Quel maire de Marseille serez-vous, Patrick Mennucci ?

Dans la course à la primaire, Patrick Mennucci est le premier parti. Mais dans une élection inédite à Marseille, difficile de dire quelle stratégie est la meilleure pour l'emporter en octobre prochain. Le premier avantage de cette course de fond est qu'il a pu polir les propositions qu'il avait formulé lors de son meeting de lancement, le 8 avril dernier. "Entre temps, il est allé à la rencontre des Marseillais au cours des nombreuses initiatives de campagne de ces derniers mois, précise son équipe. Cela lui a permis d'affiner et de préciser les idées qu'il avait défini au cours de son meeting de lancement". Il répond à vos questions ce soir à partir de 18 heures.

Retour sur ses principales propositions

Au printemps, il avait défini les sept piliers "du redressement de Marseille" qui recoupent les grandes compétences municipales et qu'il avait réparti en têtes de chapitre : l'école bien sûr, qu'il présente en tête de liste de son bilan de maire de secteur, mais aussi des chapitres plus larges titrés Rendre la ville aux Marseillais, faire respirer Marseille ou encore relever le défi de l'emploi que l'ont peut consulter sur le site internet du candidat. Ces propositions ainsi rassemblées mélangent parfois les niveaux d'appréhension et certaines formules notamment chiffrées ne sont pas détaillées dans leur mise en oeuvre. C'est le cas par exemple des 5000 places de parking en silo que le candidat voudrait voir construire à Cap Pinède en lieu et place des 500 prévus. 

Mais la campagne de terrain est passée par là. Il a mis de côté certaines propositions clivantes comme l'installation de containers dans le massif de La Nerthe. Patrick Mennucci a fait évoluer ses propositions. "Ces rencontres de terrain l'ont amené à mettre en avant trois grands axes prioritaires, reprend-on dans son équipe de campagne. La première est la question de la gouvernance qu'il avait déjà abordé sous le thème général "changeons les règles". Mais cette question est revenue très fort. C'est devenu un des axes programmatiques qu'il présentera lors du banquet républicain, vendredi soir".

Une nouvelle gouvernance

Certains concurrent(e)s aux primaires – et en particulier Marie-Arlette Carlotti – ont fait de la nouvelle gouvernance un vrai cheval de bataille d'entrée en campagne. Or, cette question a visiblement une vraie résonance. Lors du banquet républicain, Patrick Mennucci va donc remettre au centre du débat les 18 propositions qu'il avait martelées lors du meeting du parc Chanot. Il évoque notamment "la cogestion" du maire avec le syndicat majoritaire, Force ouvrière. Pour contrer ce jeu de duettiste historique, il propose de mettre en place une grande conférence sociale avec l'ensemble des organisations syndicales. Il souhaite également mettre en place des commissions pour mettre fin à l'opacité de la gouvernance Gaudin. Celles-ci concerneraient l'attribution des crèches, des emplois municipaux, des logements sociaux et les subventions municipales. Il prévoit également la nomination d'un adjoint délégué à la transparence et la mise en place d'un observatoire indépendant et d'un comité d'éthique.

Un maire à plein temps

Ces propositions sur la gouvernance dessinent le portrait en creux du maire qu'il souhaite être. "Il veut être un maire à plein temps et il a déjà annoncé qu'il quitterait ses autres mandats, précise une proche. Cela passe aussi par une équipe d'adjoints resserrés sur les compétences réelles de la ville. Son équipe sera également à l'image de Marseille, jeune et symbole de sa diversité". Dans le costume du maire, Patrick Mennucci se voit en VRP, prêt à défendre les couleurs de sa ville aux quatre coins du monde. Il se veut être un "go between" qui facilite l'installation des entreprises dans sa ville. "Il attend de ses futurs adjoints le même investissement". Son équipe resserrée va de pair avec une décentralisation de nombreuses compétences vers l'échelon des mairies de secteur. Ce sera le cas notamment de la propreté mais également de l'attribution des places en crèches.

50 000 emplois en six ans

"L'autre axe fort qui est revenu de ces rencontres de terrain est la question de l'emploi, relate-t-on dans son entourage. Il a promis de faciliter la création de 50 000 emplois privés durant son mandat. Lors du banquet républicain, il expliquera comment il compte jouer pleinement son rôle de maire sur ce plan. Cela passe notamment par la mise en place par une vraie politique foncière tant pour permettre la réalisation de logements sociaux dans tous les secteurs de la ville que pour installer des zones d'activités". Il a également dévoilé des gisements possibles d'emplois dans le tourisme, le nautisme et les services à la personne. Il présente également le port, impérativement transféré à la métropole, comme le véritable levier du développement du territoire vers la Méditerranée et au-delà. Ce fervent supporter de la métropole souhaite que le port ait comme président celui de la métropole et comme vice-président le maire de Marseille. "L’accueil d’un million de containers supplémentaires représente un potentiel de 8000 emplois directs et indirects", écrit-il sur son site.

Un maire métropolitain

Si le candidat Mennucci annonce qu'il renoncera à ses autres mandats, il continuera de peser au sein de la métropole dont il est un des plus fervents supporters au point de se créer de vraies inimitiés avec ses camarades socialistes du reste du département. Cette conscience métropolitaine ne signifie pas pour autant qu'il entend concéder à l'échelon supérieure la majeure partie des compétences stratégiques. "Le maire de Marseille pèsera de tout son poids dans le projet métropolitain, affirme-t-on dans son équipe. C'est pour cela que Patrick Mennucci fait des propositions très précises sur des sujets qui relèvent de compétences partagées". C'est le cas notamment de la question des parkings ou des transports très détaillée dans son projet. Sur la sécurité, il propose d'accompagner le travail de l'État en doublant le nombre de policiers municipaux. Et ses idées ne s'arrêtent pas là : le candidat a des projets pour la culture, la démocratie participative ou le patrimoine local. À lui de les défendre face aux lecteurs de Marsactu en live ce jeudi à 18 heures. Et à vous de jouer dès maintenant en posant vos questions dans les commentaires.

En page 2, les réponses aux questions restées en suspens après le chat.

Patrick Mennucci a répondu aux questions restées en suspens après la diffusion du chat :