Regards de Provence s'ancre en bord de mer

Regards de Provence s'ancre en bord de mer

L'ancienne station sanitaire du Port s'apprête à achever sa mue. C'est entre ces murs dessinés en 1948 par Fernand Pouillon et réhabilités par l'architecte Guy Daher (associé à Thierry Durousseau) que le Musée Regards de Provence naîtra des cendres de l'histoire. Porte d'entrée des migrants arrivant à Marseille par voie maritime ou aérienne, l'édifice avait vocation à les accueillir et à dépister d'éventuelles maladies. La pièce des étuves, servant à désinfecter les vêtements des migrants, a été préservée à l'identique et servira d'espace d'exposition permanente sur la mémoire de la station sanitaire.

Le bâtiment de 2300 m² (dont 1215 m² d'espace d'exposition), labellisé Patrimoine du XXe siècle, est finalement un survivant. Abandonné durant une quarantaine d'années puis squatté, il a été menacé de destruction avant d'être choisi à l'issue d'une visite impromptue de l'équipe de la fondation Regards de Provence. Armée de lampes torches, l'équipe de Regards de Provence découvre en 2008 les pièces emmurées de la station sanitaire, remplies des vestiges des locataires clandestins et… d'une voiture brûlée. Chose improbable, les voilà conquis.

Il aura fallu aligner 6 millions d'euros, dont 4,2 millions par la Fondation pour réhabiliter le bâtiment et réaliser ce qui constitue l'investissement privé le plus conséquent des chantiers de l'année capitale. Le jeu en vaut sans doute la chandelle pour l'équipe de la Fondation Regards de Provence, au vue du positionnement stratégique du musée : apparemment coincé entre deux routes, le musée se situe tout de même au pied de la cathédrale de la Major, ancré sur la façade maritime, voisin du Mucem, du Fort saint-Jean et de la Villa Méditerranée. Désormais, il faudra patienter jusqu'à février 2013 pour que le musée ouvre ses portes au public et présente quatre expositions permanentes ou temporaires labellisées par Marseille-Provence 2013.