Un conseil municipal où a soufflé le show et le froid

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le 7 Fév 2012
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« Quand mes collègues du sénat viennent me visiter à Marseille, il m’arrive de les emmener dîner chez Rose. Comme un soir où sortant du restaurant avec un sénateur de l’est de la France qui n’est donc pas du genre à rigoler tous les jours, nous faisions quelques pas dans le quartier afin de regagner nos voitures, croisant ici et là de très intéressantes personnes, dont l’une d’entre elles apostropha l’honorable sénateur : eh mon biquet , rentre ici et viens te réchauffer… et oui Monsieur Maranda, c’est ça aussi Marseille. »

Lundi matin Jean-Claude Gaudin a bien essayé de faire le chauffeur de salle lors de son conseil municipal, comme lors de cette belle gaudinade en réponse à une remarque du conseiller municipal frontiste qui s’inquiétait de la population interlope du quartier de l’opéra, mais ça n’a pas vraiment pris. L’immense salle du conseil est restée très kremlinienne. « Ah Madame Poncet-Ramade je vois que vous vous mouchez, je suis désolé j’ai mis le chauffage à fond mais je m’aperçois que cela n’est pas suffisant », a enchaîné notre bon maire, mais sans beaucoup plus de succès : les Verts, dont la-désormais-enrhumée-Michèle Poncet-Ramade est une des plus actives représentantes, sont restés du marbre dont on fait les mausolées. Parce qu’il fallait néanmoins bien faire le show pour la poignée de journalistes et de citoyens qui composait le rare public, les bancs de l’opposition et de la majorité ont bien essayé de se frotter un peu. Récit.

Roms, une polémique pour rien

D’abord en se jetant à la figure une vraie/fausse polémique au sujet de ces pauvres Roms. Tout est parti d’une violente saillie de l’adjoint contre l’exclusion Michel Bourgat, généralement mieux inspiré, contre Médecins du Monde et Michel Amiel, maire des Pennes-Mirabeau et Vice-Président en charge de la protection de l’enfance, « Monsieur Amiel a fait un coup politique, je trouve sordide qu’on utilise des Roms comme des pions, qu’on se conduise comme des amateurs, qu’on utilise ces gens à des fins politiques. » Pan.

Comme souvent, c’est un article publié la veille dans La Provence qui a déclenché tout ça. On n’a franchement pas tout compris, mais en gros Bourgat reprochait à Amiel et Médecins du monde d’être venus accompagner des Roms, dont des enfants, vendredi dernier à l’ unité d’urgence de la Madrague-Ville, où ils se seraient entendus répondre « ici on n’accueille pas les Roms ». Forcément les bancs de l’espace Bargemon se sont du coup animés, Gaudin y allant de son traditionnel « ici nous n’avons jamais laissé un enfant sur le bord de la route, nous avons traité les Roms beaucoup mieux que les autres, nous les avons indemnisés »  – nettement moins drôle tout à coup que quand il raconte ses blagues de sénateurs.  « Honte à vous  » lui a d’ailleurs répondu  Jean-Marc Coppola le leader maximo du Front de Gauche au conseil municipal de Marseille. « Bordeaux, Toulouse, Lyon, Strasbourg ont trouvé des solutions pérennes, ici rien n’a été fait » a continué le Mélenchon du Vieux-Port, dans le bruit et la fureur.

« Vous n’avez qu’à les prendre chez vous » osa Domique Vlasto, députée européenne et adjointe de Gaudin au tourisme,  adossée à son manteau de fourrure comme l’a écrit ce matin un journaliste gauchiste de La Marseillaise. Même Bruno Gilles le plutôt discret maire du 4/5  rentra dans la partie :  « Moi les Roms chez moi je m’en suis occupé , loin des caméras, et je peux vous dire que voir ces enfants comme ça dans ces conditions, ça fait mal, c’est vrai ». « C’est ça, fais nous pleurer, nous on va t’emmener voir les Roms » continua Coppola. Et avant que tout ça ne dégénère, c’est Lisette Narducci maire PS du 2,3 et collègue de Michel Amiel qui siffla la fin de la récré, comme dirait son mentor Guérini, « Monsieur Amiel ce matin sur France Bleu a démenti avoir tenu ces propos », ce que confirma Roland Blum le premier-adjoint « Monsieur Amiel  a indiqué qu’il n’était pas présent et qu’à sa connaissance personne n’était resté à l’extérieur du centre d’urgence ». « Ah dans ce cas je retire bien évidemment ce que je viens de dire, ça m’étonnait aussi venant d’un collègue médecin » conclut un peu ennuyé, Michel Bourgat. Une petite demi-heure donc de perdue dans ces chicayas inutiles. Les Roms aux dernières nouvelles ont toujours aussi froid. Mais au moins il ne sera pas dit qu’on n’ aura pas parlé d’eux.

