Pour sa marina olympique, Marseille cherche encore cinq millions d’euros
Chiffrée dans un premier temps à 39 millions d'euros, la facture pour la base nautique du Roucas blanc s'approche désormais des 50 millions. En cause, l'inflation, mais aussi, quelques aléas plus locaux. Tandis qu'elle met actuellement 10,6 millions d'euros dans ce projet, la Ville espère en trouver cinq de plus.
L'anse du Roucas blanc se prépare à accueillir la base nautique olympique. (Photo : ML)
Les travaux sont visibles depuis plusieurs mois pour qui fréquente le littoral Sud de la ville, tout comme les immenses panneaux qui accompagnent ces aménagements, entre le David et la Corniche. Difficile d’ignorer qu’ici, la future base nautique qui permettra d’accueillir les Jeux olympiques à Marseille est en train de sortir de terre. Ce que l’on sait moins, c’est que la facture qui va avec grimpe, grimpe, comme une petite bête qui va finir par coûter des millions.
Ce lundi, la maire adjointe déléguée aux grands événements donnait une conférence de presse dans l’enceinte du stade Vélodrome pour dérouler le programme sportif de cette année 2024. Questionnée par Marsactu Samia Ghali détaille l’addition de la marina olympique. 31,5 millions de “travaux de construction terrestre”, 13,7 de travaux maritimes et 4 de travaux “annexes”, le tout pour un montant total de 49,2 millions d’euros. Une facture, admet l’élue divers gauche, qui a accusé une augmentation de “7 à 8 millions à cause des aléas”. Voyant venir la critique, Samia Ghali poursuit : “Entre le moment où le marché est passé et maintenant, il y a eu le Covid, l’inflation. Ce contrat a été signé par mes prédécesseurs et nous n’avions pas vraiment le choix.” Pour autant, l’élue ne manque pas de souligner que l’équipement bénéficiera par la suite aux Marseillais qui pourront s’y promener, ainsi qu’aux stagiaires qui pourront être accueillis sur la base en plus grand nombre.
Passé sous Gaudin, le contrat en question lie la Ville à l’État. Mais outre l’inflation, d’autres éléments plus locaux ont participé à augmenter la facture, dont la rallonge s’élève plutôt autour des 11 millions depuis les 38 millions prévus en 2020. Une rallonge dont une grosse partie n’a, pour le moment, pas de financeur.
Une participation de la Ville à 15,6 millions ?
Selon Samia Ghali, il resterait à ce jour cinq millions d’euros à trouver pour boucler le budget de la marina olympique. “Nous menons des discussions, nous allons payer les entreprises”, veut-elle rassurer après s’être félicitée d’une participation supplémentaire de 1,2 million d’euros de l’État. Mais le reste de la somme pourrait bien venir de la poche des Marseillais. Autrement dit, sur ce coup, la Ville ne devrait pas pouvoir compter sur les autres institutions locales que sont la région, la métropole et le département.
“Les aléas devraient être redistribués auprès des autres collectivités, mais à l’heure où l’on se parle, elles ne veulent pas participer”, regrette Samia Ghali. Hervé Menchon, adjoint au maire en charge du littoral, notait également de son côté un manque de soutien des collectivités. “La région notamment refuse de mettre un centime de plus”, s’agaçait-il auprès de Marsactu, quelques jours plus tôt. Contactés, les services de la collectivité n’ont pas répondu dans les temps impartis à la publication de cet article.
Lors du partage des frais, validé en 2022, l’État devait mettre au pot 16,2 millions, la Ville 10,5 millions, le département 6, la région 5, et l’Europe 2,8. La métropole finance 4 millions correspondant à ses compétences sur la voirie et l’assainissement. À ce stade, la Ville pourrait donc voir sa participation monter à 15,6 millions d’euros. Un chiffre qui s’éloigne des 9 millions d’euros mis en avant par le maire de Marseille en 2020.
