego bertrand tenaient les rènes, et les tenaient serrés dans tous les domaines.
    le centre de marseille, et notamment ce quartier ne les intéressait pas du tout.

    6 ans pour aboutir en correctionnelle en novembre, le dossier est épais, l’enquête a été longue.
    mais pour aboutir à un constat “inabouti”.
    une enquête ce sont des faits, donc l’adjoint en charge, le syndic et l’expert. c’est un peu court.
    à suivre.

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  3. Andre Andre

    Juste un mot sur l’expert, M.Carta. Il s’agit d’une personne qui, dans le milieu professionnel, avait une excellente réputation, tout le contraire d’un incompétent ou d’un irresponsable.
    Il faut préciser que l’appréciation de la dangerosité d’un bâti ancien n’est pas une science exacte. Il faut aussi savoir que les conditions d’expertise d’une procédure de péril ordonnée par la TA ne permettent pas un diagnostic approfondi. Il s’agit en fait d’un simple contrôle visuel, sans avoir recours à des sondages “destructifs”. Dans ces conditions, comment par exemple pouvoir constater l’état d’un mur caché derrière un doublage? C’est ensuite l’arrêté de péril qui enjoint le propriétaire de l’immeuble de faire réaliser un diagnostic poussé par un bureau d’étude avant de procéder aux travaux qui s’imposent.
    De fait, la tentation peut-être grande de faire évacuer un immeuble par “précaution” et c’est ainsi que, juste après la catastrophe, il y a eu un certains nombre d’évacuations abusives, pour des raisons qu’on imagine sans peine.
    Mais on n’évacue jamais par plaisir, il s’agit véritablement d’un cas de conscience et, si la réintégration par ses habitants de l’immeuble de la rue d’Aubagne a été funeste, ses motivations ne relevaient pas j’en suis certain, d’un manque de sérieux.
    Cet expert, dont la responsabilité factuelle est néanmoins engagée, reste pour moi le coupable qu’il fallait à tout prix désigner dans un processus global complexe où d’autres responsabilités, moins directes mais cependant réelles, sont à pointer. Je ne reviendrai pas à ce sujet sur ce que j’ai déjà écrit ci-dessus sur le maire de Marseille.

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    • Assedix Assedix

      Il a poussé des gens à retourner dans un immeuble qui s’est effondré sur leur tête! Qu’est-ce qu’il vous faut de plus???

      Comment un expert pourrait-il être plus fautif que cela ? S’il y avait le moindre risque, il fallait faire évacuer que cela vous plaise ou non. C’était sa mission.

      Et vous vous rendez compte que vous avez écrit “la tentation peut être grande d’évacuer un immeuble par précaution” ???
      A vous lire, on aurait presque l’impression qu’il était plus courageux de laisser les gens rentrer chez eux en croisant les doigts plutôt que prendre une décision contraignante.

      Le système entier dysfonctionnait, ok, mais le système c’est avant tout des gens qui ne prennent pas leurs responsabilités comme cet expert. Et ils ont bien raison remarquez, même quand leur incurie entraîne la mort d’hommes, ils trouvent toujours des idiots pour les défendre…

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    • Assedix Assedix

      Bon, le ton de mon message précédent était un peu sec… désolé.

      Mais sur le fond je maintiens qu’on ne peut pas utiliser comme argument le fait que l’évaluation est difficile pour dédouaner l’expert qui la réalise. C’est justement parce que c’est un travail difficile qu’on les désigne comme experts.

      Après, une erreur n’est pas forcément une faute, mais s’il est renvoyé devant la justice, c’est forcément parce qu’il y a eu des négligences.

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    • Regard Neutre Regard Neutre

      Assedix

      Dans de tels cas, la responsabilité peut être partagée entre plusieurs parties, y compris les fonctionnaires municipaux, les directeurs des services, les élus et les organismes de contrôle technique extérieurs. Il est essentiel que le tribunal examine attentivement tous les facteurs avant de conclure sur la répartition des responsabilités de chacun.

