Vauzelle sur Guérini : "On a les Berlusconi qu’on peut"

À la une
le 20 Fév 2015
20
Vauzelle sur Guérini : "On a les Berlusconi qu’on peut"
Vauzelle sur Guérini : "On a les Berlusconi qu’on peut"

Vauzelle sur Guérini : "On a les Berlusconi qu’on peut"

Plus d'un an après le lancement de l'élaboration du nouveau contrat de plan État-région (CPER), Michel Vauzelle entrevoit le bout du tunnel. Ce vendredi, l'assemblée régionale a "franchi une étape décisive" selon ses termes en adoptant les grandes lignes de ce CPER, un programme de 1,6 milliard d'euros d'investissements jusqu'en 2020. Tranquillisé, le président socialiste s'est permis pour la première fois de critiquer l'État, dont les atermoiements ont ralenti les négociations, avant d'accélérer brutalement à l'automne. "J'ai reproché comme la majorité d'entre vous au gouvernement le fait d'avoir été profondément gêné dans notre travail par un calendrier imposé et inacceptable. Plusieurs fois nous avons attendu des décisions de l'État", a-t-il glissé à la tribune.

Inacceptable mais finalement accepté. "Nous ne pouvions pas dire « nous n'avons pas assez de temps nous ne travaillons pas dans ces conditions ». Nous risquions d'avoir une, voire deux années blanches. Or les habitants dans la région attendent les sommes considérables qui sont en jeu", a-t-il justifié. Pour l'heure, il ne s'agit que d'un "protocole d'accord", pas du contrat de plan qui doit être signé en avril par le premier ministre Manuel Valls. Mais le document fixe un certain nombre de cadres, déjà esquissés par le "mandat de négociation" du préfet publié en décembre.

Pour le groupe Front de gauche, qui s'est abstenu, le contrat "reste au milieu du gué (…) Oui les investissements prévus sont pour l'essentiel tous utiles et justifiés, mais si nous voulons répondre aux attentes il faut d'autres moyens et une autre ambition, a lancé Nathalie Lefebvre. Un certain nombre d'opérations, notamment en matière de ferroviaire, sont de régénération, c'est donc la conséquence d'un manque d'investissement passés. Il y a aussi des projets qui se suivent de contrat en contrat, je pense aux investissements sur le port de Marseille-Fos avec le raccordement de Mourepiane."

S'il ne reste plus de place que pour des évolutions à la marge, l'élue a défendu une motion appelant à lancer une large concertation sur ce contrat de plan longtemps confiné dans les couloirs des institutions. "Le calendrier extrêmement contraint a contrarié notre volonté d'une plus large concertation", a reconnu Michel Vauzelle.

À la recherche de la troisième colonne

Avant même les citoyens, les deux partenaires du contrat doivent déjà convaincre les collectivités – conseils généraux et intercommunalités. Celles-ci sont appelées à remplir ce qu'on appelle la "troisième colonne", à côté de celles enregistrant les financements de l'État et de la région. Or, le premier tour de discussions mené en janvier ne s'est pas toujours bien passé. "Nous vivons tout comme dans les Alpes-Maritimes une situation de blocage avec un département dont les souhaits de partenariat sont bien mal reçus par la région, a rappelé le Marseillais Daniel Sperling (UMP). Par ailleurs, les communautés d'agglomération d'Aubagne et Salon nous ont dit ne pas être entendues par la région. Est-ce parce qu'elles sont désormais gérées par des élus qui ne sont pas de votre bord ?"

Malgré d'autres critiques, notamment sur le montant total vu comme "un double désengagement de l'État et de la région", une nuance est venue de ces mêmes bancs. Élu UMP de Toulon, Yannick Chenevard s'est félicité des échanges menées dans le Var sur la rade de Toulon, le futur quartier numérique de Chalusset, la ligne ferroviaire Aubagne-Toulon… "Ce qui s'est passé sur le Var, même si les discussions n'ont pas été faciles, doit se passer pour les autres départements", a-t-il plaidé, annonçant une simple abstention du groupe. "Tous les projets du volet mobilités ont fait l'objet de nombreux comités de pilotage avec les autres collectivités mais aussi avec la commission transports du CESER (conseil économique et social et environnemental régional, ndlr), a ajouté Jean-Yves Petit. Ainsi sur la ligne Aix-Étang de Berre, la communauté d'agglomération du pays d'Aix, MPM et le conseil général ont toujours été présents, participant même au choix des scénarios."

