[Radio] “Marseille est à la mode, c’est à la fois notre richesse et notre problème”

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le 27 Avr 2024
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Une fois par mois, Marsactu se joint au journaliste Michel Gairaud pour l'animation de son émission sur Radio Grenouille "C'est pas pareil", consacrée à la politique... au sens large. Ce samedi, il reçoit le linguiste et spécialiste du parler marseillais Médéric Gasquet-Cyrus.

[Radio] “Marseille est à la mode, c’est à la fois notre richesse et notre problème”
[Radio] “Marseille est à la mode, c’est à la fois notre richesse et notre problème”

[Radio] “Marseille est à la mode, c’est à la fois notre richesse et notre problème”

Il l’aime autant qu’elle l’agace… Cette semaine dans vos oreilles pour C’est pas pareil, le linguiste Médéric Gasquet-Cyrus vient parler de Marseille, sa ville aux “identités multiples”. Marseille, “insupportable de saleté, de désordres, d’inertie parfois, avec les transports, les services publics”, s’engatse le chercheur d’Aix-Marseille université. Oui, mais Marseille bouillante avec l’OM dont il est un fervent supporter. Et Marseille vivante avec ses cultures et ses parlers si singuliers que l’universitaire adore décrypter et partager. Que ce soit dans le sérieux de ses travaux, comme via de drolatiques ou addictifs autres formats.

Sur France Bleu Provence, le professeur tient une chronique matinale quotidienne “Dites-le en marseillais” qui ne manque pas de galéjades. Il est aussi le fondateur du jeu en ligne de devinettes de mots du vocabulaire local Motchus. Une variante du célèbre Motus dont le titre est à prononcer avec un “tche” qui donne des boutons à Eric Zemmour. Le polémiste d’extrême droite alléguant à tort que l’affrication – terme consacré à cette façon de prononcer bien connue à Marseille, mais pas que – serait due à un soit-disant grand remplacement. Avec facétie, Médéric Gasquet-Cyrus désamorce en expliquant que cette fameuse affrication n’a rien à voir avec l’Afrique, même si les mots se ressemblent.

Médéric Gasquet-Cyrus publie des bouquins aussi, beaucoup, souvent. Son dernier ? À Marseille ça se dit comme ça !, édité par Le Robert, sort en libraire ce 2 mai. “Le marseillais, ce n’est pas un argot, ni du mauvais français : c’est du français”, y proclame-t-il. “Linguiste atterré” avec d’autres collègues de la discipline, il s’insurge contre les obsessions de l’Académie française et de personnalités réactionnaires au sujet “d’idées fausses”. “Le Français va très bien, merci”, argumentent collectivement Médéric Gasquet-Cyrus et sa bande de linguistes universitaires et youtubeurs dans un livre-tract aux éditions Gallimard. Et même quand c’est Aya Nakamura qui le chante avec des onomatopées, comme l’ont fait en leur temps Serge Gainsbourg, Jacques Dutronc ou Claude François. Un des nombreux sujets débattus au cours de cette heure de tchatche sans tabou.

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Commentaires

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  1. Jack Chaboud Jack Chaboud

    A Marseille, on est fier de l’OM, mais le centre de formation pourrait être meilleur, il n’y a pas d’équipe féminine de football en 1ere division, il n’y a pas de grande équipe de basket, de rugby, et le centre nautique est réservé à une élite, alors qu’il n’y a pas de piscine publique avec bassin de 50 mètres.
    Ca ne m’empêche pas d’aimer Marseille, où j’habite depuis peu.
    Jack Chaboud

    PS Je ne dis rien des bibliothèques publiques et des cinémas d’art et d’essai.

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    • Alceste. Alceste.

      Regardez les résultats du centre de formation , ils sont plutôt bien avec JPP. Pour le Basket , le SMUC est en N2 féminin et masculin et de superbes équipes de jeunes. Pour le reste ne dites rien, ou plutôt il n’y a plus rien à dire “Ite missa est”

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  2. Alceste. Alceste.

    Petit commentaire sur la qualité du français exprimé ( Dutronc, Gainsbourg , etc). Si vous avez du temps à perdre écoutez un “podcast” ( soyons fous , soyons modernes) de François Mauriac , de Jean Pierre Chabrol ( l’écrivain cévenol) , Michel Serres ou bien encore de Régis Debray.Il y en a pour tous les goûts , de véritables merveilles de conversations.Une qualité d’expression extraordinaire, le mot juste , une élocution remarquable.
    J’apprécie Gasquet-Cyrus ou bien Jean-Marc VALLADIER , j’ai toujours plaisir à les lire , mais leurs dictionnaires ou lexiques n’ont quand même pas l’ampleur et la richesse du Littré. Nous sommes à Marseille , mais toute chose à ses limites, y compris l’exagération
    Après ces quelques remarques , je sens que je vais me faire camphrer par quelques blonds après une bonne filade.

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  3. Patafanari Patafanari

    Certains pauvres désirent s’exprimer dans une langue précise et raffinée.
    Il se font traiter de bouffon et de traîtres par leurs camarades . Et certains politiciens et universitaires affectent un débraillé, tant dans leur apparence physique que dans leur expression orale en croyant se rapprocher du »peuple «  et s’attirer ses faveurs.
    Seuls les journalistes bredouillent naturellement.