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    • Andre Andre

      Assedix, je crois avoir écrit que dans les faits, la responsabilité de l’expert est bien engagée. Il a commis une erreur, c’est clair.
      Mais il me semblait utile de resituer le contexte et les limites d’une expertise légale somme toute superficielle au regard de la complexité des problèmes de dégradation bâtimentaire. Certains experts avaient par conséquent ouvert le parapluie voire le barnum en faisant évacuer les immeubles à tour de bras.
      Il m’importait aussi de signaler que l’erreur de cet expert ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Compte tenu de l’état du bâti ancien dans de nombreux quartiers et compte tenu de l’irresponsabilité de la mairie pendant tant d’années, il était statistiquement prévisible qu’il y ait un écroulement . C’est presque miracle qu’il n’y en ait eu qu’un, qui a quand même provoqué huit décès.

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    • Assedix Assedix

      La justice dira si c’était une erreur d’appréciation ou une faute.

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    • Assedix Assedix

      @ regard neutre: Evidemment. Mais je pense qu’il sera difficile pour l’expert qui est passé sur les lieux quelques jours seulement avant le drame — et qui rendu un rapport constatant le péril sans pour autant prononcer l’évacuation — de se défausser sur les services municipaux.

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  4. Pussaloreille Pussaloreille

    Très bon article en effet, qui révèle une analyse des responsabilités surprenante. Le procès nous eclairera peut-être sur ce point. Pour le reste, la honte est toujours dans le même camp… celui des petits arrangements entre nantis, au détriment des habitants qui n’en font pas partie.

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  5. Christian Christian

    La lecture attentive de cet excellent article donne à penser que le médiocre M. Ruas paie à lui seul les décennies de gaudinisme, où l’équipe municipale s’est beaucoup occupée d’immobilier de “gentryfication”.

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  6. Alceste. Alceste.

    Je souhaite me tromper,mais je crains que les peines prononcées soient ridicules.
    Une question, la mairie actuelle s’est t’elle portée partie civile ?

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    • Benoît Gilles Benoît Gilles

      Bonjour, comme La Marseillaise l’a révélé la Ville de Marseille, époque Payan, a bien essayé de se porter partie civile dans cette affaire, une demande jugée irrecevable par le juge Grand, justement parce que l’organisation du service était au cœur de son enquête.

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    • Lacoste P. Lacoste P.

      Complexe cette question de partie civile :
      La Fondation Abbé Pierre avait dénoncé dans son rapport annuel “mal logement” au printemps 2018 l’abandon total des procédures de sécurité et hygiène par les services et les Adjoints de Gaudin.
      Et devant ce point factuel (que je prononcais pour la FAP) devant 200 participants , les Adjoints Arlette Frucus (Habitat) et Padovani (Hygiène) avaient réagi très vivement en séance, sur le ton: “c’est quoi ces trublions qui mettent en cause notre bon travail ?”

      Et Padovani d’insister ” s’il y a moins de 50 arrêtés de péril par an , c’est bien la preuve que nous traitons et resolvons les problèmes en amont”.

      Énorme ! Et le pire, c’est que Julien Ruas, lui ne daignait même pas se déplacer à ce rendez-vous annuel de tous les acteurs du logement : rien à foutre!
      Donc Gaudin et ses autres Adjoints s’en sortent très bien, d’avoir éparpillé les pouvoirs entre Adjoints aux pouvoirs partiels en diminuant leurs moyens, et en défaussant un max.

      Dommage car ça aurait permis de démonter un SYSTÈME, et pas simplement des défaillances individuelles.

      Depuis la Fondation Abbé Pierre s’est portée partie civile et à essuyé un refus en 1èreinstance.
      . Elle est allée en appel et a gagné.

      Elle sera donc en mesure de s’exprimer au procès avec une connaissance complète du dossier., au côté des familles et des associations pour le droit au logement décent.
      Pour que ce “système” soit mis en évidence .

      Comme un modèle de fonctionnement économique ,(notamment au profit de nombre d’élus Gaudin s’enrichissant de la rente des marchands de sommeil)
      Et un modèle de fonctionnement politique liberal, : laissons faire le marché immobilier, ils va résoudre ça.

      Ce qui nous a valu les huit morts.

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  7. diasdominique diasdominique

    C’est assez fascinant de lire cet article qui fait bien état que le manque de compétences et d’effectifs du services des périls a été une des causes du drame,
    et en même temps constater que la Ville de Marseille pourtant alertée depuis 10 jours poursuit le recrutement de son nouveau chef de ce service des périls, sans exigence de compétence technique et à bac+3 :
    https://recrutement.marseille.fr/pages/offres-demploi/responsable-du-service-securite-des-immeubles-hf
    Et que comme l’adjoint de 2018 qui est mis en cause , celui d’aujourd’hui parait ne rien y pouvoir, ou bien s’en désintéresser !