"On a les Berlusconi qu'on peut"

Si Michel Vauzelle a tenté l'apaisement avec les élus niçois Christian Estrosi et Eric Ciotti, il s'est montré très dur envers Jean-Noël Guérini, "un président de conseil général qui a injurié l'État et les élus du peuple en leur disant « vous n'aurez pas un sou »". En janvier déjà, ils avaient échangé des amabilités par communiqués interposés. Alors que la campagne des élections départementales est lancée, les discours se tendent et Michel Vauzelle a fait le lien entre ce blocage et son parti "Force du 13, qui rappelle j'imagine Forza Italia. On a les Berlusconi qu'on peut". "Le refus de Jean-Noël Guérini est particulièrement grave par nos concitoyens. (…) On ne peut pas détourner à des fins électorales un contrat si important pour l'avenir des territoires", a appuyé Jean-Yves Petit.

Au Bateau bleu, on confirme le refus de s'engager dans le cadre du CPER, au profit d'une logique de cas par cas. Lors d'une conférence de presse sur la forme 10, financée par le précédent contrat, le vice-président du conseil général Loïc Gachon (PS) mettait ainsi en avant un contrat de 16,4 millions d'euros sur trois ans signé avec le grand port maritime de Marseille. "Il nous est très difficile de nous engager sur des durées longues avec les incertitudes en matière de compétences dues à la réforme territoriale."

Pour l'heure, certains projets sont donc en ballottage, faute d'une troisième colonne suffisamment remplie. C'est le cas du contournement routier de Martigues et Port-de-Bouc, pour lequel il manque sept millions d'euros sur une enveloppe de 75. Ni la communauté d'agglomération du pays de Martigues, ni le port ne souhaitent aller au-delà des quatre millions d'euros déjà promis et le conseil général met en avant le "décroisement" du financement des routes. En effet, en 2004, l'État a transféré aux départements la responsabilité de l'entretien de certaines routes nationales, en contrepartie de la garantie de ne plus les solliciter pour celles qu'il conserverait.

Les transports métropolitains bien dotés

Le bouclage de cette opération est d'autant plus compliqué que la région a elle aussi "décroisé" ses financements. "Ce n'est pas du 50/50 partout. Entre le rail et les routes, la région a obtenu que son effort porte davantage sur le réseau ferroviaire, a expliqué Jean-Yves Petit. Avec un peu plus de 400 millions d'euros, le CPER constitue une contribution importante à un futur réseau de transports métropolitains d'Aix-Marseille Provence. La ligne Aix-Étang de Berre s'accompagne ainsi de nouvelles haltes à Velaux et plan d'Aillane, d'ailleurs citées dans le livre blanc des transports de la mission métropole. S'y ajoutent la modernisation de Marseille-Aix, l'augmentation de la capacité de la ligne de la Côte Bleue, des travaux sur Marseille Saint-Charles et le financement des études pour la ligne nouvelle.

Comme d'autres, la métropole Aix-Marseille Provence pourra prétendre à une rallonge par le biais d'un contrat d'équilibre territorial, dispositif voté dans la foulée. Sortes de mini-CPER, dotés de 140 millions d'euros sur trois ans, ils "correspondront au croisement de nos priorités et celles des territoires", a résumé Pierre Meffre (PS). Avec quatre orientations affirmées, "nous déclinons ce que peut être une politique d'aménagement du territoire. Nous serons plus lisibles dans le soutien", s'est félicité Colette Charriau (EELV). Ces contrats territoriaux ne ressembleront pas aux contrats clientélistes de M. Guérini." Le président du conseil général des Bouches-du-Rhône, qui signe depuis plusieurs mois de multiples contrats d'aménagement dans le cadre de la fameuse "aide aux communes", est décidément dans toutes les têtes. Mais effectivement, la comparaison ne tient pas : il distribue chaque année dans les Bouches-du-Rhône ce que la région s'apprête à verser en trois ans dans six départements.

Le protocole d'accord est disponible ici. Voici la liste (non exhaustive) des chantiers prévus :

Cet article vous est offert par Marsactu

À vous de nous aider !

Vous seul garantissez notre indépendance

JE FAIS UN DON

Si vous avez déjà un compte, identifiez-vous.

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. pierre pierre

    “on a les berlusconi qu’on peut” !! très bon…et tellement vrai.

    Signaler
  2. Valmy Valmy

    Le CPER permet de croiser les financements sur des projets stratégiques qui s’inscrivent dans le moyen et long terme. Ces projets sont d’intérêt général, ils supposent un engagement fort entre des partenaires qui s’engagent à avancer ensemble et à mettre les moyens nécessaires. C’est tout le contraire d’un engagement au cas par cas même si les financements croisés sont négociés en fonction des compétences, du pilotage et du rôle stratégique de chacun. Alors tout refuser en bloc, comme le fait le Président du conseil général c’est d’abord rompre avec la tradition républicaine d’aménagement planifié du territoire, qui a permis de grandes réalisations, c’est ensuite prendre le risque de geler des dynamiques et de fermer la porte au dialogue à un moment où les difficultés sont telles qu’elles nécessitent de jouer groupés, c’est enfin démontrer une fois de plus que Jean Noël Guérini use des fonds publics du conseil général comme si c’était les siens, dans un rapport de force permanent et malsain. Mais il est vrai qu’l ne sait pas agir autrement.

