Projet Idex : vers une université à deux vitesses ?
Le champagne est encore de sortie, les plus larges sourires aussi. Aix-Marseille université a été retenue vendredi parmi les huit lauréats de l’Idex, les projets d’excellence liés au grand emprunt. De quoi donner à l’université plus de moyens. Trente millions d’euros supplémentaires viendront de l’Etat chaque année. Les collectivités locales et les organismes partenaires (CNRS, Inserm, IRD, CEA, Centrale, IEP, etc.) vont eux aussi mettre la main à la poche pour une enveloppe globale, intérêts compris, qui devrait osciller « entre 700 et 800 millions d’euros », selon le président de l’université Yvon Berland.
Jean-Paul Caverni résume le sentiment de l’ensemble des porteurs du projet : « mieux vaut être dedans que dehors », estime le très probable futur vice-président de l’université en charge de la mise en place concrète de l’Idex. L’Etat n’a pas eu peur de dessiner une carte de France de l’enseignement supérieur et de la recherche particulièrement déséquilibrée. Quatre sites parisiens, Strasbourg, Toulouse et Bordeaux constituent les sept autres sites retenus. Lyon est out, Montpellier et Grenoble aussi : un boulevard pour l’Amu dans le grand sud-est.
Comme toute grande évolution, cette sélection suscite aussi des inquiétudes. En interne d’abord. Aussi, les initiateurs du projet se sont voulus rassurants face à la communauté universitaire. Le projet reste pluri-disciplinaire et les filières qui ne seront pas incluses dans les premiers appels d’offre bénéficieront de la réussite des autres pour avancer, nous explique en substance Marc Pena, le troisième larron de l’équipe Berland.
Cette victoire suscite aussi des enjeux externes, qui ne sont pas forcément l’affaire de l’Amu dans la logique actuelle de concurrence entre les universités. Reste que l’on ne peut s’empêcher de craindre un système à deux vitesses. L’université, mieux dotée, va susciter l’intérêt de chercheurs français et étrangers en quête de fonds pour approfondir leurs travaux. Les meilleurs seront retenus, appauvrissant de fait les universités qu’ils quitteront. Les étudiants, qui seront rapidement au fait des réputations des différentes formations, ne tarderont pas à suivre, le meilleur moyen pour obtenir le master ou le doctorat rêvé dans l’université X restant, jusqu’à preuve du contraire, d’effectuer sa licence dans la même université X.
Nous avons rencontré, avec Esther Griffe, le recteur d’académie et le président d’université. Ils évoquent leur joie et reviennent sur les inquiétudes soulevées précédemment.
Et nous en avons profité ce matin lors du conseil municipal pour interroger Jacques Boulesteix, directeur de recherches au laboratoire d’astrophysique de Marseille, conseiller municipal et président du Conseil de Développement de MPM sur le sujet :
Commentaires
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Mr Boulestex a raison. On s’en fout un peu d’une Université élitiste. Ce qui importe est de savoir si elle va aider Marseille a sortir de sa pauvreté.
Donc formation, formation, formation… Que les universitaires n’oublient pas aussi qu’ils doivent aider ceux qui n’ont aucune formation, qui rament, sont au chômage…
L’université dans sa bulle, c’est fini. On a besoin de nos cerveaux pour se développer, donner de l’espoir à nos jeunes et aider la ville à s’en sortir.
L’université est l’université de tous, même des chômeurs…
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Il est quand-même étonnant, le temps qu’il faut aux journalistes pour réaliser ce qui se passe dans ce pays depuis des décennies. Ce que craignent certains journalistes, a cours depuis longtemps – depuis toujours, on a envie de dire. L’égalité de l’instruction, l’égalité des chances, n’a jamais existé dans ce pays. Et s’il y avait un semblant d’ascenseur social, à travers un système d’éducation, d’études et de concours, il a disparu depuis longtemps. Jamais les inégalités de chances étaient aussi flagrantes qu’aujourd’hui. Que l’actuel système ne va pas inverser la tendance, c’est évident. Mais prétendre qu’avant, tout était mieux, est tout simplement un mensonge.
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l universite unique ce n est pas simplement la carotte, c est le plat de lentilles de la conception liberale de l enseignement superieur
c est un elitisme de façade car c est le renoncement devant la norme anglosaxonnclaude hagege nous donne des pistes interessantes a ce sujet
posons la democratisation dans l exigence de la qualite et non de la selection par l argen
vivement le renouveau de la notion de service public et non a ces pseudos gestionnaires dont l ambition ou plutot lasuffisance personnelle n a d egale que leur mediocrite
des forces existent pour faire autre chose et inscrire l universite non dans le bien etre de quelques uns aujourdhui au pouvoir mais pour l interet de tous
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