Pour ne pas servir la com’ de constructeurs auto, le parc des Calanques va en justice
En 2019, la marque Kia organisait un événement promotionnel dans les Calanques, sans autorisation. Le parc national reproche à certains journalistes et influenceurs d'avoir continué à utiliser ces images. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Marseille.
C'est dans le parc national des calanques que les daurades royales se reproduisent.
On se souvient de cette campagne de communication qui, à la fin de l’été 2019, avait fait tousser le parc national des Calanques : de gros SUV, ces voitures citadines aux allures de 4×4, à la baie des Singes, sur la route des Goudes, ou encore celle des Crêtes… La marque Kia et plusieurs journalistes automobiles, conviés pour le lancement du véhicule, avaient été priés par le parc de retirer les clichés pas très écolos et pas très réglos.
Depuis, la polémique a pris un tour judiciaire. “L’instruction est en cours, confirme Domitille Pelissier, chargée de la police du parc des Calanques. Elle concerne la prise de vue en cœur de parc sans autorisation dans le cadre professionnel ou commercial.” Sans pouvoir en dire plus, cette dernière précise qu’une petite dizaine de procédures ont été lancées dans l’année pour ce type d’infractions au code l’environnement. Contacté par Marsactu, le parquet de Marseille confirme avoir lancé une enquête préliminaire sur le sujet.
Des procédures amiables et des récalcitrants
Dans l’enceinte du parc, les prises de vue réalisées dans le cadre d’une activité professionnelle ou commerciale sont soumises à une demande d’autorisation. Chose qui n’avait pas été faite dans le cas de Kia. Un certain nombre de ces images ont été retirées, il s’agissait d’une méconnaissance de bonne foi”, reconnait Domitille Pelissier. Mais le parc a aussi dû faire face à quelques récalcitrants, ce qui a justifié le lancement de procédures judiciaires.
Convoqué par un officier de police mi-mars dans ce cadre, Philippe Lacroix fait partie des personnes poursuivies. “Il m’est reproché la publication de photos montrant de loin, depuis la commune de Marseille, des vues de la mer et de l’île Maïre pour illustrer la présentation internationale d’une nouvelle Kia en septembre 2019, s’étonne ce journaliste automobile marseillais. Il m’est aussi reproché de ne pas avoir répondu à deux convocations de la police du parc national des Calanques.” Mais celui-ci se défend : “Je n’ai jamais pris de photos interdites. Aucune mention n’interdit de prendre des photos sur les lieux incriminés dans les quartiers des Goudes et de Callelongue situés dans le 8e arrondissement de Marseille.”
Les mis en cause invoquent la “liberté d’expression”
Comme Kia, Philippe Lacroix invoque un défaut d’information. “Je n’ai jamais reçu de courrier du parc national des Calanques me demandant de supprimer des images sur le site Lefilauto pour lequel je collaborais. J’ai reçu un appel téléphonique en juillet 2020 et j’ai bien précisé que Lefilauto n’existait plus et avait disparu du net”, reprend Philippe Lacroix. Mais la procédure était déjà lancée.
Le rédacteur revendique aussi une certaine liberté de “reportage” qui n’a rien de “commercial”. Des arguments déjà mis en avant par Kia, qui avait cependant consenti dès octobre 2019 à envoyer aux journalistes et influenceurs un nouveau road book, avec des clichés plus éloignés de l’eau translucide et des espèces protégés des Calanques. “À notre grand étonnement et regret, et malgré notre protestation et la mise en avant de votre liberté d’expression visuelle et textuelle, le parc national des Calanques nous exhorte de vous adresser cette demande de retrait des photos et vidéos prises dans le parc”, transmettait alors le constructeur automobile aux participants à l’événement.
“Lorsque nous avons constitué le dossier, les photos existaient encore”, développe la chargée de la police du parc. Soit plusieurs mois après les faits. Le dossier est, lui, arrivé devant la justice mi-2020. Les personnes poursuivies dans ce cadre risquent des amendes pouvant aller jusqu’à 1500 euros. “La photo d’un véhicule SUV en stationnement sur les espaces naturels de haute valeur est particulièrement litigieuse en cœur de parc national et encourage le consommateur à reproduire des comportements néfastes pour l’environnement”, estime l’administration du parc. Influenceurs en contrat avec des marques et journalistes lifestyle sont désormais prévenus : la garrigue des Calanques n’est plus à vendre.
Commentaires
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Une raison de plus pour contraindre le stationnement des non-riverains sur la route des Goudes.
Et une nécessité de réintroduire dans la loi Climat et Resilience l’interdiction de la pub pour les SUV et autres pratiques climaticides.
