Pour recaser son fidèle, Renaud Muselier s’assoit sur la déontologie
L’arrivée d’un nouveau directeur général à la tête de la société du canal de Provence doit être validée ce mercredi. Mais la Haute autorité pour la transparence de la vie publique qui doit vérifier au préalable qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts n’a pas encore rendu son avis.
Pour recaser son fidèle, Renaud Muselier s’assoit sur la déontologie
C’est le jour J pour Jean-Luc Ivaldi. Ce mercredi matin au Tholonet, sa candidature à la direction générale de la Société du canal de Provence (SCP) doit être avalisée par le conseil d’administration. Y siègent majoritairement des élus de plusieurs collectivités locales qui vont étudier le profil de ce directeur général adjoint des services de la région. Personne n’ignorera que son CV est arrivé en haut de la pile par la grâce de Renaud Muselier, comme Marsactu l’a révélé.
Si son service de communication n’a pas répondu à Marsactu, le président de région assume en interne avoir fait passer la candidature de son collaborateur historique par un chemin détourné (voir encadré en fin d’article). Ce coupe-file irrite en interne alors qu’un processus de sélection transparent autour d’un jury de sélection mené par Philippe Vitel, président de la SCP et vice-président de la région, avait été mis en place. Fait rare voire inédit au sein de la Société du canal de Provence, les salariés sont même appelés à se rassembler ce mercredi à l’entrée du conseil d’administration pour protester contre cette arrivée.
La Haute autorité pour la transparence saisie tardivement
De directeur adjoint des services de la région à directeur général de la SCP, il n’y a qu’un pas… et une autorisation. S’agissant d’un haut fonctionnaire territorial de cette importance, tout transfert vers le privé – la SCP est une société d’économie mixte – doit faire l’objet d’une validation par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Il s’agit de réguler ce que les initiés appellent “un pantouflage” : un passage du public vers le privé qui peut charrier son lot de conflits d’intérêts.
Le résultat de cette procédure déontologique n’est pas encore connu. Si la région a, de sources concordantes saisi la HATVP, le collège de la Haute autorité n’a pas encore rendu d’avis. Les administrateurs, précise-t-on de sources proches du dossier, s’apprêtent donc à voter sans ce sésame. La faute en revient essentiellement à la saisine tardive par la région qui fait elle-même suite à la désignation sur le fil de son champion.
Cet accord de la HATVP est pourtant, selon la loi, “un préalable”. La Haute autorité a deux mois pour se prononcer sur un dossier. Le collège de la HATVP devrait étudier au plus tôt le cas Ivaldi le 3 novembre. Jean-Luc Ivaldi n’aura donc pas obtenu l’accord avant le 1er novembre, date programmée de son entrée en poste.
Y a-t-il conflit d’intérêts ?
L’étape n’est pas que formelle. Des questions se posent quant à la compatibilité des deux activités. Bien sûr, l’actionnariat public de la SCP rend la question moins brûlante qu’à propos d’une société privée classique. La région se veut d’ailleurs confiante car la direction générale adjointe “ressources” où officiait Jean-Luc Ivaldi n’abritait pas directement les services de l’eau, chargés du suivi de la SCP.
Mais cela n’empêchait pas d’autres services d’intervenir. Ainsi la direction des finances, placée sous sa responsabilité, est intervenue dans la définition du récent plan d’aménagement 2018-2038 entre la région et la SCP qui prévoit plus de 600 millions d’investissement. La HATVP, qui a connaissance de ces éléments devra donc trancher entre une compatibilité totale, une compatibilité avec réserves ou une incompatibilité. Quelle que soit son choix, les administrateurs de la SCP l’apprendront après leur vote.
Renaud Muselier assume son choixDans un courrier aux représentants du personnel, le président de région assume son choix. Il explique avoir proposé Jean-Luc Ivaldi car les deux candidatures, retenues sur un casting de 15 recrues potentielles sélectionnées par un cabinet de recrutement, n’étaient plus valables. L’une s’était désistée et l’autre ne connaissait pas assez bien la fonction publique, explique-t-il en substance. Il y vante les qualités de gestionnaire de Jean-Luc Ivaldi sans faire cas des connaissances scientifiques et techniques recherchées initialement et qui manquent à son fidèle collaborateur.
Commentaires
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Renaud Muselouis XIV : tel est mon bon plaisir.
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Louis XIV était “Le Roi Soleil” , notre Muselier n’est qu’une naine rouge et encore.
Cette morgue est insupportable , le canal de Provence avec cette désignation va être une maison de retraite dorée pour les petits marquis de la “muselierie”. Le prix du m3 va augmenter.
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en effet les naines rouges sont peu lumineuses
par contre elles peuvent briller pendant des centaines de milliard d’années ce qui n’est pas bon pour nous dans le cas de Musellier
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Délit de favoritisme pour Muselier et les dirigeants de la SCP complices.
Le conseil régional PACA a une déontologue des élus + un déontologue du personnel (sic) + une commission de déontologie.
C’est la com de Muselier et Estrosi !
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Oui ils sont équipés en déontologues , mais ils sont sourds ,muets et aveugles
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Les politiques ont désormais ce mot là à nous refourguer : “j’assume”. Ce qui ne veut plus rien dire dans leur bouche, c’est à dire en accepter les conséquences. Mais comme de conséquences il n’y en aura pas alors c’est comme ca, à prendre ou à laisser, ILS assument et circulez… Et je leur dirai presque qu’ils ont raison puisque cela ne changera rien à ce qu’ils, sont, ce qu’ils font ou ce qu’ils disent.
Ils assument. Un point c’est tout
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“J’assume”, c’est la version moderne du “m’en fouti” de Gaudin, à l’ombre duquel tant de politiciens locaux ont été élevés.
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Le Conseil d’Administration peut parfaitement reporter la décision après l’avis de HATVP puisque légalement, c’est un préalable. Ils vont s’assoir sur combien de lois? Il n’y a pas une instance de l’Etat qui peut annuler le vote du conseil d’administration pour vice de forme? On a vraiment trop de trous dans la legislation, surtout sachant qu’il existe des regions comme la notre où l’Etat et la loi sont juste des mots du dictionnaire.
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