En septembre de cette année-là, Benoît Payan s’était en effet réjoui dans les médias, comme ici auprès de Made in Marseille, d’avoir fait baisser la facture qu’il trouvait trop importante et ne voulait pas faire supporter aux Marseillais. L’État avait alors accepté de revoir la répartition des coûts de la marina en elle-même. En parallèle, « nous faisons baisser le dragage de la baie et l’enrochement de 15 M€ à 9 M€, affirmait-il. Nous réussissons à quasiment diviser par deux le coût supporté par les Marseillais.” Une déclaration aujourd’hui caduque. Les opérations de dragage, concède Samia Ghali, font justement partie des raisons qui ont augmenté la facture. Or, seule la partie terrestre est officiellement un “ouvrage olympique”, avec une convention avec la société nationale chargée des infrastructures permettant de partager les surcoûts.
Explosion de la facture des travaux maritimes
Épluchées par Marsactu, les délibérations relatives aux travaux maritimes évoquent en effet en 2020 un coût de 8,4 millions d’euros, avant de passer la même année à 11 millions, puis 11,45 en 2022. Par la suite, 1,8 million d’euros seront rajoutés à cette somme pour anticiper des “aléas” non spécifiés et enfin, 1,3 million d’euros viendront clore la note avec un revirement de situation sur l’opération de dragage de la baie.
Pour justifier cette dernière augmentation, les documents consultés par Marsactu mettent en avant, “la non-obtention par le groupement [titulaire du marché de travaux, ndlr], des autorisations réglementaires nécessaires à la mise en œuvre d’un dragage hydraulique, dans les délais impartis”. Le document précise : “De plus, les autorités compétentes et la maîtrise d’ouvrage ont préféré éviter un rechargement de plage pour des raisons d’acceptation par le public.” En d’autres termes, la Ville a dû opter pour une autre méthode beaucoup plus onéreuse.
“Il y a eu un premier écart quand on a connu le détail du cahier des charges olympique. Ensuite, il y a les coûts de la construction qui ont augmenté. Mais il y a aussi l’incapacité à trancher de la Ville qui joue, avec par exemple le report du dragage qui a coûté plus d’un million”, abonde-t-on dans l’opposition. Du côté de la mairie, on refuse de parler d’un loupé. “On ne pouvait pas prévoir, tente Samia Ghali, et puis il y a aussi eu des choix politiques pour préserver la faune et la flore”. Si tant est que le dragage préserve la faune et la flore marine, le porte-monnaie des Marseillais lui, risque de ne pas être épargné.
Commentaires
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a.gilles “adjoint au mer” le lapsus, est joli
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Merci de nous avoir signalé cette faute – presque poétique, certes. Nous l’avons corrigée.
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La Région est en train de compter ses sous pour les jeux d’hiver de 2030 (qui ne concernent pas Marseille puisque sa patinoire a été écartée au bénéfice de Nice) mais dont la couverture financière est loin d’être solide. Mais que diable vont-ils tous faire dans ces galères?
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Ah Ah on est loin de la base nautique “nurserie à poissons” que l’on essayait de nous vendre. La vérité, c’est que les ports, et en particulier la base du Roucas, sont une pollution terrible : peintures sous-marines pleines de métaux lourds toxiques qui se délitent, moteurs à la mauvaise combustion qui laissent s’immerger des huiles brûlées, des carburants. Les montagnes de vases et boues analysées très polluées ont été larguées devant Fos sur Mer (les pauvres).
Avec ces jeux pas du tout ludiques, la ville joue allègrement avec les millions d’euros des marseillais, qui sur les plages voisines n’ont des toilettes que quelques petits mois par an, du sable ou des galets d’assez mauvaise qualité, des cabanes historiques emblématiques selon les architectes des Bâtiments de France détruites arasées pour le bon vouloir de Paris2024, et la mairie prive les marseillais d’accès à la mer et aux plages pendant des mois.
Sans compter que des milliers de m2 de béton, du béton, du béton très (écologique) ont été bâtis au ras de l’eau (dans les années qui viennent le niveau de l’eau devrait passablement monter) par Vinci les Travaux du Midi bien connus champions de la probité.
Combien les taxes d’habitation et foncières à venir ? ça fait frémir
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Taxe d’habitation ? Vous avez dit taxe d’habitation ??
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Entre ses projets de super Aqualands à Luminy et dans le 15ème ardt et l’envol de la facture pour la marina olympique, Samia Ghali va définitivement couler la ville de Marseille.
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Sans parler des millions qu’il faudra dans le futur pour le fonctionnement de la Base .