L’OM, il est urgent d’attendre

Au nom du groupe d’opposition Faire Gagner Marseille, Pascal Chamassian est ensuite revenu avec sa running question sur le deal entre la Ville et l’OM au sujet du futur stade s’inquiétant notamment des avancées sur « la négociation sur le montant du loyer » et de la construction du futur OM Land dont « des rumeurs indiquent que cela serait plus compliqué que prévu à commercialiser ».

Un sujet qui devient un peu chaud , compte-tenu du contexte économique et des finances publiques,  du montant de l’investissement  (160 millions) et de sa durée – un partenariat public privé sur 35 ans –  mais qui n’a pas l’air d’empêcher de dormir  le Maire de Marseille. « Pour la négociation du loyer avec l’OM, nous discuterons plus tard, nous n’allons pas le faire maintenant comme nous leur supprimons 20000 places à cause des travaux, ils auraient plutôt tendance à vouloir qu’on leur baisse leur loyer, il faut d’abord qu’on termine les travaux ». Ça promet.

Et Jean-Claude de poursuivre :  « Sur les projets autour du futur stade, pour l’instant les choses se passent bien, si ce n’était pas le cas soyez certains que vous l’auriez appris par la presse locale. Et quand au naming, je n’ai pas d’idée, rien ne presse, nous verrons plus tard ». Hop, hop. Chamassian est gentiment renvoyé dans ses 22 mètres, c’est vrai rien d’urgent, la mairie vient juste d’emprunter 36,5 millions d’euros pour commencer à faire son premier chèque. Y a donc pas le feu au lac.

Le miracle budgétaire marseillais

Pour rester justement dans les finances, un des gros dossiers de la matinée était consacré à « la présentation des orientations budgétaires ». Il s’agit de la préparation du budget 2012 de la ville de Marseille, qui devrait en principe être voté la prochaine fois, c’est à dire dans à peu près un mois. Là-non plus, ça n’a pas l’air d’inquiéter Gaudin que son budget 2012 soit validé au mois de mars. Dans les autres grandes villes, ou dans n’importe quelle entreprise, ces budgets sont généralement votés en fin de l’année précédente, en toute logique. Mais il paraît que comme la bouillabaisse, le fini parti et le stationnement en triple file, c’est une tradition marseillaise.

Alors pourquoi pas ?  De toute façon, tout va bien. D’une façon un peu miraculeuse, avec ses orientations budgétaires 2012, Jean-Louis Tourret, l’adjoint en charge des finances et ex Président de la Banque Populaire Provençale et Corse, arrive à continuer à investir 200 millions d’euros comme les années précédentes, sans vraiment taper dans ses frais de fonctionnement qui sont à peu près stables, et sans  augmenter les impôts cette année 2012 – ça tombe bien il va y avoir quelques élections – et le tout avec une dette de 1,8 milliards d’euros. Pas mal joué. Sarkozy devrait l’appeler pour Bercy.

En réalité comme chaque année difficile, les investissements annoncés – c’est à dire les 200 millions – ne devraient pas être dépensés en totalité. Comme l’an dernier où seulement 89% du budget prévisionnel a été réellement exécuté. La différence permet aux comptes de la Ville d’être équilibrés mais cela a comme contre-partie l’étalement de projets sur de nombreuses années, voire leur annulation.

Marseille bientôt notée ?

Et ça on n’en parle évidemment pas. Malgré tout, la Ville va devoir encore  emprunter un peu d’argent pour finir ses fins de mois en 2012. Et en bon banquier, Tourret sait que la partie va être très, très serrée. Pas de chance Dexia, le banquier historique des collectivités locales et à ce titre gros prêteur de Marseille, a été démantelée l’an dernier. C’est désormais une bad bank. Les autres banquiers traditionnels, même s’ils aiment bien être sur la photo aux cocktails de la mairie avec Jean-Claude n’ont pas vraiment envie de lui prêter de l’argent. Et de toute façon, il faudra pour ça que Marseille se fasse noter, et pas sûr qu’on obtienne un triple A, comme nous l’explique Jean-Louis Tourret :

Jean-Claude aime Eugène

Après que les opposants  Nathalie Pigamo ( PS), Frédéric Dutoit ( PC) et Michèle-Poncet Ramade ( EELV) ont, comme il se doit, haché menu les « orientations budgétaires  » de ce pauvre Tourret , deux dossiers beaucoup plus consensuels ont clôturé cette froide matinée. Le tramway Castellane et la rénovation du Vieux-Port où pendant que Jean-Claude Gaudin et Eugène Caselli roucoulaient (« Le Président Caselli aurait pu bloquer ce projet de tramway, quand il est arrivé à la Présidence de la communauté urbaine, il ne l’a pas fait, qu’il en soit remercié. Et si à un autre moment je peux lui rendre la pareille… »), les porte-flingues Patrick Mennucci patron du groupe « Faire Gagner Marseille » et Yves Moraine celui du groupe UMP majoritaire, ont essayé de polémiquer sur un sujet sur lequel ils sont tous les deux d’accord.

