Un philosophe à Marseille pour parler démocratie écologique et business model de la décroissance
Un philosophe à Marseille pour parler démocratie écologique et business model de la décroissance
Professeur à l’Université de Lausanne, Dominique Bourg est sans conteste moins médiatique que Nicolas Hulot, qu’il côtoie au sein du comité stratégique de sa fondation. Mais avec son CV universitaire long comme le bras et le style qui va avec, il a pour lui d’avoir définitivement enterré le cliché du décroissant chevelu du Larzac – ou bobo parisien c’est au choix – qui veut retourner à l’âge de pierre.
Décroissance : « une nécessité »
En juin, il estimait dans une interview à Acteurs Publics que le concept du développement durable, dont se revendiquent de plus en plus d’entreprises et de collectivités, « n’a plus aucun sens. Développement durable signifie : réduire les déséquilibres environnementaux et les déséquilibres en termes de répartition des richesses sur Terre. Cela fait trente ans que l’on en parle et pendant ce temps, les déséquilibres ont explosé ».
Faisant le constat que « contrairement à ce que nous avions cru, nous n’arrivons pas à découpler la croissance du PIB de la consommation de ressources », il appelait à arrêter « la farce » et assurait que « la décroissance n’est pas un choix idéologique, mais une nécessité. » C’est dit.
Sauf que c’est bien beau tout ça, mais faut bien vendre ma bonne dame… Alors, comment concilier business model et décroissance ? Le site marseillais eco-sapiens, qui fête ses trois ans, l’a invité pour en débattre ce vendredi en fin d’après-midi avec Sébastien Kopp, co-fondateur de la marque de baskets Veja, qui affiche une position anti-pub. Ca promet…
Sénat du futur
Un peu auparavant, il sera au cinéma Les Variétés pour livrer quelques réflexions tirées de son dernier livre : « Le citoyen, le savant et le politique : concilier démocratie et écologie ». L’idée force : « Le futur est la circonscription négligée de la politique représentative moderne. Or c’est plus tard qu’un problème comme le changement climatique libérera ses conséquences les plus dommageables », expliquait-il dans le texte « Pour une démocratie écologique ». Clairement, « nombre des individus qui seront sérieusement affectés par le changement climatique ne sont pas encore nés » alors que « ceux qui répondent aux préoccupations des électeurs – leurs désirs d’emploi, de consommation de biens divers – augmentent leur chance de réélection… »
Il propose donc notamment de réformer le Sénat pour en faire le lieu de la prise en compte du futur. Et d’injecter une bonne dose de démocratie délibérative – en donnant par exemple un rôle plus important aux ONG – et participative – via des conférences de citoyens – dans notre système représentatif. Bref, il faut chercher à « étendre et à stimuler la participation citoyenne, et non à la tenir à distance », comme conduit parfois à le faire un passage aux urnes une fois l’an où certains préfèrent aller à la pêche…
Pratique :
– « Le citoyen, le savant et le politique :concilier démocratie et écologie » : ce vendredi de 14h15 à 16h au cinéma les Variétés. 37, rue Vincent-Scotto. Organisé par l’Institut Inspire, association aubagnaise aux soutiens scientifiques de poids.
– « Y-a-t-il un business model dans la décroissance ? » : à 17 h à l’Équitable Café, 54 cours Julien, 13006. Organisé par eco-sapiens, société coopérative de production marseillaise
Commentaires
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Réformer le sénat : sous entendu supprimer la souveraineté du vote démocratique au profit de “des conférences de citoyens” ne représentant qu’elles mêmes.
Je vois aussi une contradiction entre « étendre et à stimuler la participation citoyenne, et non à la tenir à distance » et son constat de la rupture entre décisions politiques actuelles et impact à long terme. Comment, en faisant participer d’avantage M tout-le-monde on s’assure de prendre de meilleurs décisions pour le futur ? Peut être en s’assurant que collectifs, rassemblement (mettez le mot que vous voulez tant que ça finit pas Citoyen) ne font que relayer les idées de M Bourg et autres.
Rappelons nous que l’abolition de la peine de mort a été faite contre l’opinion publique.
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Ce que propose D. Bourg, cela s’appelle une dictature.
Lire :
“Dominique Bourg [Hulot] attaque la souveraineté populaire”, à lire sur le site d’Hervé Kempf, journaliste (LeMonde)
http://www.electron-economy.org/article-dominique-bourg-attaque-la-souverainete-populaire-par-herve-kempf-62333200.html
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