Une vie sous confinement en récits : quatrième semaine
Pendant la période de confinement, Marsactu invite ses lecteurs à partager leurs récits, réflexions et autres créations dans l'Agora. Voici quelques extraits parus au cours de la semaine écoulée.
Image Agora Marsactu
Que raconter quand on tourne en rond depuis bientôt quatre semaines ? On commence à s’indigner, un peu. Dans l’Agora, plusieurs billets politiques sont venus se ranger aux côtés des journaux de confinements. Ou alors on se met à la poésie, on crée, on sublime.
“Quelle est la surface de la liberté ?
π × R²
Tu le savais ?
π × R²
Qu’il y avait une aire pour la liberté ?
π × R²
Un air de liberté…
π × R² “
Tarama, contributeur régulier, propose ainsi une poétisation de nos aires de liberté en période confinée. Tandis que Jaolix versifie autour du virus : Petit bonhomme, petit coquin / Tu n’épargnes donc ni la veuve ni l’orphelin / Tous nos remparts sont des smicards / Même les plus riches ont peur dans le noir.
“Prière de mettre entre parenthèses ses doutes”
Inlassable, José Rose poursuit son Dicovoïd, le dictionnaire des mots de la crise avec cette semaine : “Plateformes”, “Gestes barrière”, “Confinement” ou, comme ici, “Attestation” :
“Prière de mettre entre parenthèses ses doutes. Oui, je sors pour des achats de première nécessité (la dernière est déjà partie à la déchetterie) dans les établissements autorisées (les marchés paysans on oublie). Oui mes déplacements sont limités à une heure quotidienne (dite heure de promenade du confiné) et dans un rayon maximal d’un kilomètre autour de son domicile (c’est mieux que le diamètre non ?). Oui, ils sont liés à l’activité physique individuelle (et quand un vieux couple ne fait plus qu’un, ça compte ?), à la promenade avec les cothurnes ou les animaux de compagnie (un ado ça vaut ?), à l’assistance aux personnes vulnérables (qui ne l’est pas en ce moment ?), aux consultations et soins ne pouvant être différés (encore heureux). Je suis donc armé ( !) pour affronter ( !!) les brigades mobiles ( !!!) et attester que j’ai bien l’attestation qui atteste. Quelle débauche de papiers ! Et comment ils font, les sans papiers ? Seront p’t-être sauvés par les applis.”
“Journal de déconfinement”
Michéa Jacobi, auteur des Nouvelles heures marseillaises, a rejoint l’Agora ces jours-ci pour ajouter ses propositions aux possibilités de “déconfiner” nos pensées :
“Il s’agit dans ce journal, le titre l’indique, de se déconfiner, de déconfiner du moins nos pensées, puisque nos corps sont tenus par la loi de rester dans leur terrier. On nous dit que la cuisine, la gymnastique en chambre et le sevrage de Twitter, Facebook, LCI etc. sont de très bons moyens de supporter ce séjour. On préconise la sexualité (sans excès), la littérature (sans préjugé) et les mots croisés (sans aller regarder la solution).”
Après un récit de sa rencontre avec des voisins tendance militants, il nous invite, dans un deuxième billet, à parcourir les fonds des musées nationaux.
“Feuilletoniste” du confinement
“Samedi 4 avril. 16 heures. Première sortie avec masque cousu main, le canard, d’après tuto labellisé Afnor s’il vous plaît. Je ne sais pas si cette barrière protège bien les autres de mes gouttelettes mais en ce qui concerne la distanciation, « ça fait la job », comme disent les amis de la Belle Province. il me semble que l’on m’évite. Parfait.”
Petite baisse de moral dans les billets de Loreleï. Les anecdotes savoureuses font place à la mélancolie et les questions existentielles s’installent, entre deux confections de masques et expérimentations pâtissières. Mais, bien qu’inquiète quant à ses ambitions de “grande feuilletoniste” elle promet de continuer à s’atteler à la tâche. Et nous on a hâte de lire la suite !
Commentaires
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J’espère que José Rose nous mitonnera quelques mots de son cru à propos de cette période…plutôt que “gestes barrière”,”attestation”, “dérogation”….
Personnellement je vis en confination…, il y a une petite note de violence là- dedans…..
D.Hutter.
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