Avec les Verts, le seul opposant au projet de tram et au projet de rénovation du Vieux-Port est Guy Teissier, le maire UMP du 9/10 mais qui n’était pas là, et n’a donc pas pris part au vote. Ce n’est de toute façon pas un scoop, Teissier est contre ces deux projets depuis le départ, les trouvant trop chers et mal ficelés, et ayant de gros doutes de voir un jour un tram fouler ses terres orientales, y compris depuis la place Castellane. Magnéto Esther, the show must go on :

 

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Commentaires

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  1. saint just saint just

    Les impôts locaux flambent à Marseille. Cette hausse, très supérieure à l’inflation et au taux de croissance des revenus, est générée aussi bien par la Région, le Conseil Général, la Mairie et depuis deux ans par la Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole. Dans un contexte général de crise, très difficile pour la grande majorité des marseillais, dont les retraites et rémunérations n’ont pas été revalorisées, cette augmentation galopante n’est pas acceptable. Cette croissance fiscale excessive grève leur pourvoir d’achat et engendre un frein considérable au développement économique et à l’épanouissement de notre Ville.
    A Marseille l’intégration intercommunale ne diminue pas les impôts municipaux. Le transfert de compétences aurait dû, logiquement, se traduire par une diminution des taxes versées à la commune. Mais l’effet pervers de la multiplication des niveaux de collectivités se vérifie une fois de plus. Plutôt que ponctionner davantage les habitants, il serait souhaitable que la Ville et les Collectivités repensent leur gestion et redéfinissent leurs priorités. Il faut aussi que Marseille obtienne des compensations des communes environnantes car leurs habitants bénéficient des structures et équipements de la ville qui sont financés par les contribuables marseillais.

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  2. politiquezero politiquezero

    « Vous n’avez qu’à les prendre chez vous » osa Domique Vlasto, députée européenne et adjointe de Gaudin au tourisme

    Le gvt a Morano nous on a Vlasto. quelle vulgarité, quel degré zéro de la réflexion, quel mépris dans cette façon d’en parler comme des animaux de compagnie

    Gaudin et les autres sont franchement plus dignes sur cet épineux sujet

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  3. VieuxPort VieuxPort

    “« Vous n’avez qu’à les prendre chez vous » osa Dominique Vlasto…”, quel niveau…

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  4. pierrot pierrot

    “Là-non plus, ça n’a pas l’air d’inquiéter Gaudin que son budget 2012 soit validé au mois de mars”
    légalement les communes ont jusqu’au 31 Mars pour voter le budget…
    Pourquoi toujours chercher à trouver le mal là ou il n’y est pas

    Pourquoi pas aller dans l’anecdote poncet ramade; mais alors l’information n’est pas totale Manque le clash Nora Preciozi – Alain Persia… et le dépôt de plainte (ou pas) pour injures raciales… merci de nous préciser où ca en est (plus interessant que le rhume de poncet, dans la mesure ou Persia serait proche de Franceschi, futur ex de la liste de Guérini, élu actuel du conseil municipal sur la liste PS…)
    http://www.lepoint.fr/societe/marseille-une-elue-ump-victime-d-injures-raciales-06-02-2012-1428095_23.php

    Bises Pierre

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  5. liseron duveteux liseron duveteux

    Vieux port,politique zéro,entre le indignes propos de Vlasto, et la digne attitude d’autres, quel est le résultats pour les gens concernés?
    Et vous que faites vous pour ces gens là?
    Vous avez pensé à les prendre chez vous?
    Au fait vous pensez quoi?
    C’est la faute à Sarkho…?
    Et oui bien sûr il suffira d’élire hollande et tout sera résolu.

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  6. cgt cgt

    Encore une fois le tramway est présenté comme outil de requalification du centre ville. Y aurait il une âme charitable pour expliquer à nos chers élus qu’un tram c’est d’abord un engin pour se déplacer ? Pendant qu’ils cherchent à inaugurer leur danseuse à temps pour 2014, on attend toujours le tram vers saint Antoine ou vers saint Loup. Là où il serait réellement utile, pour se déplacer. Bon, dans les quartiers nord, ils se contenteront finalement d’un bus articulé. Quant aux quartier est, ils pourront eux aussi prendre le bus… pour aller à la pointe rouge. Finalement c’est peut-être juste un choix esthétique et social, le tram pour les immeubles bourgeois du centre ville et le bus pour la populace des cités.