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arrêtez de vous polariser sur les SUV vous me faites penser au fou qui regarde le doigts alors que le sage montre la lune
les fabricants de voiture n’espère qu’une chose c’est que tout le monde change de voiture vive la société de consommation mais il n’y a pas de consommation verte ni de croissance verte même les vélos électriques sont climaticides par rapport à un vélo
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Ah les suv, méchants propriétaires (riches) de « 4×4 » pollueurs.
Vaut bien mieux une berline hybride qui trimballe 500 kg de batterie toute sa vie, pour en profiter 30/40 km, et encore quand son propriétaire pense ou peut recharger sa batterie.
A toutes fins utiles, les suv ont surtout remplacé les voitures familiales type monospace, et sont très utiles pour les familles avec 3 enfants ou plus.
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On est entré dans une société crispée, binaire, sans nuance, où il faut du politiquement correct sur tous les sujets, ça en devient vraiment invivable. Les réseaux sociaux ont fait entrer les travers de la société Nord-Américaine chez nous, on était épargné jusqu’à présent, c’est malheureusement terminé.
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C est une bonne question: est ce qu’un reportage peut se contenter des photos du dossier de presse ? Est-ce qu’un influenceur peut revendiquer la liberté d’expression pour placer un produit?
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Probablement encore un coup d’esbroufe pour attirer des voix écolo. Le PNC est un domaine public (encore heureux qu’on puisse y prendre des photos). D’ailleurs les pubs des annonceurs ne manquent pas : https://www.tripadvisor.fr/ShowUserReviews-g187253-d4549974-r475309342-Parc_National_des_Calanques-Marseille_Bouches_du_Rhone_Provence_Alpes_Cote_d_Azu.html
Si la PNC ne met pas en place une disposition fiscale officielle (qui contraindrait également les commerces locaux) il ne peut pas espérer que tous les annonceurs se plient à son « racket? ». Il faut faire payer Kia, certes, mais pas que…
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Bientôt les publicitaires devront masquer le ciel sur leur photo car les objets polluent l’air qu’on respire dans leur fabrication ou leur usage.
Je pense que le Parc des Calanques a mieux à faire que de polémiquer là-dessus…plus de surveillance, balisage accru des sentiers pour éviter le piétinement des végétaux, une vraie prise en compte de la problématique de la circulation et du stationnement vers les Goudes, Callelongue…
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Le Parc National des Calanques possède une personnalité juridique qui l’autorise à faire respecter sa règlementation, dans l’espèce son droit à l’image. Ceci n’a aucun rapport avec le politiquement correct d’une société “nord-américanisée”. La règlementation de circulation des véhicules et de leur stationnement dans le secteur Les Goudes/Callelongue ne dépend pas du Parc. Par contre, en me baladant souvent dans les Calanques, j’ai constaté que la totalité du balisage des sentiers a été refait, que certains sentiers “historiques” mais dangereux pour les promeneurs ou pour l’environnement ou ont été fermés. Dans l’ensemble les randonneurs suivent les sentiers et la présence estivale d’une surveillance accrue aux alentours des entrées du parc est positive. Allons promener dans ces paysages magnifiques qui apaisent les alacrités de l’âme (et de la plume).
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On est dans une société règlementée Richard, et l’allégresse n’a jamais éloigné les profiteurs. Ce procès est une pub électoraliste de plus. Si le Parc voulait instaurer une règlementation pour les annonceurs, il l’aurait déjà fait depuis longtemps (sous réserve qu’elle soit légale). Mais bon, vu le nombre de commerces qui profitent de ce coin de paradis, il toucherait pas mal d’électeurs locaux. Nous verrons bien ce que dira le juge, mais s’il y a quelqu’un qu’on taxera d’anti-écolo quand Kia sera relaxé, c’est bien lui. Nous, on y aura laissé encore « quelques plumes » et Didier pourra remettre sa chemise à fleurs.
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Oui le parc a tout a fait raison de faire ce procès……une entreprise de plus qui ne travaillera plus ici, et peut être du chômage en plus…..
au fait, que les agents du parc s’y préparent eux aussi car c’est quand même la contribution des entreprises qui permet de payer les employés du parc.
Scier la branche sur laquelle on est assis n’est pas porteur d’avenir.
(pour info, je n’ai ni kia, ni suv)
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Quel rapport avec l’article? On ne vendra plus de Kia à Marseille? L’agence marseillaise de Kia doit-elle être fermée?
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Qu’on ferme enfin l’accès et qu’on ne laisse passer que les bus et les vélos…
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Combat parfaitement légitime. Les urnes ont parlé il me semble : l’ère du 4×4 de frimeur est passé de mode à Marseille, nous avons demandé clairement autre chose. Que les bagnolard.e.s qui ne se plaisent plus ici, aillent habiter ailleurs.
