Pour le deuxième tour, du suspense aux régionales, moins aux départementales

Décryptage
le 26 Juin 2021
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Ce dimanche ont lieu les deuxièmes tours des départementales et des régionales. Avec un enjeu crucial : Renaud Muselier parviendra-t-il à conserver sa région et à éviter l'arrivée du Rassemblement national à sa tête ?

Crédit photo : Emilio Guzman.
Crédit photo : Emilio Guzman.

Crédit photo : Emilio Guzman.

Le duel qu’ils incarnaient depuis le début de la campagne est désormais réalité. Thierry Mariani et Renaud Muselier se disputeront la présidence de la région dans les urnes dimanche. Malgré une volonté initiale de se maintenir, Jean-Laurent Félizia a cédé à la pression de son camp, la gauche et les écologistes, entre coups de fil parisiens et réunions locales.

Le front républicain est de retour. En 2015, il avait permis la remontada de Christian Estrosi qui malgré quinze points et 250 000 voix de retard sur Marion Maréchal-Le Pen avait remporté le match. Cette fois, l’écart est bien plus faible, mais cela n’empêche pas l’inquiétude dans le camp Muselier. Cette semaine, le président sortant a multiplié les clins d’œil à l’électorat de gauche, entre promesse de créer une instance consultative pour permettre à ses anciens concurrents de s’exprimer et déplacements lourds de sens, comme au Planning familial, installé dans le 3e arrondissement de Marseille. Dans le même temps, de multiples appels, notamment du monde économique, sont venus au soutien de sa candidature.

Le RN, de la colère à la drague des abstentionnistes

De son côté, Thierry Mariani a lancé sa chasse aux abstentionnistes dès lundi matin depuis le café La Samaritaine sur le Vieux-Port de Marseille. La soirée de dimanche soir avait été douloureuse au Pontet, d’autant que les sondages à la sortie des urnes donnaient les deux principaux candidats au coude-à-coude. L’enthousiasme avait laissé place à la colère contre ceux qui n’exprimaient pas leur courroux dans les urnes en utilisant le bulletin RN. Mais dès le lendemain, le ton s’est adouci pour insister sur l’autre gimmick de la campagne : “Si Muselier gagne, on débouchera le champagne à l’Élysée”.

L’objectif pour les militants et les candidats RN a été toute la semaine la mobilisation tous azimuts, comme sur les bords de l’étang de Berre. Les données électorales sont claires : le Rassemblement national s’est tellement normalisé que ses électeurs potentiels s’abstiennent, et davantage que les autres. Qu’en sera-t-il dimanche ? Louis Aliot, le maire de Perpignan venu en ultime soutien de Thierry Mariani a pu lui rappeler qu’il avait gagné au second tour des municipales 2020 avec une participation en forte progression entre les deux tours, en duel face à un candidat de droite soutenu par un front républicain.

Vassal semble en mesure de renforcer sa majorité

Ce duel et les enjeux qu’il revêt éclipseront aisément les départementales. Le RN y est en moins bonne posture. Bien que présent au deuxième tour dans 24 cantons sur les 29 que comptent les Bouches-du-Rhône, il semble très rarement en position de l’emporter. À cet égard, le canton le plus scruté sera certainement celui de Marseille-6, dans le 13e arrondissement. Dans cette terre de la dynastie Masse, le binôme de gauche, Muriel Jardon et Hassen Hammou, part avec vingt points de retard sur l’ex-maire de secteur RN Sandrine d’Angio et le conseiller municipal Cédric Dudieuzère. Si les électeurs de gauche, après le retrait de Jean-Laurent Félizia dans l’autre scrutin, venaient à bouder les urnes en bloc, le défi pourrait être encore plus délicat à relever.

Ailleurs, avec 20 candidats estampillés “Provence unie” ou proches de ses idées, Martine Vassal semble en mesure de conserver sa majorité au département et même de la renforcer. Même si à certains endroits, elle devra, comme Renaud Muselier, compter sur les voix de gauche pour l’emporter.

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Commentaires

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  1. julijo julijo

    “Si Muselier gagne, on débouchera le champagne à l’Élysée”. et bien je ne suis pas de cet avis.
    je pense que le champagne sera présent si c’est le rn qui gagne.
    macron a tout intérêt à arriver l’an prochain à un duel lrem-rn. si le rn apparait après ces élections comme affaibli, le pari de macron sera vain.

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    • BRASILIA8 BRASILIA8

      l’Elysée débouchera le champagne dans les deux cas
      – discrètement si le RN gagne
      – ouvertement si Muselier gagne car il y a des LREM sur la liste et c’est “leur présence qui a permis la victoire ………” et pour la présidentielle LR devra renvoyer l’ascenseur et le RN pourra dire LREM , LR du pareil au même ils s’entendent pour se partager le gâteau ……..et plus le peine de parler de bilan ou de projet

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  2. MarsKaa MarsKaa

    Je ne suis pas d’accord avec votre optimisme pour les départementales : ceux des électeurs de gauche qui ont décidé de ne pas voter au 2e tour des régionales -choisi de ne pas se deplacer- ne voteront pas par conséquent aux départementales… Il risque d’y avoir de mauvaises surprises là où la gauche est présente au 2e tour des départementales. (Centre-ville de Marseille en particulier). La colère, la déception, l’amertume fait jeter le bébé avec l’eau du bain.
    Et puis combien d’électeurs de droite reporteront leur voix sur les candidats de gauche ???

    Et puis, si l’on ne cherche pas, si on n’a pas reçu les enveloppes, on ne sait pas qui est au 2e tour dans son canton. La gauche n’a pas vraiment fait campagne.

    Si on ne veut pas du FN partout, il faut voter, a minima là où des candidats de gauche sont présents.

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  3. Happy Happy

    Des candidats estampillés provence unie ou “proche des idées” de Martine vassal… C’est faire beaucoup crédit à l’importance des idées dans la candidature de vassal à sa réélection et dans les ralliements clientelistes des élus locaux qui la favoriseront.

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  4. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Le parti LR, ou ce qu’il en reste, multiplie les signaux contradictoires durant cette campagne électorale, au point qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits.

    C’est Ciotti qui, à Nice, diffuse un tract si ouvertement xénophobe que n’importe quel candidat RN aurait pu le reprendre à son compte. C’est un candidat LR dans les Pyrénées-Orientales qui affirme tranquillement qu’il ne verrait aucun inconvénient à travailler avec des élus RN. C’est Mme Pécresse, en Ile-de-France, qui reprend les éléments de langage contre la gauche dont Mme Vassal a, il y a un an, usé et abusé ici avec le succès qu’on sait.

    Et c’est ce même parti qui, en PACA, compte sur les électeurs de gauche pour faire barrage au RN et écarter Thierry Mariani et son entourage de voyous identitaires.

    Mesdames et Messieurs de la droite qui fut républicaine mais l’est de moins en moins, un peu de cohérence ne nuirait pas.

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  5. MPB MPB

    Électeur du 1er arrondissement : toujours pas de profession de foi à domicile… Une grande première en 40 ans d’élections pour ma part !
    Vive le service des élections de la Ville de Marseille, débordé une fois l’an au mieux, vive la privatisation de la distribution des plis.
    Vieilles habitudes locales et start-up nation libérale, efficacité conjuguée !

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    • TERMINATOR13 TERMINATOR13

      MPB, révisez révisez, ce n’est pas la Ville qui envoie les professions de foi c’est l’Etat…..

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