Une solution : délégation de service public !!! il y a juste à côté un club qui doit avoir déjà préparé son dossier de candidature
Comme d’habitude on nous promet des équipements plus verts que verts, même le béton, peu couteux et surtout répondant à un besoin et chaque fois l’on se retrouve avec un gros tas de béton très cher et un équipement inutile car mal dimensionné
La propagande pour les J.O. d’hiver va encore être un exemple de superlatif : durable , local….. utile et pas cher
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Et bien cela est parfait , les yeux commencent à s’ouvrir sur la réalité de cette municipalité dont le niveau d’incompétence se rapproche inexorablement de la précédente. Les mêmes recettes, les mêmes méthodes. Seuls les bénéficiaires en changent.
Mais soyez rassurés , après le gâteau des Rois pour l’Epiphanie devant la mairie, nous aurons droit aux crépes pour la Chandeleur avec le maire à la manoeuvre au même endroit. Faut bien s’occuper avec du “pain” et des “jeux”.
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Votre crin crin habituel. Pour vous la campagne électorale c’est pendant 6 ans. Pas pour les Lr, pas pour le Pm, j’en deduis que vous roulez pour le Rn…
Vous en manquez pas une pour généraliser et sortir les gros mots démagogiques…
A part crier “incompetents” je vois pas ce que
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c’est d’autant plus gratuit et inutile, et complètement pathologique que dans le texte de l’article il est bien expliqué que :
PASSE SOUS GAUDIN, LE CONTRAT EN QUESTION LIE LA VILLE A L’ETAT.
encore aurait-il fallu le lire !!!!
vous ne pouvez ignorer les difficultés juridiques et financières que représentent la rupture d’un contrat – et qui plus est avec l’état-
pendant la campagne électorale, il avait été question de ces contrats très rapidement signés par l’ancienne équipe des nullissimes de gaudin, et qu’il faudrait bien que la future équipe se coltine ! là encore il suffisait de lire…..
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Tout ça pour faire du bateau à voile. Finalement, c’est pas mal le jet-ski.
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polluant !!!! et bruyant !
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Il faudrait peut être enfin faire la greve des Jo. Boycotter, manifester et juste dire fuck off. C’est sûr que ça va pas changer la note salée. Mais s’il y avait pas les jo y aurait pas de note, hein!
En plus, pour le moment , ça n’a même pas d’effet sur le tourisme à Marseille.
Gaudin a juste fait faire un nouveau port pour ses privilégiés du 8e qui ont un bateaux!
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Surcoût pas surprenant, sous l’eau et dans la vase, en période préolympique … Tout à l’avenant !
Les entreprises de travaux maritimes — qui ne sont pas nombreuses — sont des expertes en dragage et en contentieux.
Aussi, fortes de leur service juridique très musclés en l’espèce, elles ne rechignent pas à signer le marché initial sachant qu’elles trouveront toujours, en cours de réalisation ou à la fin des travaux, des failles dans le cahier des charges du Maitre d’ouvrage pour présenter un mémoire en réclamation. Les imprévus, la pandémie et l’inflation renforcent le mécontentement et facilitent les réclamations; c’est de bonne guerre.
Une définition précise du besoin par l’acheteur est la garantie de la bonne compréhension et de la bonne exécution du marché public, de son objet et de ses caractéristiques.
L’exploitation partielle d’une opération de dragage implique généralement plusieurs éléments essentiels pour assurer le succès de l’opération.
Voici quelques-uns des éléments clés que les bureaux d’études de la maîtrise d’œuvre de l’opération font en général :
1.Évaluation du site : Avant de commencer l’opération, une évaluation détaillée du site de dragage est essentielle. Cela inclut la caractérisation du fond marin, la topographie du site, la présence d’obstacles, et d’autres facteurs qui pourraient influencer le processus de dragage.
2. Permis et autorisations : Il est crucial d’obtenir tous les permis et autorisations nécessaires auprès des autorités compétentes avant de commencer le dragage. Cela peut inclure des permis environnementaux, des autorisations portuaires et d’autres approbations réglementaires.