D’autre part, le Parc National fait respecter la loi. On a jamais vu une pub pour un SUV dans la Vanoise ou le Mercantour, ou bien ? Ben c’est fait exprès, c’est interdit.
Et enfin, si on tente de venir respirer de l’air un peu plus pur le WE dans les Calanques, ce n’est pas pour subir des pots d’échappement qui puent. Au moins 3 bonnes raisons de ne pas laisser faire, donc.
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vous pensez vraiment que le problème se résume aux SUV vous ne regardez pas le doigt vous vous l’êtes mis dans l’œil
le Parc fait un peu de greenwashing pour cacher le reste de sa gestion c’est le premier à faire paraitre de belles photos pour attirer du monde et qui une fois débordé fait de la communication sur une action en justice mais oublie de nous dire comment il compte régler le problème à part encore une fois avec de la com sur ce qui pourrait être envisagé en 2023
sachant que tout le monde lorgne sur le tourisme des JO en 2024 pour ce qui concerne le résultats des urnes si vous faites confiance à Yznogoud-Payant bon courage
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Beaucoup pensent que la civilisation de l’automobile va/doit continuer tranquille. Et bien non : plus de pétrole, trop de CO2, la voiture électrique n’est pas vraiment une alternative. On change d’époque, cela ne leur plait pas, mais c’est comme ça.
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C’est bien connu, les “journalistes” automobiles sont les pires gamelards de la profession, et ils ne vont certainement pas s’embarrasser de scrupules écologistes
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Comme disait ma mémé, “la loi, c’est la loi”. Laissons la justice trancher et avoir le dernier mot. En espérant que ce soit le bon pour le bien de nos calanques.
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Le parc des Calanques n’a pas touché son argent ? C’est pour cela qu’il fait la tronche? Faut pas exagérer quand même !! Si on ne peut plus prendre en photo quelqu’un ou quelque chose avec le parc en fond où va-t-on?
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En lisant l’article, certains ont dû croire comme moi que l’on était après demain…
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« Nous voulons que les constructeurs comprennent que cette mise en scène de l’homme qui domine la nature avec sa machine n’est plus possible”, assène François Bland, le directeur du parc », là faut consulter Monsieur de Directeur.
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“Enquête préliminaire” !!! S’agissant de fabricants d’automobile, la justice en restera “aux préliminaires”… sans passer à l’acte !
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Il est ou le prejudice pour le pnc ?
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Je vois dans les commentaires une grande mansuétude pour l’invasion de l’espace public, y compris naturel, par la bagnole. L’industrie automobile cherche à nous faire croire que la voiture est synonyme de liberté : elle la met en scène dans des villes sans embouteillages, dans des espaces naturels, sur des voies piétonnes (!), et on a même vu il y a quelques années une publicité montrant des véhicules tranquillement stationnés sur une plage, comme au bon vieux temps des années 1960. C’est tout juste si elle ne pose pas un SUV par hélicoptère au sommet du Mont-Blanc pour montrer qu’il est capable de franchir les bordures de trottoir les plus hautes.
La réalité, c’est plutôt celle des embouteillages, de l’air pollué, des trottoirs impraticables par les piétons, qui ont bien le droit d’aller se faire faucher en marchant sur la chaussée. Et au total, c’est celle de l’encombrement de 90 % de l’espace public urbain par un seul mode de transport supposé être partout chez lui. Quant au Parc des Calanques, il étouffe chaque week-end de beau temps sous une invasion de milliers de véhicules stationnés n’importe où, n’importe comment dans un espace pourtant protégé.
Le Parc a donc bien raison d’estimer que certains messages publicitaires “encouragent le consommateur à reproduire des comportements néfastes pour l’environnement.” C’est exactement pour cette raison que les recommandations déontologiques de la profession publicitaire prohibent les messages qui “suscitent chez les conducteurs un comportement agressif, violent ou portant atteinte aux autres usagers de la route.”
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Bravo, vous avez tout juste, mais pour les accros, la voiture c’est une drogue dure. Quant aux technostructures et aux industriels, ils en sont encore au 20è siècle. Les uns (à Marseille en particulier) en concevant l’espace public principalement (voire exclusivement pour la L2 ou les tunnels du Prado-Carénage) comme voie routière sinon, par exception, un paysage pour les loisirs : aucune logique ni réflexion dans les cheminements piétons, vélos, transports publics ou de marchandises ; les autres en n’organisant pas la transition vers une fin de la voiture individuelle et en concevant toujours des produits pour faire “rêver” Rambo ou Margot au lieu d’investir massivement dans la logistique partagée.
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