Remplacée, la directrice des services du département paie l’affaire de corruption

Actualité
le 25 Nov 2016
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Monique Agier n'est plus la cheffe des 6500 agents départementaux. Déjà présente sous la présidence de Jean-Noël Guérini, la directrice générale des services fait les frais de l'alternance politique mais aussi de l'affaire de corruption qui agite le département depuis plusieurs mois.

Monique Agier, à droite de Jean-Noël Guérini pendant une séance plénière au conseil général.
Monique Agier, à droite de Jean-Noël Guérini pendant une séance plénière au conseil général.

Monique Agier, à droite de Jean-Noël Guérini pendant une séance plénière au conseil général.

C’était une survivante de l’époque Jean-Noël Guérini. La directrice générale des services du département Monique Agier va finalement quitter cette fonction après un an et demi de service sous la présidence de Martine Vassal. Elle sera remplacée par Jean-Luc Bœuf qui occupait les mêmes fonctions à la Ville et à la communauté d’agglomération à Quimper.

À son arrivée, Martine Vassal avait choisi d’éviter “la chasse aux sorcières”, à savoir d’écarter une forte proportion des chefs de service. Certains anti-Guérini de gauche ne se privaient pas alors d’expliquer qu’elle s’était “glissée dans les chaussons de son prédécesseur”. C’est ainsi que Monique Agier était restée la cheffe de près de 6500 agents après un test sur six mois, jugé concluant par les deux parties. “On avait trouvé ça intelligent de la part de la présidente Vassal de garder la DGS et la DRH, félicite le délégué syndical CGT Jean-François Gast. Alors que la majorité politique venait de changer, cela permettait d’assurer une transition au moment où les compétences étaient redistribuées avec la naissance de la métropole.”

“L’affaire Chervet nous a obligés à accélérer”

Mais depuis, la donne a changé et une nouvelle affaire de corruption a frappé le département. Perquisitions, gardes-à-vue, cadre mis en examen et écroué après avoir avoué dans le bureau des juges d’instruction, articles dans les journaux : c’est peu dire que l’épisode a agacé l’exécutif. Il a été obligé de réagir vite en arrêtant toute une série de marchés et en diligentant un audit qui s’avèrera timide.

Le département n’a pas répondu officiellement à nos sollicitations sur le sujet. Un des piliers de la majorité, le vice-président chargé du budget Didier Réault explicite la décision : “L’affaire Chervet [du nom du cadre mis en examen, ndlr] nous a obligés à accélérer un certain nombre de choses. Au départ, on ne voulait pas bousculer les choses. Je pense que la présidente a voulu retrouver des gens plus dans la ligne.” Et l’élu de Mazargues d’ajouter : “Quand il y a une faute qui a été commise, il y a forcément une conséquence au niveau de la hiérarchie.”

Une dernière note pour mettre de l’ordre

Ironie de l’histoire, c’est Monique Agier, encore en fonction pour quelques jours, qui a signé le 18 novembre une note pour réguler plus fermement le système des marchés à bons de commande (MBC), au centre de l’affaire Chervet. Depuis 2011 et un audit concluant à un délit de favoritisme, alors que Monique Agier était déjà en poste, ces MBC sont remis en question. Mais les alertes internes ont parfois été ignorées ou prises en compte tardivement comme dans le cas de la candidature étrange, documentée par le Ravi et Marsactu, d’une entreprise familiale d’une LR pour un marché de débroussaillage. La hiérarchie, dont Monique Agier, avait alors ordonné de poursuivre la procédure malgré des vices de forme évidents. C’est finalement le cabinet de la présidente qui était intervenu pour y mettre fin.

Fidèle aux conclusions de la commission anti-corruption, la note du 18 novembre prévoit notamment de limiter les marchés à bons de commande supérieurs à 90 000 euros. Ceux-ci ne peuvent désormais être décidés que par… le DGS. Comme le déclare Yves Moraine, le conseiller départemental président de la commission des marchés publics, “ne pas faire de chasse aux sorcières c’est bien mais il y a un certain nombre de postes qui doivent être choisis”.

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Commentaires

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  1. marseillais marseillais

    Tout de même, on comprenait mal pourquoi elle restait en place après le changement de majorité. On peut penser à un deal Vassal/Guérini pour la maintenir en poste. Combien de couleuvres a-t’elle dû avaler et de couvertures administratives lui a-t’on imposé pour rester à ce poste stratégique durant tant d’années en eau trouble ?

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  2. bofitude bofitude

    Il n’y a aucune raison que les responsables au plus haut niveau ne soient pas inquiétés , alors que d’autres sont sanctionnés immédiatement.

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  3. Renardsauvage Renardsauvage

    Et où va-t-elle aller ?

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    • Regard Neutre Regard Neutre

      Madame Agier – Xmines-pourraient facilement diriger Edf ou Gdg….Elle possède les diplômes et l’expérience pour y prétendre.

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