3. Choix de l’équipement : Sélectionner le bon équipement de dragage en fonction des caractéristiques du site, de la nature des matériaux à draguer, de la profondeur d’eau, etc. Les différentes méthodes de dragage comprennent l’utilisation de dragueurs suceurs, dragueurs à godets, dragueurs à benne preneuse, etc.
4. Gestion des sédiments : Mettre en place un plan de gestion des sédiments pour traiter les matériaux dragués de manière appropriée. Cela peut inclure la possibilité de réutiliser les sédiments pour la construction, le stockage ou l’élimination conforme des matériaux indésirables.
5. Surveillance environnementale : Mettre en place un système de surveillance environnementale pour évaluer l’impact du dragage sur l’écosystème local. Cela peut inclure la surveillance de la qualité de l’eau, la surveillance des espèces marines, etc.
6. Plan de sécurité : Élaborer un plan de sécurité complet pour assurer la sécurité des travailleurs et minimiser les risques liés au dragage. Cela inclut les procédures d’urgence, la formation du personnel, l’utilisation d’équipements de sécurité, etc.
7. Plan de communication : Mettre en place un plan de communication pour informer les parties prenantes, y compris les autorités locales, les communautés environnantes et autres parties intéressées, des détails de l’opération de dragage.
8. Gestion des coûts et des délais : Élaborer un budget détaillé pour l’opération de dragage, en tenant compte des coûts liés à l’équipement, à la main-d’œuvre, à la gestion des sédiments, etc. Établir également un calendrier réaliste pour l’achèvement de l’opération.
8. Maintenance de l’équipement : Assurer la maintenance régulière de l’équipement de dragage pour minimiser les temps d’arrêt non planifiés et garantir une efficacité maximale.
Ces éléments sont généralement intégrés dans un plan global d’opération de dragage pour garantir une exécution réussie, respectueuse de l’environnement et conforme aux réglementations en vigueur et montant prévisionnel.
En tout état de cause, dans le cadre de ses obligation contractuelles, l’entreprise a l’obligation de faire les travaux jusqu’à leur achèvement. Le maitre de l’ouvrage de l’opération a quant à lui le devoir à instruire le mémoire en réclamation pour cerner au plus près les surcoûts avérés des contractants.
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sympa vos explications !
je crois avoir compris, dans votre introduction, que le titulaire du marché a finalement été probablement un peu léger au départ….même si les raisons semblent objectives. et puis en 2020 gaudin était pressé.
c’est quand même une manie assez répandue dans ce sytème de gros travaux, de prévoir un cahier des charges qui reste malgré tout assez volatil, et une fois le marché conclu, le mémoire en réclamation est courant.
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Et en attendant, au nord de la rade, à Corbière, la pauvre base nautique accueille 4 voiliers, quelques padle et des kayaks …
On pourrait la dédoubler pour même pas 5 Millions d’€ je suppose. Et agrandir les plages de Corbière pour une dizaine de Millions. Et construire une halte ferroviaire juste au dessus de ces plages. Et faire un parking relais à la place d’un parking à bateau privé en face de la voie ferrée.
Bref, avec 50 M€, on avait un Prado II dans ces quartiers … je dis pas qu’il ne faut pas construire une base nautique à la hauteur des J.O. mais ça fait réfléchir quand même !
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Imputer ces coûteux problèmes à la nouvelle municipalité relève d’une parfaite mauvaise foi.
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Tout à fait de votre avis. Ça en devient pathologique…
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C’était écrit :
– Gaudin qui enrague tout le monde dans un projet abracadabrantesque
– les effectifs municipaux (pas les zélus) qui n’ont jamais eu le niveau pour monter une consultation tirée au cordeau qui que soient leurs zélus
– des attributaires qui répondent à la consultation en se donnant un air naïf, tout en préparant leur contentieux, car ils en ont les moyens (indice : si la consultation était mieux montée, ils ne le pourraient pas)
– la loi de Murphy : tout ce qui doit arriver, arrive ; changements de projet par vanité et clientélisme politicard, vrais aléas, services de l’état qui se réveillent en cours de route, etc.
– cerise sur le gâteau, Sainte Samia, Notre-Dame-des-Dealers, qui tente de parler d’un sujet technique au lieu de se taire.
Résultat : ben oui, Marseillais, faut payer. Alors payons, ça nous savons le faire. Une vraie compétence marseillaise.
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