    Signaler
  3. Andrée Andrée

    Faut se débarrasser par les urnes de ce Guérini, son toutou Gachon et tous les autres. C’est la seule vérité !

    Signaler
  4. Anonyme Anonyme

    au lieu d’arroser les villages, il ferait mieux d’aider la belle de mai ou felix piat où c’est la misère absolue

    Signaler
  5. Anonyme Anonyme

    belle comparaison!

    Signaler
  6. anonyme anonyme

    Tactiques pathétiques et complètement politiciennes d’attaquer le CPER qui doit déverser des centaines de millions d’euros sur les territoires (1.6 milliard €). M. Berlusconi a passé un peu de temps dans une maison de retraite à faire des heures d’intérêt général non?

    Signaler
  7. Anonyme Anonyme

    Mr Vauzelle fait des bons mots quand il est amer.
    C’est totalement nouveau.

    Signaler
  8. Marcel Marcel

    C’est dommage qu’il réagisse enfin à quelques mois de la fin de son mandat…
    Je rappelle qu’on l’a pas beaucoup entendu depuis 2009 l’affaire guérini
    Allez, ouste, que tout ce beau monde dégage vite !
    Citoyens votez bien.

    Signaler
  9. Anonyme Anonyme

    pauvre homme que ce vauzelle, qu’il dégage vite lui et sa fumeuse clique

    Signaler
  10. Electeur du 8e Electeur du 8e

    S’agissant du CG13, et pour éviter toute langue de bois, plutôt que de parler du “refus de s’engager dans le cadre du CPER, au profit d’une logique de cas par cas”, il vaudrait mieux évoquer le refus de s’engager au profit d’une logique de saupoudrage clientéliste : achat d’électeurs pour les sénatoriales, achat de candidats pour les départementales.

    Echanger le financement d’investissements structurants contre celui de ronds-points et de salles des fêtes dans quelques villages soigneusement sélectionnés pour la docilité de leurs élus : on a vraiment un visionnaire à la tête du département, mais il a complètement oublié qu’il “distribue” un argent qu’il n’a pas gagné et qui ne lui appartient pas.

    Vauzelle a désormais son avenir derrière lui. Il faut maintenant que les électeurs dégagent le Conducator de la Farce du 13.

    Signaler
  11. Anonyme Anonyme

    Vivement le changement qu cg 13 , la fin du despotisme est arrivé .

    Signaler
  12. Anonyme Anonyme

    On a les Berlusconi qu’on peut! Pas mal trouvé. Même si en regardant la photo de Lisette Narducci et de Jean-Noêl Guérini pour les élections départementales, je pense plutôt aux Thénardier ! Mais Vauzelle a eu, lui aussi, ses Thénardier à la Région…

    Signaler
  13. Anonyme Anonyme

    On a les Berlusconi qu’on peut! Pas mal trouvé. Même si en regardant la photo de Lisette Narducci et de Jean-Noêl Guérini pour les élections départementales, je pense plutôt aux Thénardier ! Mais Vauzelle a eu, lui aussi, ses Thénardier à la Région…

    Signaler
  14. Anonyme Anonyme

    Une poignèe de mains à 30 milions d euros entre Guerini et Bernardini. Tout ça avec l argent public, avec notre argent. Quel scandale. C est sur que pour effacer le passé, il fallait au moins ça. Écœurant.

    Signaler
  15. Anonyme Anonyme

    Espérons que nous allons tourner la page fin mars. Je suis de gauche et j ai honte. Ça me fend le cœur mais je voterai à droite pour mettre fin à un système insupportable.. On n a pas le choix.

    Signaler
  16. Anonyme Anonyme

    A quoi ça sert d’être de droite ou de gauche, c’est l’état qui décide de tout.Ah oui le théâtre.

    Signaler
  17. Anonyme Anonyme

    Mo dé ra teur prends garde à toi…!

    Signaler
  18. Anonyme Anonyme

    Honte aux bouches du rhone

    Signaler
  19. Anonyme Anonyme

    Avec les accords PS/ Force du 13 qui ne peuvent etre mis en oeuvre que grace a une complicité entre Ciot et Guerini, les bouches du rhone s enfoncent encore un peu plus. Ces gens porteront une grande responsabilité

    Signaler
  20. mohidan mohidan

    Excellent cet homme dans le rôle de la vierge effarouchée

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire