Une concentration hors-norme de légionelle dans des immeubles neufs d’Euroméditerranée
La présence de la bactérie a été décelée dans la copropriété le 2e Elément, livrée en 2019 quartier d'Arenc (3e). Les chiffres relevés sont 750 fois supérieurs à la limite admise. Les habitants des lieux dénonçaient depuis deux ans le risque de prolifération.
Le parc habité est censé faire partie des ensembles innovants du nouveau quartier. (Photo CB)
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Commentaires
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Par mon passé professionnel, je connais bien ce genre de problématique. Vous en avez décrit les causes en creux :
– en premier lieu, c’est un problème de conception. Le bureau d’études thermique qui a décrit l’installation a encore dû, comme c’est trop souvent l’usage dans cette région où la compétence de chauffagiste s’est perdue, rédiger son cahier des charges de manière paresseuse, floue, imprécise, en additionnant les copiers-collers.
– ensuite en chantier, le bureau d’études fluides n’a pas véritablement suivi la réalisation de l’installation. Souvent parce que les promoteurs lui accordent des honoraires insuffisants pour cela. Mais aussi parce que chez le promoteur, il n’y a pas assez de compétence technique et qu’ils ne sont pas assez vigilants sur les installations aussi pointues, et ne sollicitent pas assez les bureaux d’études et les entreprises. Quant à l’entreprise, face à un cahier des charges flou et à l’absence de surveillance, elle a dû faire au plus simple et à l’économie.
– et pour finir, si la compétence technique est basse chez les promoteurs, elle est nulle chez les syndic. Autant dire que l’entreprise en charge du contrat d’entretien est elle aussi laissée en liberté, sans véritable suivi. A condition que son contrat lui-même ait été rédigé correctement, avec toutes les exigences techniques requises pour une installation de cette taille.
Cette accumulation d’incompétence s’achève avec la mauvaise gestion du dysfonctionnement : le syndic n’a visiblement pas été à la hauteur pour savoir mettre en œuvre les assurances, et défendre les intérêts des copropriétaires en faisant les actions nécessaires. Ah mais oui : c’était une filiale du promoteur…
Car en plus, là derrière, il y a le jeu cynique du recours à l’assurance : rien ne sert à se casser la tête à faire une conception aux petits oignons, ni à passer des plombes à suivre le chantier, ni à dépenser des sommes folles pour mettre le matériel le plus cher et le plus fiable, on peut même faire des économies sur le dimensionnement en “tordant” les notes de calcul : l’assurance dommage-ouvrage viendra payer les corrections….
A condition que le syndic sache l’actionner, ce qui n’a manifestement pas été le cas ici.
Eh oui, les acquéreurs d’appartements neufs sont livrés à une joyeuse bande de négligents, de cyniques, de va-comme-je-te-pousse…
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Merci pour ce commentaire très éclairant
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éclairant, certes ! inquiétant surtout !
un tel laisser-aller qui occasionne un risque de santé important est navrant en 2021 dans des immeubles neufs, avec un prix au m2 important.
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Merci de nous apporter cette lecture professionnelle la situation. C’est effarant de voir que même dans le neuf, même dans des copropriétés dîtes “haut de gamme” pour la vente, on ne peut échapper à l’incurie et l’incompétence.
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Merci @Patjoub, c’est tout à fait ça. Cerise sur le gâteau, dans le contrat de maintenance négocié par l’ancien syndic et confié à H St Paul (filiale à 100 % d’Engie) il n’était pas prévu d’analyses d’eau…
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Merci pour cet éclairage !
On y retrouve la même combinaison de dilution de responsabilités entre acteurs, de manque de compétence et d’exigence, d’incurie que pour l’entretien des logements anciens à Marseille.
Il faudrait que l’État, par ses services déconcentrés, ou les collectivités territoriales prennent ces problèmes au sérieux, instaurent des contrôles plus poussés et remontent le niveau d’exigence.
