[Pris en flag] L’excuse bidon de la Ville pour faire payer les activités périscolaires

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le 13 Fév 2015
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Que les parents d’élèves s’en prennent aux socialistes. C’est en substance la réponse de la majorité municipale qui veut rendre les activités périscolaires payantes à partir de la rentrée de septembre. Interrogé lors du traditionnel déjeuner de préparation du conseil municipal, où la mesure sera proposée au vote, le président du groupe UMP Yves Moraine a aiguisé sa formule : “Payant, c’est Peillon. C’est la réforme elle-même qui induit le risque que la totalité de la semaine d’éducation nationale ne soit pas gratuite. Ensuite, les socialistes marseillais sont comme d’habitude dans l’incohérence : ils nous demandent de réclamer l’aide de la CAF mais pour cela il faut obligatoirement rentrer dans le dispositif ALSH et donc rendre les activités payantes.”

ALSH, pour accueil de loisirs sans hébergement, le nom techno des centres aérés. À compter de septembre, la mairie pourra prétendre à l’aide de la caisse d’allocations familiales (CAF), soit 1,50 euros par après-midi et par enfant accueilli. Sur l’année scolaire, 1,7 million d’euros devraient ainsi entrer dans les caisses de la Ville.

“Gratuité possible” selon la CAF

Mais pour cela, il faut renoncer à la gratuité, assure également Danièle Casanova, adjointe à l’éduction : “Les ALSH demandent obligatoirement une participation des familles.” Renseignement pris, la CAF conditionne d’ordinaire son aide aux ALSH à l’existence d’un paiement minimal, selon un barème dépendant des revenus des familles. Mais les temps d’activités périscolaires créés par la réforme de Vincent Peillon font exception, comme le précise une brochure que nous a fait parvenir en guise de réponse la CAF.

Une page plus bas dans ce même document, un tableau synthétique confirme la “gratuité possible” pour “l’aide spécifique” versée dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires. Contactée, Danièle Casanova n’a pour l’heure pas retourné notre appel.

Si elle n’est pas réglementaire, la raison du recours au payant est donc uniquement budgétaire. C’est d’ailleurs ce qu’explique le rapport d’orientations budgétaire présenté au conseil municipal ce lundi : “Pour les activités périscolaires, la gratuité de la 1ère année d’application s’imposait dans le contexte de sa mise en place progressive. Compte tenu du coût très important de cette nouvelle dépense pour la Ville et de l’évolution de ces activités sous le régime des Accueils de Loisirs Sans Hébergement (ALSH), il sera demandé une participation minime aux familles pour leur financement.”

Moins de 10% du coût total

La Ville estime le coût des trois heures d’activités périscolaires à 20 millions d’euros par année scolaire. Soit “18,5 euros par enfant et par après-midi”, précise Jean-Claude Gondard, directeur général des services. Pour faire face à cette dépense, la mairie bénéficie actuellement du “fond d’amorçage” versé par l’État, à hauteur de 90 euros par enfant et par an. Pour 2015/2016, cette aide sera réduite à 50 euros. La ville perd le bonus réservé aux 250 communes les plus pauvres : elle est 256e. Mais l’aide de la CAF permise par l’accueil en centre aéré et la signature d’un projet éducatif de territoire (PEDT) devraient prendre le relais à hauteur d’environ 53 euros par élève.

Selon les calculs de Jean-Claude Gondard, cela laissera tout de même une quinzaine de millions d’euros à la charge de la Ville. À côté de son programme d’économie et de l’augmentation annoncée des impôts, la collectivité a donc choisi de réclamer la participation des familles, ce qui selon Jean-Claude Gondard devrait rapporter 1,7 millions d’euros, moins de 10% du coût total.

Quitte à décourager la participation aux activités qui n’attirent aujourd’hui que 30 000 des 74 000 écoliers de Marseille ? “À l’échelle du département, on n’observe aucune incidence entre les communes qui font payer et celles qui ne le font pas, a assuré à la presse Danièle Casanova. Et le maire a insisté pour que les tarifs sociaux soient les mêmes qu’à la cantine.” La faiblesse de l’affluence s’explique surtout par la grève régulière des cantines le vendredi midi, a ajouté Yves Moraine. Cette fois-ci, la faute en incombe à “un syndicat politisé” – la CGT – a-t-il dénoncé.

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Commentaires

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  1. Marssien Marssien

    18,5 euros par enfant et par semaine, c’est 2 à 3 fois plus que dans toutes les autres villes, cherchez l’erreur

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  2. jexprime jexprime

    a lyon c’est entre 2 et 19€ par enfants et par semaine…..
    Lyon, gérée par la gauche !!!

