Stéphane Richard un "marseillais" à la tête de France Télécom

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le 2 Fév 2010
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Stéphane Richard un "marseillais" à la tête de France Télécom
Stéphane Richard un "marseillais" à la tête de France Télécom

Stéphane Richard un "marseillais" à la tête de France Télécom

Dans un mois, Stéphane Richard, l’actuel numéro 2, deviendra à 48 ans Directeur Général de France Télécom, une des plus grosses entreprises françaises avec près de 200 000 salariés dans le monde. Si on connait maintenant grâce aux médias, son parcours de surdoué : Hec, Ena, Inspection des Finances, de conseiller des  politiques aux cabinets de DSK et de Lagarde,si on sait tout de sa fortune estimée à plusieurs millions d’euros gagnée dans l’immobilier, de son amitié avec Sarkozy, on connait moins en revanche son attachement à Marseille.

Stéphane Richard n’est pas né à Marseille, mais  il est originaire des Cévennes, ou son grand-père était berger. Il est élevé en région parisienne, puis à Marseille. Il passe ici une partie de son adolescence, fréquente le conservatoire de musique, dont il sortira Premier Prix de piano, puis partira poursuivre ses (brillantes) études à Paris. Sa carrière professionnelle le ramènera plusieurs fois ici.

C’est lui par exemple, en tant que patron et actionnaire de la société de promotion Nexcity ( qui fera sa fortune), qui réhabilitera les Docks de La Joliette, avec Michel Kester. Une formidable opération immobilière qui a contribué à changer l’image de Marseille, un très joli  coup. Ensuite, notre golden boy reviendra plusieurs fois , mais il fréquentera cette fois plutôt les gros bras de la CGT que les salons feutrés des banquiers marseillais. Alors patron de la branche transport de Véolia, il va tenter deux grosses opérations à Marseille, avec à la clef un beau succès et un fiasco total.

Son coup de maître sera la privatisation de la SNCM. Richard va réussir ce qui semblait impossible à tous les observateurs marseillais, il va privatiser la SNCM, avec l’accord de la CGT, sans gros conflits sociaux. Si son charisme y est pour beaucoup  « Une vraie démarche de séduction », se souvient Rémy Lasserre,de FO officiers dans l’Expansion . « Une grande habileté », reconnaît même Jean-Paul Israël, le tonitruant patron de la CGT marins toujours dans l’Expansion, il saura aussi se montrer très généreux avec les syndicats. Dans la négociation du plan social, dans l’ouverture du capital de la SNCM aux salariés et il saura également fermer les yeux sur quelques casseroles accrochées à la poupe des ferry de la compagnie…

En revanche, sa tentative de privatisation de la RTM se soldera par un beau fiasco. En 2005, quand Gaudin et Muselier décident de lancer leur fameux tramway, ils comprennent vite que si ils veulent avoir une chance de l’inaugurer avant les prochaines municipales de 2008, il sera compliqué de ne compter que sur la RTM. Ils n’ont pas un sou, et ils redoutent plus que tout un conflit social. Ils se tournent donc vers Véolia, déjà le partenaire de la ville et de MPM sur plusieurs dossiers majeurs comme l’eau ( Société des Eaux de Marseille) et les poubelles. Ils proposent donc à Stéphane Richard toujours patron de l’activité transport chez Véolia d’investir dans le tramway. Richard flaire le bon coup, mettre un pied à la RTM, c’est peut-être devenir un jour  l’opérateur privé de transport de la deuxième ville de France, une des rares à être encore en régie municipale.

Mais le beau scénario vire vite au cauchemar. Les syndicats, CGT en tête, montent immédiatement au créneau, et là les talents de négociateur de Richard n’y feront rien. Et l’addition sera lourde. 45 jours de grève fin 2005, tous les marseillais s’en souviennent , qui en plus sera finalement jugée illégale par la justice. Gaudin et Muselier, terrorisés par ce dur conflit finiront par lâcher Véolia. Dans l’indifférence générale, en début d’année 2006, l’accord signé entre Véolia et la RTM qui prévoyait une prise de participation et une aide au management dans la société d’exploitation du tramway, et plus si affinités … sera jeté aux oubliettes, sans doute encore pour très longtemps. Et le tramway, comme la RTM restera à 100% public.
Voilà pour les aventures de « Stéphane Richard, le marseillais ». Ce qui est certain c’est son profond attachement à la ville. Il vient souvent le week-end, comme son ancienne patronne Chrsitine Lagarde, dont le mari travaille ici. Il y possède une maison. Il est membre actif du très influent cercle « des marseillais de Paris », sa soeur a fait un peu de politique ici avec Gaudin, et il se dit qu’il pourrait faire un jour un très bon Maire de Marseille…

Un lien Stéphane Richard, le sens de l’obstacle dans l’expansion

Un lien Le dandy de Bercy chez France Télécom par l’express

Un lien De fonctionnaire millionnaire à grand patron sur le blog entourages

Un lien « Connex a pour vocation de rester longtemps au capital de la Sncm », Stéphane Richard dans les Echos

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Commentaires

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  1. Remibou Remibou

    Bonjour Pierre,

    Je découvre marsinfo.com. En un mot:
    Bravo.

    @+ à la pèche,
    Remi.

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  2. Chasseur émérite Chasseur émérite

    Il va remplacer gaudin! Il faut une bonne grève générale des municipaux et coup de chapeau Sarko envoie Richard et hop…

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  3. meredith meredith

    J’aime pas le titre, ça fait province !
    Vous vous voyez par exemple annonçant sur un blog à Paris : “Frank Esser, un “parisien” à la tête de SFR”, au pretexte que ce monsieur n’est pas né à Paris mais qu’il aime la ville et qu’il y a un appartement ?

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