Une famille piégée dans un logement indigne avec l’expulsion comme seule issue
Sous la menace d'une expulsion, Ouassila Khellouf se bat pour faire reconnaître l'insalubrité et le péril de son appartement qu'elle occupe depuis des années, unique option pour espérer être relogée.
Depuis des mois, la famille vit avec des fenêtres comblées par du film plastique (Photo : AD)
Ouassila Khellouf semble épuisée. La situation inextricable dans laquelle elle se trouve avec son mari et leurs trois enfants mobilise toutes ses forces. D’un côté, sa famille est menacée d’expulsion de l’appartement situé au 15, rue Barbaroux (1er) où elle vit depuis six ans. De l’autre, elle considère que les lieux sont inhabitables. Avant qu’elle s’installe, le logement a été squatté plusieurs fois. “Quand on est arrivés, il n’y avait même plus de portes, tout était cassé, sens dessus dessous“, se souvient-elle, tout en jouant avec le plus jeune de ses fils. Le passage des précédents occupants est encore visible dans tout l’appartement. Trous dans les cloisons, fissures sur les murs et au plafond, fuites d’eau… Des traces de mortier et de ciment ci et là servent à combler les trous, cacher les fissures. Les vitrages absents sont remplacés par des films plastiques fixés avec des punaises et laissent le froid prendre place dans tout le logement.
“Ce n’est pas normal de vivre dans ces conditions. C’est inhumain“, soupire-t-elle. À son arrivée d’Algérie en 2014, cette mère au foyer, alors sans-papiers, loge dans un premier temps dans une chambre de l’hôtel La Petite Marie (1er). Grâce au bouche-à-oreille, un intermédiaire lui présente la propriétaire de cet appartement de 65 mètres carrés. Selon son récit, la propriétaire lui soumet d’abord un bail avec un loyer à 650 euros par mois, charges comprises. “Quand j’ai dit que je ne signerais pas, elle m’a proposé un accord tacite“, poursuit la mère de famille. Pendant trois ans, elle aurait ainsi payé 250 euros par mois. Un bail informel qui est aujourd’hui contesté par la tutelle de la propriétaire.
Toilettes sur un balcon signalé “en péril” par le syndic
Des huissiers de justice, venus visiter l’appartement mi-janvier à la demande de la famille dressent un état des lieux semblable. Pour Ouassila Khellouf, l’état global de l’appartement est également responsable de l’apparition ou de l’aggravation de maladies chroniques, comme l’asthme, chez deux de ses trois enfants. “Cet état de santé nécessite d’habiter dans un appartement sans traces de moisissure ni d’humidité“, atteste le médecin traitant de la famille Khellouf dans un certificat médical.
Alertée en décembre, la Ville n’a pas encore envoyé d’agent pour constater l’état des lieux.
Le froid ambiant, les membres de cette famille le ressentent tout particulièrement lorsqu’ils vont aux toilettes, situées dehors, dans un débarras sur le balcon. Balcon auquel l’accès est formellement interdit depuis le compte rendu fait par le syndic de copropriété le 5 décembre 2019. “Le désordre est de nature à compromettre la solidité de l’ouvrage ou à le rendre impropre à sa destination, le péril est à signaler” peut-on lire sur le document. Dans ses observations, le syndic note une menuiserie médiocre, l’état tout aussi médiocre d’une poutre, de nombreuses fissures et des traces d’infiltrations sous le balcon. Il a donc déclaré l’interdiction d’accéder au balcon. “On l’a appris par courrier, mais comment on fait pour aller aux toilettes ?“, s’insurge Mme Khellouf.
La Ville “dans la boucle”
Plus d’un an après ce constat, les travaux de confortement, qui incombent à la copropriété, n’ont toujours pas été réalisés. Le syndic qui gère l’immeuble affirme qu’ils le seront “d’ici peu”, le temps de réunir une assemblée générale extraordinaire pour valider les différents devis. Il affirme toutefois avoir fait remonter l’information aux services compétents de la Ville sans jamais avoir de réponse. Tout comme le syndic, Ouassila Khellouf tente de prendre contact avec le service communal d’hygiène et de santé de la Ville de Marseille. Après six ans dans les lieux, elle fait désormais tout pour faire reconnaître l’insalubrité de l’habitation et être relogée.
En vain selon elle. “Personne à la mairie ne nous a répondu“, constate amèrement la mère de famille. “Ce dossier est entré dans la boucle de ceux que l’on traite actuellement“, certifie Patrick Amico, adjoint au maire de Marseille en charge de la politique du logement et de la lutte contre l’habitat indigne. “Mais ce genre d’affaires ne se règle pas en quinze jours“, commente l’élu, qui explique que ses services n’ont été sollicités que le 11 décembre dernier. Aucune visite n’a encore été menée pour préciser la situation.
“Soit ils partent, soit ils signent un bail”
Mais pour la famille Khellouf, il y a urgence. Elle se voit menacée d’expulsion par le représentant et tuteur de la propriétaire du logement. Le dossier devrait être examiné par la justice le 1er avril prochain. Aujourd’hui en maison de retraite, la propriétaire de l’appartement est sous tutelle. La situation est depuis passée de l’informel au très formel. “Soit ils partent, parce qu’on a déjà un acheteur, soit ils signent un bail, à 650 euros par mois“, tranche Me Perol, le mandataire chargé de veiller sur les intérêts de la propriétaire. Trop cher pour Ouassila Khellouf. “Je refuse de payer ce montant pour un appartement dans un tel état ! Si on me fait un bail à 250 euros ok, et encore…“, estime la mère de famille en regardant les fissures et les trous dans les murs autour d’elle. Pour les travaux, les deux camps se renvoient la balle. “Je mandate des entreprises pour la réalisation des travaux dans la salle de bain, mais Mme Khellouf ne laisse pas le personnel entrer dans l’appartement“, assure Me Jean-Paul Perol. “C’est totalement faux“, garantit la locataire.
En plus de la procédure d’expulsion engagée contre la famille Khellouf, le mandataire leur réclame les loyers considérés comme impayés depuis la mise sous tutelle de la propriétaire en novembre 2018. Soit une somme d’environ 17 000 euros. Pour estimer ce montant, le tuteur se base sur les baux rédigés par la propriétaire mais jamais signés par la locataire. “Ils ne sont donc pas valables”, affirme Me Perol qui renvoie donc la famille Khellouf à un statut de squatteurs, faisant fi des petits arrangements du passé et de l’état indigne de l’appartement.
Commentaires
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Pauvre vieille propriétaire, qui découvre que son taudis serait squatté depuis six ans sans toucher un euro ! Il est grand temps d’établir un bail à 650€, pour des toilettes sur un balcon qui s’effondre et des fenêtres colmatees au plastique ! On souhaite à cette vieille dame une bonne année et surtout la santé ! Que les enfants restent bien confinés avec leur asthme dans son taudis, pour la préserver du Corona virus !
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Comment ce Mandataire Judiciaire à la Protection des Majeurs, dont on ne connait ni le parcours ni les diplômes, s’arrange avec lui-même pour “gérer” ainsi un appartement complètement insalubre donc complètement illégal?
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“À son arrivée d’Algérie en 2014, cette mère au foyer, alors sans-papiers”… Qu’on ne se méprenne pas sur mon commentaire : nulle intention d’un quelconque racisme ou islamophobie. Depuis longtemps, des milliers de gens comme cette mère de famille arrivent en touristes et… restent… Particulièrement à Marseille, évidemment dans ces quartiers fortement en tension sur le logement (entre autres) avec un habitat très dégradé. Que devons nous faire ensuite une fois que ces familles avec de jeunes enfant (malheureusement) appellent à l’aide? Cette problématique est semblable à celle qui a prévalue et prévaut toujours à la rue d’Aubagne 😡
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Quel rapport ?
Quand un propriétaire loue un logement, il doit fournir un logement sain et sûr. Sinon, il s’abstient. Et cela, quelle que soit la personne qui est logée.
Est-ce que parce que des personnes n’ont pas de papier, on a le droit de les traiter comme des animaux ?
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Oui Dark Vador
Les “sans papiers” font vivre trop de monde, des logeurs aux avocats “spécialisés” (une douzaine à Marseille qui s’en mettent plein les poches grâce à l’aide juridictionnelle), en passant par es assocs et même certains services hospitaliers, pour qu’ils disparaissent. Ils font baisser les salaires en tant que travailleurs dociles et non syndiqués, c’est tout bénef pour les patrons. Ils fournissent des mineures aux bourges pervers, Des épiceries ouvertes à 21h pour les bobos branchés et aisés, etc… Bref, une bonne affaire. Le pire? Certains avaient de meilleures conditions de vie dans leur pays… mais l’illusion et l’appât de la “fortune”…
Quant à l’argument qu’on vous a opposé, (juH) c’est de l’abus et du détournement de droit : il y a des dizaines de millions de candidats à l’immigration en France : avons nous les moyens de tous les loger? les soigner? les éduquer? Bien sûr que non. Donc on fait des règles et on limite l’immigration (aujourd’hui, près de 400.000 par an quand même, une Marseille tous les deux ans, à construire…). Tout le reste est propagande et “beaux sentiments pour cacher vilains petits bizness…
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Aucun rapport cher @juH avec mon commentaire. Evidemment les lois et règlements en vigueur doivent s’appliquer, je n’ai jamais affirmé le contraire, c’est vous qui le laissait entendre.
Cet “appel d’air” de gens en difficulté arrivant sur notre territoire, sans papiers (arrivent-ils en avion? en bateau? en voiture en passant par d’autres pays?) quid de l’obtention d’un visa en bonne et dû forme, obligatoire?
Vous voyez bien que cette affaire de logement n’est que le “détail” certes odieux , malodorant et injuste d’une problématique beaucoup plus large sur laquelle on ne pourra faire l’impasse plus longtemps.
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Personnellement descendant de gens en difficulté arrivant sur notre territoire, je ne vois pas le problème. Et puis s’ils sont en difficulté, ils ont probablement besoin d’aide, non ? J’ai bien lu dans l’article qu’il s’agit d’une famille avec trois enfants.
Je n’ai pas l’impression que nous soyons submergés par des hordes de sauvages venant de l’étranger pour piquer dans nos caisses. Et quand bien même, je ne suis pas légitime pour refuser à untel ou un autre l’entrée sur le territoire.
Mais vous avez raison, la problématique est bien plus large, elle est même immensément plus large que vous l’envisagez probablement… La 6e puissance du monde n’est même pas capable de loger, nourrir, soigner, éduquer les personnes qui sont sur son territoire. Ce n’est pas le fait de quelques envahisseurs fantasmés mais l’horizon indépassable qui nous est proposé ou plutôt imposé.
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Là encore, ce sont nos services qui ont en charge le respect des règles sanitaires (mairie mais pas que…) qui doivent imposer la fermeture des logements hors normes. Que se soit la décentralisation qui a semé la confusion entre les différentes compétences liées à la santé publique ou la suppression des postes en vue de la réduction de la dette, résultat : on se renvoie la balle pour éviter de créer des postes de contrôleurs. C’est vrai pour la santé comme pour l’environnement, les finances et le reste. Les banques préfèrent prêter pour endiguer une pandémie et placer le reste du pognon dans les labos dont les actions ne manqueront pas de combler le trou.
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“À son arrivée d’Algérie en 2014, cette mère au foyer, alors sans-papiers”…et elle se plaint, alors qu’elle est hors la loi.
Les limites du social en France
Retourne dans ton pays !
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Si parce qu’on peut louer à n’importe qui on est en droit de louer n’importe quoi, on est pas près de restaurer le parc immobilier… Les lois sont faites pour tous ; avec ou sans papier.
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Cette dame a été régularisée, Donc elle n’est pas hors-la-loi comme vous dîtes… En tout état de cause puisque vous faites référence à la loi, apprenez que selon le Code civil le propriétaire doit assurer à ses locataires la jouissance paisible de l’appartement loué, quelles que soient ses origines. Ce n’est pas le cas de ce logement en l’espèce…C’est donc le tuteur qui est responsable de la situation, puisque la propriétaire est une incapable majeure. Apprenez aussi qu’en l’absence logements sociaux en nombre suffisant, il arrive parfois que des multi propriétaires de logements indignes,, profitant de la carence des municipalités, en profite pour percevoir directement l’APL et demandent au locataire de payer un complément de loyer en espèces pour leur taudis.
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oulàlà, Marsactu a élargi son lectorat !
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Et oui cher @juH, il y a d’autres avis que le vôtre ne vous en déplaise.