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  3. Anonyme Anonyme

    Une fois de plus Madame Casanova et Monsieur Gaudin pris en flagrant délit de mensonge, c’est une honte.
    Merci à Marsactu de faire du vrai journalisme en allant vérifier les propos de ces charlatans.

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  4. bibo bibo

    Le racket continue… Jusqu’où les électeurs toléreront-ils cela ?

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  5. Max Max

    Monsieur Gaudin n’a pas licencié Casonova pour récompenser sa fidélité, mais elle a atteint ses limites depuis bien longtemps. De la compétence pour gérer la petite enfance serait la moindre des bienveillances.

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  6. Bruno Gilles Bruno Gilles

    D’abord donnons les bons chiffres …. 2 € par semaine soit 8€ par mois
    Maintenant on peut critiquer …

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  7. José 2015 José 2015

    Et si on vendait le Stade Vélodrome, hein ? Et si on récupérait ainsi les quelque 500 millions d’euros au final (chiffres de la Cour des Comptes..) pour financer l’éducution, les activités péri-scolaires, la culture, valoriser le patrimoine urbain, valoriser les maigrichons espaces verts etc… ? My god : cette équipe municipale est une immense gifle gaudinesque et farcesque infligée chaque jour aux habitant(e)s de Marseille et de MPM !!!

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  8. Roldic Roldic

    Que ce soit la ville ou la CAF qui paye,l’argent sort de la poche des contribuables qui devrons payé pour une réforme qu’ils n’ont pas demandé.
    Le PS au pouvoir impose aux municipalités une réforme et de ce fait rejette à celles-ci les difficultés de la mise en place et le financement.
    La manœuvre à marché, les parent d’élèves et les enseignants de gauche (les antres suivent le mouvement sans savoir ce qu’il en est) s’en prennent au municipalités et avec l’aide du tapage médiatique des médias aux ordres du pouvoir en place.

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  9. Titi Titi

    Bon je reconnais que cela n’est pas très habile en terme de communication.

    S’il n’est évidemment pas normal que les parents soient mis à contribution dans le cadre d’une réforme de l’éducation nationale, je pense qu’il faut garder à l’esprit que les municipalités (Marseille, Lyon et bien d’autres) ne font que ce que la réforme les autorise à faire c’est à dire demander une contribution.

    Pourquoi ne pas pointer du doigt les auteurs de cette réforme qui n’ont pas eu la présence d’esprit d’insérer le mot “gratuit” dans leur texte ?

    Pourquoi se focaliser sur des histoires d’argent et ne pas se mobiliser sur le sujet de l’intérêt des enfants dans le cadre d’une réforme dont les effets sont plus que discutables ?

    Info du 10/02/2015 :
    “Selon un sondage diffusé par le SNUipp-FSU, principal syndicat d’enseignants du primaire, les activités périscolaires, mises en place depuis la réforme des rythmes scolaires, auraient un «impact négatif» sur l’attention et la fatigue des élèves.”

    Ce sondage a été fait sur un échantillon de 16 764 enseignants.

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  10. Anonyme Anonyme

    Pour ma part j’ai 2 enfants, soit 4euros*36 semaines c’est au final 144 euros / an cela va représenter pas loin de 12% d’augmentation de la taxe d’habitation. Ensuite 72 euros par enfant (parents) + 50 euros Etat+ 54 euros CAF = 176 euros soit environ le coût moyen relevé dans les autres collectivité. Donc les parents 1er payeur, ensuite la CAF, l’Etat, la Mairie proche du 0. derniere remarque et puis j’arrête, si 30 000 élèves payent 72 euros cela fait 2,1 millions d’euros et non 1,7 millions…

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  11. Anonyme Anonyme

    “Au final, les communes estiment en moyenne à 175€ le coût supplémentaire par enfant et par an. Pour 25% d’entre elles, ce coût est même supérieur à 200 €. Par des effets d’économie d’échelle, ce coût est logiquement plus important dans les collectivités de 2 000 à 10 000 habitants (196 €) que dans celles de plus de 30 000 habitants (175 €).” Evaluation rythmes scolaire Andev/sodexo
    http://www.andev.fr/portail/images/fichiers/fond_documentaire/Les_Congres/livret%20Sodexo.pdf

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  12. Delair Delair

    Pour madame Vassal c’est de la loi de Peter dont il faut parler non? Quand je pense que d’aucuns comparent Marseille à Lyon, mouarf. Comparer une agglomération gérée avec vision et une république bananière non gérée dans ses pouvoirs régaliens par des incompétents. Ah j’oubliais aussi les fameux mousquetaires de la propreté …pauvre Alexandre Dumas.

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  13. leravidemilo leravidemilo

    On a vraiment à faire à une bande de fiers imbéciles qui confondent les lois s’appliquant aux temps scolaires et celles relevant de l’organisation du temps libre, qui dépendent qui plus est de deux ministères différents et ce depuis quelques 4 ou 5 décennies au moins, qui ne comprennent rien aux logiques de la CNAF qui, à les entendre, encouragerait donc nationalement et règlementairement la grande majorité des communes (qui n’y ont même pas pensé) à faire payer les familles pour que les enfants aillent à l’école (le comble d’une politique familiale bien sentie). Au vu de ce genre de boulette, on peut imaginer que ça roupille sec et régulièrement sur les bancs du sénat! Et en même temps à une bande de menteurs grossiers et cyniques, prêts à n’importe quel bobard visiblement. Si la Caf 13 n’était pas sous tutelle, aux dernières nouvelles qu’ils veulent bien donner, son C.A pourrait tout de même se fendre d’un communiqué officiel, quitte à embarrasser l’adhérent d’honneur.( sous tutelle de qui d’ailleurs et pour combien de temps encore; ça commence à ressembler furieusement à une vulgaire fédération du P”S”.). Vraiment cette réforme aura été, jusqu’au bout , l’occasion de boire jusqu’à la lie l’incurie de notre Gaudinesque équipe, outre qu’elle aboutit au final, sur marseille, à déscolariser effectivement un nombre conséquent d’élèves, avec les conséquences qu’on peut imaginer et sans que personne ne prenne vraiment la peine de le relever, et de faire une évaluation précise de ce grave phénomène (ça doit somnoler sérieux à l’inspection académique itou); Bon, à part tout ça, on est quand même heureux d’apprendre que, depuis quelques jours visiblement, et à la veille de sa triomphale entrée dans la glorieuse métropole Vallsienne, Marseille est sortie de la liste des 250 communes les plus pauvres de France. Oh bien sur, on reste un peu dubitatifs, on aimerait avoir quelques précisions sur cette magnifique statistique, savoir par exemple si ça intègre l’outre mer, et notamment la Mayotte et autres Guyane et Réunions… mais la, c’est peut être trop demander.

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  14. Electeur du 8e Electeur du 8e

    Ceux qui pensent que, sous prétexte que la réforme des rythmes scolaires a été décidée par décret (comme toutes les autres avant celle-ci), Gaudin et compagnie ont eu raison de vouloir ne pas l’appliquer, devraient lire cette analyse d’un avocat spécialiste du droit des collectivités locales : http://www.lagazettedescommunes.com/234910/reforme-des-rythmes-scolaires-un-maire-peut-il-refuser-de-lappliquer/

    Je cite : “il existe une panoplie d’outils pour contester la légalité d’un texte ; ce n’est pas laissé au libre-arbitre des élus.”

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  15. Anonyme Anonyme

    Flagrant délit de mensonge ! Ce n’est pas la CAF qui oblige à la participation financière des familles ! Marseille, ville ennemie des enfants et des jeunes…

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  16. Trésorier Trésorier

    Cette réforme coûteuse en argent public et en perte de résultats scolaires (pourtant déjà pas fameux…) aura aussi bien désorganisé les communes.
    Ou comment payer plus cher pour avoir de moins bons résultats scolaires !!!
    Qui aura le courage de supprimer cette idiotie comme les 35h qui nous coûté tant d’impôts, de déficits et d’emplois non créés ?
    Comme jexprime, les socialistes marseillais sont à priori contre ce que font les socialistes lyonnais. Je rappelle pour nos abrutis locaux, Lyon est une commune riche, pas Marseille

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  17. JL41 JL41

    Le contexte de la décision de demander une contribution de 2 € par semaine aux parents, dont la moitié seraient exonérés ou verraient cette contribution réduite de moitié :
    « Marseille a vu sa dotation globale de fonctionnement (DGF) versée par l’État réduite de 8 millions d’euros à 165 millions l’an dernier. En 2015, la baisse sera de 20 millions comme les deux années suivantes. Parallèlement, la réforme des nouveaux rythmes scolaires coûte plus de 21 millions par an à la Ville. Or l’aide de l’État se limite à peine à 6 millions cette année et pas plus de 7 millions en 2015.» : http://www.lefigaro.fr/impots/2015/02/16/05003-20150216ARTFIG00008-marseille-va-devoir-augmenter-les-impots.php
    1) Le coût de 21 millions avancé par la ville est-il plausible ?
    2) Comment ont procédé d’autres grandes villes comme Paris ou Lyon dans ce contexte de réduction de la DGF ?

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