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  4. Andre Andre

    Ce n’est pas dit dans l’article, “pas grave!”, mais le “tche” est tout simplement la prononciation du “che” en provençal. Je dis cafòu(t)chi, avec d’ailleurs l’accent tonique sur l’avant dernière syllabe. Beaucoup de mots du marseillais viennent de cette langue qui était encore parlée quotidiennement par les classes populaires au début du 20e. De nombreux immigrés italiens ou espagnols ont fait leur intégration linguistique par le provençal, qui était plus facile pour eux.
    Quant à la critique facile de Marseille et des Marseillais, y compris par certains qui sont venus y habiter, elle est souvent caricaturale et sans nuance, comme venant de certains qui se croient appartenir à une catégorie supérieure plus “française”, avec tous les éléments de langage qu’ils croient bon rattacher à la classe à laquelle ils se complaisent d’appartenir.
    Ceci étant dit, j’y suis né mais cette ville parfois me désole. Etant urbaniste, je ne peux pas exemple que constater qu’elle n’a pas connu l’essor de tant de villes européennes au 18me et qui leur donne leur parure actuelle.. Un centre ville riquiqui, des projets avortés et aujourd’hui point de piscines, des écoles délabrées… Une malédiction? (sic) Il y aurait des explications, économiques et sociologiques, nombreux ont écrit dessus…

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  5. Alceste. Alceste.

    André , Marseille fille de Phocée selon la tradition posséde au moins un trait commun dans l’ héritage de sa mère d’être une “bouche” puisqu’il est de bon ton de parler marseillais. Hérodote disait que les Phocéens parlaient fort mais sans conséquences (comme quoi !), déjà à l’époque. Alors introduire quelques mots “marseillais” dans une conversation peut être expressif, drôle , amusant ou caractéristique d’un contexte. Mais cela n’est plus une langue vivante , elle est morte depuis belle lurette. Cela fait vendre quelques bouquins au passage , on ne va pas le repprocher aux auteurs. S’exprimer dans un français correct n’est pas anormal , ou du moins cela le parait aujourd’hui surtout chez les “rhénés” comme un et là est bien le problème.
    Vous repprochez à certains de parler français en France , curieux comme attitude. Beaucoup de mes amis , qui n’ont pas des moyens énormes et qui n’appartiennent pas à “certaines classes” comme vous le sous entendez s’expriment dans un français remarquable . Un marseillais n’est pas obligé de parler comme un Payot.Problème d’éducation.
    En tant qu’urbaniste marseillais il faudrait susciter un musée de tous les projets architecturaux souhaités par les zédiles successifs depuis 500 ans. Les archives en sont pleines . Marseille se compare volontiers à Barcelone , Gênes, Naples, Venise qui était des Cités-Etats, elles . Marseille n’a été qu’une ville de marchands.Donc sans moyens sans ambitions, sans réel rayonnement sauf sous Napoléon III.
    Madame Carlotti , affirmait dernièrement que Naples et Marseille étaient soeurs, pour la drogue et la mafia sans doute , mais pour la question architecturale sûrement pas.
    Il n’y a pas de malédiction sur cette ville , simplement les zédiles se racontent des histoires à son sujet en évitant bien soigneusement sa réalité.

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    • Andre Andre

      Alceste, vous avez dû me lire en diagonale ou bien, avec votre sens de la critique voire de la polémique, vous me prêtez des propos qui ne sont pas les miens, pour mieux rebondir dans la contradiction, sans doute.
      Explication de texte : Si je fais référence au provençal, c’est parcequ’il a pu influencer le français parlé à Marseille qui, à l’oral, n’est pas exactement le même que celui parlé à Paris ou Rouen. A commencer par moi-même.
      Quant au bon usage du français (que faisons nous ici même?), je ne vois pas en quoi on pourrait le reprocher à qui que ce soit, cela n’aurait pas de sens. Je faisais juste référence à certains petits snobinards qui affectent dans leurs propos de tout critiquer de cette ville et de ses habitants, en croyant se placer au-dessus, socialement et culturellement.
      Quant au patrimoine architectural, nous sommes par contre d’accord. On ne peut comparer Marseille à Naples qui a d’ailleurs été la capitale d’un état. Les beaux morceaux d’architecture se trouvaient en fait à la périphérie, dans les bastides où les riches marchands habitaient et où ils avaient investi contrairement au centre ville. Bastides qui pour la plupart ont été méthodiquement démolies dans les années 60_70. Le phénomène n’est il pas comparable aujourd’hui, sauf qu’avec la voiture ceux qui en avaient le désir et les moyens ont pu s’éloigner encore plus, Cassis, Bandol, Carry. L’ancien maire de Marseille n’habite a-t-il pas St Zacharie? Ce n’est pas un reproche, juste un constat qui peut expliquer bien des choses.

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  6. Alceste. Alceste.

    André, votre complément est tout à fait pertinent,surtout au sujet des snobinards marseillais auxquels vous faites reference, alias les “.les jambons” en marseillais. Concernant le provençal, il subsiste quelques influences grammaticales et surtout un lexique de quelques dizaines de mots qui colorent les conversations locales ou bien les polars dits marseillais.
    Un peuple est une langue, concernant le marseillais nous en sommes au stade du folklore avec de plus un accent qui s’étiole..

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