D’où tenez-vous que cette dame a été régularisée @PromeneurIndigné?
J’aurai pu employer le fameux “on ne peut accueillir toute la misère du monde” à raison, il y a déjà tellement de familles à reloger, à aider, à soigner.
Il est certain, ne vous cachez pas derrière des arguties primaires, que si trop de gens arrivant de régions où la misère, l’arbitraire et la violence (entre autres) règnent, dans l’état actuel de nos structures (particulièrement à Marseille puisque c’est le sujet du jour) on n’arrivera pas à ce que nous appelons tous de nos voeux : un logement et des conditions d’existence dignes.
Il faut être au RN et facho pour tenir ces propos?
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Quand on a choisi un pseudo (accompagné de l’image) tel que vous l’avez fait, il est logique qu’on puisse penser que vous êtes du coté obscur, non ?
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Et oui,
Pardonnez moi de ne pas faire partie de l’électorat (islamo) bobo gaucho bisounours qui compose la grande majorité des lecteurs de ce journal.
Tout d’abord, permettez moi de douter du titre « Une famille piégée dans un logement indigne avec l’expulsion comme seule issue », je crains que ce ne soit pas la famille qui soit piégée mais le bailleur.
La famille peut rendre le logement et aller se loger ailleurs, en signant des baux comme tout le monde, et pas avec des « accords tacites » qui puent le mensonge ou le black, alors que le bailleur est obligé de poursuivre sa pseudo locataire, procédure qui va durer des mois, des années, en supportant les frais d’huissier, d’avocat…
Permettez moi aussi de douter de l’histoire abracadabrantesque de la locataire qui n’a pas voulu signer un bail à 650 euros mais qui a conclu un « accord tacite » ???, à 250 euros, que le bailleur a accepté.
C’est quoi un accord tacite quand on loue un appartement ? On se tape dans la main ?
C’est moi ou il y a que les gogos et certains lecteurs de ce journal, et le journaliste pour croire une histoire tordue comme celle là ???
Tout en étant dans l’illégalité totale puisque sans papier et pas du tout régularisée comme j’ai pu le lire ici, du moins c’est pas précisé, elle a loué un appartement 250 euros qui valait 250 euros et c’est tout.
S’il avait été tout propre lorsqu’elle l’a loué, le loyer n’aurait pas été de 250 euros.
Elle réclame maintenant qu’il soit remis à neuf.
Ça pue la mauvaise foi et le mensonge à plein nez.
Désolé de déranger vos opinions de bisounours mais si Marseille en est là, c’est aussi à cause de gens tordus qui n’ont rien à faire en France…et aussi de Français qui croient qu’il pleut quand on leur crache dessus.
Jamais elle ne se permettrait dans son pays de revendiquer un dixième de ce qu’elle fait en France.
Et les associations et la ville qui la soutiennent, sans commentaire.
Voilà, continuez de penser social et d’écrire de jolis commentaires rêveurs, si les bailleurs ne veulent plus louer leurs appartements ou demandent des garanties absurdes, c’est à cause d’articles de ce genre et de lois qui protègent les locataires honteusement.
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Je suis dégouté par ces commentaires.
Ces gens se résignent et acceptent avec soumission la loi des plus forts, les propriétaires verreux, les margoulins, les marchands de sommeil, leurs avocats. Ceux qui pensent qu’il n’y a pas de quoi loger largement tout le monde en France, qu’on soit français ou immigrés, sont des gens soumis à l’ordre existant.
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Bien sûr, M. Laurent, c’est une remarque solidement adossée au fait que vous connaissez personnellement la grande majorité des lecteurs de ce journal ?
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vous êtes écœurant !
Votre cervelle atrophiée, facilement manipulée par l’idéologie RN , ne peut concevoir une pensée au dessus des pâquerettes …
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Les propriétaires ont des devoirs, la loi eux aussi doivent la respecter. Comment peut-on louer, soit avoir des revenus, sur un logement insalubre ?
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Je suis dégouté par ces commentaires.
Ces gens se résignent et acceptent avec soumission la loi des plus forts, les propriétaires verreux, les margoulins, les marchands de sommeil, leurs avocats. Ceux qui pensent qu’il n’y a pas de quoi loger largement tout le monde en France, qu’on soit français ou immigrés, sont des gens soumis à l’ordre existant.
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