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    • BRASILIA8 BRASILIA8

      La Ville recrute un cadre A donc bac+5
      L’annonce n’a aucun sens une direction avec des ingénieurs et des architectes ne peut pas avoir à sa tête un technicien ( Bac + 3 )
      Encore un bel exemple d’incompétence de la part de la direction du personnel pourtant réformée par Mme Fortin

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    • Assedix Assedix

      @Brasilia8: non, cadre A de la fonction publique c’est à partir de Bac +3

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    • Marc13016 Marc13016

      Ce qui paraît préoccupant également, c’est que ce poste soit au recrutement après 3 ans de mandat. Les tournantes dans le personnel d’encadrement, c’est parfois mauvais signe. Espérons que ces agents arrivent à travailler correctement malgré tout.

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    • ruedelapaixmarcelpaul ruedelapaixmarcelpaul

      La fonction publique est ainsi faite : un poste de cadre A se recrute à bac+3, vous ne pouvez demander plus.
      Dans a réalité des faits nombre de recrutés, comme d’impétrants aux concours de la FP (dont celui d’ingénieur territorial), sont à bac+5.

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  8. Jeanne 13 Jeanne 13

    Comme le dit Brasilia8 le futur recrutement du chef de service sera bien en catégorie A
    Sinon super article bravo Benoît ! On reprend bien toute la réalité du manque de moyens et de procédures dans ce service que je connais bien

    Aujourd’hui les procédures sont en place les logiciels de suivi des périls sont actifs et de nombreux recrutements ont été effectués

    C est un peu facile laisser Gaudin se dédouaner et de laisser Ruas porter le chapeau tout seul

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  9. Jeanne 13 Jeanne 13

    Et oui il aura fallu 8 morts pour que Marseille puis toutes les villes de France prennent la mesure de l habitat indigne et de ses dangers

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  10. PromeneurIndigné PromeneurIndigné

    GAUDIN irresponsable ? Personne n’en doute !

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  11. ruedelapaixmarcelpaul ruedelapaixmarcelpaul

    “l n’y a pas d’employés municipaux payés pour se balader dans la rue le nez en l’air ”
    Il devrait. La ville de Paris en emploie : les architectes voyers

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Très bonne remarque. Ici, nous avons une ville où personne ne surveille l’état du bâti, construit sur un sol que personne ne connaît. Dans les mois qui ont suivi le drame de la rue d’Aubagne, des articles ont mis en évidence la quasi absence d’informations géologiques fiables à Marseille (ici par exemple : https://marsactu.fr/eaux-souterraines-immeubles-peril-chantiers/).

      A Paris, il y a les architectes-voyers pour “se balader le nez en l’air” et l’inspection générale des carrières pour regarder ce qui se passe sous la ville. Je sais bien qu’ici, on est allergique aux idées parisiennes, mais parfois ce serait bien qu’on s’en inspire un peu quand même !

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  12. petitvelo petitvelo

    A l’heure de la rigueur et de la réduction des dépenses, il est utile de rappeler qu’il est dangereux de le faire sur une feuille Excel au chaud dans un bureau, même avec l’aide de XXX consulting, ou d’espérer déléguer la responsabilité à d’autres moins bien formés (expert auprès du tribunal).

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  13. didier L didier L

    Un mélange d’incompétence, de négligence et de déni … pourtant quelques uns ont voulu alerter mais n’ont pas été entendu … ” un mur mitoyen anormalement gonflé …” cela aurait du alerter quand même. Un directeur de service qui ne tient aucun compte de l’alerte d’une de ses employée … Et rien ne se passe, même “l’expert” a autorisé le retour des habitants, à ce niveau là c’est dramatique d’inaction et d’aveuglement. fallait pas déranger sans doute. Mais gouverner n’est ce pas PREVOIR..
    Que faites-vous si vous observez qu’un mur de votre domicile change d’allure ????

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  14. Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

    Et donc, une délégation de pouvoir dispense le maire d’exercer son contrôle ? Ruas est probablement coupable, de son incompétence. Et Gaudin de son indifférence. Bravo pour cet article très éclairant sur la détermination des responsabilités.

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