"Un centre-ville pour tous" a 10 ans : toujours des maux, les mêmes mots

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le 21 Nov 2010
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« Un centre-ville pour tous » souffle dix bougies. Une décennie que l’association milite pour un centre-ville rénové et populaire. Leur méthode : une connaissance pointue des dossiers, du travail de terrain, pas d’invectives mais la volonté de ferrailler dossiers en main. « En dix ans, synthétise son président Daniel Carrière, on n’a pas eu beaucoup de discussions avec les responsables politiques, à tel point qu’aujourd’hui on envoie tous les courriers en recommandé… »

Chez les militants, les tempes sont de plus en plus grisonnantes comme n’ont pas manqué de le signaler certains ce samedi. Alors, comme toujours, les plus chevronnés en appellent à « une veille citoyenne », forts des 1200 signatures récoltées l’an dernier dans une pétition.

Renouveler les forces vives car les chantiers sont toujours aussi nombreux. Ce samedi après-midi, l’association en présentait trois au cours de balades qui n’avaient rien de visites touristiques.

Il y a Noailles, où aucun service public ne daigne s’installer, où rien n’avance alors même qu’une partie du quartier (pas forcément la plus délabrée) constitue un périmètre de rénovation immobilière voté à l’unanimité en conseil municipal. Résultat : les habitants vivent dans des conditions très précaires à l’image de Vincent que nous avons suivi jusqu’à chez lui rue Thubaneau, à Belsunce.

Un peu plus bas, rue de la République, les rénovations ont débuté depuis bien longtemps. Pendant trois-quarts d’heure, Antoine Richard, un autre militant d’ »Un centre-ville pour tous », refait 8 ans de chantier mené par les multinationales avec l’assentiment de la Ville. Bien sûr, il revient sur le quotidien des habitants, chassés à partir de 2002 de leur logement avec des procédés différents qu’il détaille d’îlot en îlot.  Il rappelle les méthodes dures de Marseille République puis d’Atemi, et d’Eurazeo qui a été plus discrète : « elle s’est contentée de renouveler les baux où les loyers étaient doublés voire triplés. »

Puis il évoque aussi l’actualité de la rue, qu’il résume d’une formule : « Atemi laisse les appartements se délabrer pour pouvoir racheter la dette de Lehman Brothers moins cher. » La suite de l’argument est développé en page 9 du Bakchich de cette semaine. Xavier Monnier y détaille l’action d’Atemi qui « rachète à prix cassé la dette d’acquisition des immeubles, douloureuse détenue par… la filiale allemande de Lehman Brothers. » Avec le temps, les militants d’ »Un centre-ville pour tous » ne s’étonnent même plus de ces filouteries mais dénoncent une vaste « opération spéculative ».

Des craintes pour le quartier Pelletan/Montelieu

Fort de son vécu rue de la République, l’association porte un regard forcément critique sur les projets lancés ailleurs dans le centre-ville, notamment dans le quartier Camille Pelletan/Montelieu, troisième lieu de balade ce samedi. Le coin doit être aménagé en raison de l’arrivée de l’autoroute mais pour l’instant seul le côté pair de la rue Camille Pelletan fait l’objet d’une vaste opération pour lui donner un nécessaire coup de jeune. Une opération qui patine, faute de volonté des propriétaires. Pour Christian de Leusse, également membre de l’association, on rejoue un air connu. « Il n’y a pas de plan d’ensemble. Pourquoi rénover une partie de la rue et pas l’autre ? La Ville ne fait pas grand chose, on dirait qu’elle attend une nouvelle fois que le marché prenne cela en main et qu’il règle tout ! » Un brin fataliste,, Christian de Leusse conclut : « il faudrait juste un peu de courage politique ! »

Un lien Atemi rattaque en force rue de la République sur Marsactu

Rue Thubaneau, Marseille
31 Rue Thubaneau, 13001 Marseilles, France

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