Sébastien Barles, candidat écolo "biodégradable" en attendant mieux

Sébastien Barles, candidat écolo "biodégradable" en attendant mieux

Jeudi dernier, à l'heure de l'apéro, Sébastien Barles remontait tranquillement La Canebière sur un vélo. S'il ne sifflotait pas, c'était tout comme. Quelques minutes auparavant, il avait balancé sur le réseau une petite bombe (agricole) dans la poudrière d'Europe Ecologie-Les Verts à Marseille. Son communiqué est intitulé en toute simplicité "Déclaration de candidature « biodégradable » à la tête de liste EELV pour un dépassement des « chapelles » partidaires‏". Par là même, il fait donc officiellement acte de candidature avant les journées d'été du parti écolo fin août, et surtout l'assemblée générale qui doit déterminer un mois plus tard les binômes qui seront les têtes de liste du parti lors des prochaines municipales.

"Pas contre Karim"

"Cette candidature fait suite à la publication du sondage d'hier qui montre une poussée du vote FN dans notre ville auquel nous devons impérativement faire face non pas en gommant nos différences à gauche par une unité de façade mortifère mais en créant un espoir autour d'un large rassemblement citoyen", écrit-il en attaque de son communiqué. Ce faisant, il refuse de placer sa démarche en regard de celle de Karim Zeribi qui s'était lui-même déclaré début mai avant l'assemblée générale qui visait à déterminer la stratégie du parti pour les municipales. Interrogé à ce sujet, le porte-parole régional d'EELV esquive : "Ma candidature n'est pas contre Karim. Au contraire, c'est aussi un message à ceux qui, au sein du parti, sont tentés par une candidature sur des bases purement écolo. A Marseille, la situation est plus complexe qu'ailleurs".

Paradoxalement, c'est la montée du parti d'extrême-droite quantifiée dans le sondage commandité par l'UMP qui motive sa candidature. "Il ne faut pas commettre l'erreur d'une unité avec le Parti socialiste local, peu écolo compatible, alors que nous vivons une vraie crise démocratique et un vrai désir de rupture avec le système mis en place par l'UMP et PS", commente l'élu municipal. On pourrait lui rétorquer que lors des dernières cantonales, les candidats de gauche désunis s'étaient tous retrouvés dans un mouchoir de poche… Derrière le FN et l'UMP, permettant ainsi l'élection de Solange Biaggi. 

Un appel des Gabians bis

"Lors de la campagne, j'avais approché la candidate du Front de Gauche, Marie Batoux [parti de gauche, ndlr] pour faire candidature commune. A l'époque, on distribuait des tracts qui avaient quasiment le même contenu. Cela n'avait pas pu se faire. Le Front de gauche venait de se créer". Rien n'indique que le moment sera plus idéal dans quelques mois alors que le Parti communiste a désigné Jean-Marc Coppola comme chef de file et négocie encore avec ses partenaires.

Pour porter sa candidature bien au-delà du seul parti dont il est l'un des cadres, Sébastien Barles s'appuie sur un appel pour un sursaut démocratique dont la liste des signataires sera rendu publique en septembre. Cet appel s'appuie sur celui des Gabians lancé en décembre dernier avec une base qui se veut élargie. L'ex candidat à la primaire socialiste Pierre-Alain Cardona serait de l'aventure. Certains sentinelles qui avaient dénoncé la subvention municipale au concert de David Guetta sont également approchés comme les animateurs de l'Appel du 1er juin.

Quant au caractère biodégradable de sa candidature, elle est justement suspendue à cet élargissement citoyen que Barles appelle de ses voeux. Si le parti choisira bien ses binômes paritaires fin août conformément à l'assemblée générale de mai, il espère toujours une liste élargie soutenue par EELV avec un nom qui brille en haut de l'affiche. Cinéaste, footballeur ou agent de joueur… La chasse aux people écolo-compatibles n'est pas terminée.