Les larmes de crocodiles des promoteurs et de leurs filiales, comme de certains syndics, ne peuvent pas masquer que ces entreprises se portent bien et que plus de contrôles et d’exigences ne sauraient les mettre sur la paille.
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@Forza, sur Univ’R Longchamp dans l’un des bâtiments, nous avions aussi H St Paul (avec les mêmes conditions que vous), mais au bout de 6 mois, nous avons pu changer de prestataire car nous, le CS,nous nous sommes rendus compte qu’ils ne faisaient aucune maintenance. Nous avons pris Vitaeco, le double mais où tout est compris (analyse, suivi etc).
Vous concernant le syndic était responsable mais aussi le Conseil Syndical. Et IPF est un bon gestionnaire dans la VEFA.
Bon courage à vous tous
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J’ai un syndic incompétent concernant la gestion de mon immeuble, visiblement, c’est le sport local.
Un charme local supplémentaire,sans doute
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” syndic incompétent ” est un pléonasme marseillais. Nous en sommes à notre 4ème en 12 ans et le dernier bat des records de nullité. Il faut dire aussi, que nos copropriétaires s’obstinent à choisir le moins disant.
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C’est la faute aux moules. Les moules colonisent les tuyaux et empêchent la boucle thermique de bien fonctionner. A bas les moules!
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tant que se ne sont pas des sardines
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Si pitch a réalisé les travaux comme il a achevé ses récentes constructions dans le 12ème, Bon courage aux copropriétaires.
Certains promoteurs s’évertuent à faire les choses correctement, espaces verts, éléments de décoration, remplacement de l’enrobé sur les trottoirs qu’ils ont défoncé pendant les travaux, d’autres comme Pitch s’en foutent complètement et passent à l’immeuble d’après.
Ça sent la bonne procédure au fonds pendant 4 à 6 ans, avec nomination d’un expert et responsabilité commune du BE, de l’architecte, de l’entreprise.
Ils auront de l’eau chaude à bonne température dans 7/8 ans.
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et 10 renvois d’audience suite à changement d’avocat, réparation sous-dimensionnée , … jouer l’usure jusqu’au bout
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Ah, les syndics. Faudrait que Marsactu fasse un reportage sur les syndics …Y aurait tant à dire…
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@forza pour compléter mon commentaire: ce n’est pas le syndic qui a mal négocié mais H St Paul qui est malin.
Pour les AG constitutive, ils proposent des devis peu chers et sans rien. En tout petit ils indiquent que les autres prestations (sel, analyse sont en plus et in fine plus cher)…. On s’est tous fait avoir
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Oui enfin le syndic est censé savoir lire et négocier les contrats et représente légalement la copro (pour tout dire c’est surtout à ça que ça sert). Quand Cofex lui met sous le nez un puis plusieurs rapports où il est écrit noir sur blanc qu’il y a un risque de prolifération de légionelles le minimum c’est qu’il aille jeter un oeil au contrat de maintenance et si ce n’est pas compris le faire rajouter où faire faire des analyses régulièrement.
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2608
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Si vous mettez dans une même boucle de responsabilité Foncia, Pitch, Eiffage ou même Euro-méditerranée, vous obtenez un condensé de cupidité, d’incompétences et de tromperies commerciales. Je ne connais pas les autres opérateurs, mais ils m’ont pas l’air piqués des hannetons …
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On peut critiquer Foncia mais IPF Immo/Foncia n’était pas syndic à l’époque. C’est même eux qui les premiers ont fait faire des analyses d’eau une fois nommés syndic… avec les brillants résultats que l’on sait. Oui les autres ne sont pas “piqués des hannetons”, comme vous dites. Le syndic était alors “Quartus Syndic” — société de l’ex DG de l’autre promoteur, Quartus, devenue “FaciliCiti” après que le DG en question ait quitté Quartus avec la dite société fin 2020. D’ailleurs si je ne m’abuse ce monsieur est toujours actionnaire de “La Marseillaise” ? A vérifier.
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