Régionales-départementales : retour sur une drôle de campagne

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le 19 Juin 2021
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Avant le premier tour, Marsactu vous propose de revenir sur les enjeux et les moments décisifs d'une double campagne pas comme les autres.

Alors que s
Alors que s'amorce le retour à la vie normale, difficile de savoir si les électeurs reviendront aux urnes. (Photo LC)

Alors que s'amorce le retour à la vie normale, difficile de savoir si les électeurs reviendront aux urnes. (Photo LC)

Deux élections en une et clairement une hiérarchie. Si les départementales étaient une compétition de football, ce serait la Ligue 2. Non pas par la qualité des acteurs qu’on serait bien en peine de classer, mais par l’exposition que cette élection suscite, comparée aux régionales. Celles et ceux qui s’y présentent ce dimanche 20 juin le savent : leur score dépendra grandement de celui que leur parti obtiendra à l’étage supérieur. Place donc à un dimanche sur deux niveaux, où les sondages sortis des urnes pour les régionales donneront le ton national et local du moment politique.

Il s’agira aussi de voir si les électeurs retrouveront le chemin des urnes. La présence de Thierry Mariani et du Rassemblement national parmi les favoris constituera-t-elle encore une force de mobilisation ? Ou le désamour de la politique et de ceux qui la font, le discours de normalisation du parti de Marine Le Pen, les beaux jours et les restaurants rouverts confirmeront-ils la tendance de 2020 ? Avant de se retrouver pour une soirée électorale dimanche à 19 h 30 avec l’ensemble de la rédaction de Marsactu, retour sur les enjeux du scrutin.

Régionales : le duel qui éclipse tout le reste

Renaud Muselier avait retardé le plus possible l’annonce de sa candidature, trop à l’aise dans un costume de président de région doublé de la tête de l’Assemblée des régions de France. Il occupait l’espace en pleine pandémie fort de son poids institutionnel. C’est Jean Castex qui l’aura finalement obligé à redescendre dans l’arène d’un saut les deux pieds dans le plat de la bouillabaisse électorale.

Renaud Muselier a dû faire face à une fronde interne, pendant que Mariani s’adressait aux électeurs de droite.

D’une interview dans le Journal du dimanche, le Premier ministre a débranché la candidature de Sophie Cluzel, pourtant membre de son gouvernement, pour ranger la majorité gouvernementale derrière le président de région sortant. Le cas est unique en France et Renaud Muselier devient alors la cible de la droite qui veut encore croire à une candidature d’opposition à Macron à la présidentielle. À Paris, Éric Ciotti et Bruno Retailleau lui cherchent des noises. Au sein d’une droite locale historiquement dure, Renaud Muselier compte les défections, des colleurs qui n’affichent plus à de grands élus qui boudent sa candidature. Lui tente de tenir l’histoire par les deux bouts, écartant les parlementaires jugés trop proches de Macron pour mieux prendre sur ses listes des élus et des personnalités locaux qui soutiennent le Président de la République.

Pour Thierry Mariani, l’occasion est trop belle de l’étiqueter “candidat du gouvernement”. Le transfuge de l’aide droite de l’UMP mène une campagne est discrète et essaie de gommer les aspérités du parti à la flamme malgré les casseroles de certains de ses colistiers, dont les conseillers régionaux sortants Philippe Vardon et Frédéric Boccaletti. Il espère convaincre les électeurs de droite de franchir le Rubicon en rivalisant de propositions sécuritaires avec le président sortant.

Face à ce duel, les autres candidats peinent à exister. Jean-Laurent Félizia, conseiller municipal d’opposition du Lavandou, n’est devenu tête de liste qu’au prix de l’éviction de celle initialement désignée par son parti. Cornaqué par la direction nationale d’EELV, il a écarté de la liste d’union la France insoumise mais aussi Mad Mars, la cheville ouvrière de la victoire de la gauche aux municipales de Marseille. Et n’a pas su faire l’union des écologistes, perdant en cours de route le soutien du Niçois Jean-Marc Governatori, auto-proclamé centriste écolo, qui, comme en 2015, pourrait lui grappiller quelques points en présentant ses propres listes. Six ans après le retrait du candidat PS Christophe Castaner au nom du front républicain face à Marion Maréchal-Le Pen, Jean-Laurent Félizia incarne une gauche affaiblie coincée entre le risque de disparaître encore longtemps du paysage et celui de voir l’extrême-droite honnie être élue en triangulaire. Il tente d’exister par son programme.

Départementales : l’élection invisible

Une élection de Ligue 2 et une seule tête d’affiche, la présidente sortante Martine Vassal. Un an après avoir perdu Marseille, ville détenue depuis 25 ans par la droite, l’élue LR repart au combat pour conserver le puissant quoiqu’endetté département des Bouches-du-Rhône et sa précieuse aide aux communes. Elle vise la reconduction et a cette fois minimisé les risques de dissidences, créant une arche baptisée Provence unie. Pacte de non-agression avec LREM, débauchage de maires de gauche, rabibochage avec Bruno Gilles dissident aux municipales, la présidente du département porte ceinture et bretelles et affiche une nouvelle humilité.

Face à Martine Vassal, les autres listes n’ont pas de candidats officiels à la présidence du département.

Le RN se sachant peu favorisé par les duels promis au second tour dans chaque canton a plutôt boudé l’élection. Il affiche le maigre objectif de faire mieux que la dernière fois, c’est-à-dire d’obtenir deux binômes de conseillers départementaux. Sans désigner de candidat à la tête du département, l’Union de la gauche et des écologistes espère quant à elle créer la surprise. Cela passerait essentiellement par des victoires à Marseille où de nombreux élus estampillés Printemps marseillais visent la double casquette. Leur principal argument ? Mettre la main sur la cagnotte départementale pour permettre à la Ville de Marseille, corsetée dans ses maigres compétences et peu aidée par la métropole présidée par la même Martine Vassal, d’enfin déployer le changement promis aux électeurs en juin 2020. Dans ce dimanche électoral particulier, deux institutions peuvent en fait en cacher une troisième.

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Commentaires

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  1. julijo julijo

    ah ça !! pour une drôle de campagne, elle est drôle !
    je viens d’apprendre que plusieurs bureaux de vote n’ont pas pu ouvrir à l’heure….et des citoyens électeurs, impatients de voter à 8h ont du faire demi tour……
    marrant non ?
    ca va bien arranger la participation.

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