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  7. Alain Le Lougarou Alain Le Lougarou

    Merci MARSACTU pour ce compte rendu complet du Conseil Municipal .
    Vous avez su éviter les à côtés misérables ;
    J’apprécie chez MARSACTU la concision des compte rendus et le fait que contrairement à votre confrère La Provence , vous résistiez à la mode qui consiste à publier des échos non signés et souvent orientés et faux , publiés dans le but de combler d’aise certains élus puissants;

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  8. Militants exasperé Militants exasperé

    Monsieur persia alias le lougarou c’est surtout que marsactu n’a pas relaté votre agression envers une élue qui a porté plainte que vous l’aimez bien et qu’au travers de vos commentaires nauséabonds vous pouvez salir tout le monde,

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  9. Franck.a Franck.a

    Monsieur Pierre Boucaud,
    vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a quelques jours, peu avant le début de ce conseil municipal, Mr Alain Persia était pris à parti par une élue de droite ( des plaintes sont en cours ). Il distribuait un tract parlant de problèmes fortement similaires à l’article de la Provence ci dessous. Je vous demande donc vous aussi d’enquêter et nous faire un article.

    http://www.laprovence.com/article/a-la-une/enquete-sur-les-marches-publics-des-hlm-de-la-mairie

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  10. Tresorier Tresorier

    Plusieurs commentaires :

    – les communes, conseils généraux et régionaux ont jusqu’au 31/3/N pour voter leur budget N (15/4/N en cas d’élection). Du 1/1/N au 31/3/N, les dépenses de fonctionnement peuvent être effectuées dans la limite de 100% du budget N-1. pour les dépenses d’investissement, la collectivité peut dépenser dans la limite du 1/4 des dépenses N-1. EN OUTRE, les dépenses votées en N-1 mais non consommées (restes à réalisés), peuvent être consommés sans nouveau vote (puisqu’elles ont déja été votées en N-1),
    – que le taux de réalisation ne soit pas de 100% au 31/12/N n’est pas étonnant. les crédits votés non consommés peuvent être repris dans les “restes à réaliser” (RAR) en dépensés en N+1,
    – Les collectivités reçoivent 50% de leur budget en subvention (DGF, DGE, …). Ces sommes ne sont connues qu’après le vote de la Loi de Finance(état) et doivent ensuite être déclinées par les préfectures. Le processus prend du temps et arrive en février N environ,
    – les impôts (TFB, TFNB, TH et TCET) sont perçus en avance par les collectivités tous les mois via les “douzièmes” versés par l’état, avant paiement effectif par les redevables en fin d’année (15/10, 15/11 et 15/12/N). Il faut se rappeler que les impôts locaux dépendent de multiples facteurs : taux de revalorisation des bases locales (vote par le Parlement), connaissance des bases d’imposition (SFDL des DRFiP), taux et abattements votés par les collectivités. le processus prend du temps. Auparavant, les collectivités faisaient deux budgets : un primitif puis un rectificatif, la modification intervenant après connaissance de tous les éléments que j’ai présenté. la DGCP puis DGFiP a tout fait pour simplifier le travail des collectivités et comptables publics afin qu’un seul budget, voté certes plus tard, ne soit voté,
    – pour revenir à Marseille : M. Tourret a raison sur le fond. Il a utilisé plusieurs techniques :
    1/ en effet, la mairie essaye de réduire ses effectifs en ne remplaçant pas tous les partants,
    2/ les taux d’imposition ont très fortement augmenté, et les abattements facultatifs baissé (ce qui s’est passé en 2011 ) : bref, les impôts ont explosé,
    3/ la population a augmenté, entraînant une augmentation des recettes fiscales
    4/ lors du transfert de compétences de la Mairie de Marseille vers la CU MPM, la mairie a sous estimé ses dépenses et donc les transferts de recettes à octroyer à MPM (toutes les communes de MPM ont plus ou moins fait pareil). Bref, on donné beaucoup de compétences à MPM sans lui en donner les moyens : conséquences, une explosion de son déficit et de ses impôts. ceci est aggravé par la logique même de la création de MPM. Comme beaucoup de communes étaient contre leur intégration dans la structure, on leur a promis, par contrat, une forte réversion de la Taxe Professionnelle Unique (CET Unique aujourd’hui) à leur profit, dépouillant encore davantage MPM.

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  11. EvaveneTabPaf EvaveneTabPaf

    ce que je cherchais, merci

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