Pour Euroméditerranée 2, l’aménageur public ne prévoit qu’un collège privé

Décryptage
le 5 Sep 2023
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14 000 logements doivent être construits sur le périmètre d'aménagement d'Euroméditerranée 2, au nord de Bougainville, à Marseille. La nécessité d'y créer un collège est posée de longue date. Mais celui-ci sera finalement jésuite et privé. Laissant peu d'alternatives aux futurs collégiens du secteur.

La parcelle prévue pour accueillir le futur collège Loyola, à proximité de Bougainville. (Photo : JV)
La parcelle prévue pour accueillir le futur collège Loyola, à proximité de Bougainville. (Photo : JV)

La parcelle prévue pour accueillir le futur collège Loyola, à proximité de Bougainville. (Photo : JV)

“Toutes les classes de sixième sont pleines, celles de quatrième aussi, on a refusé du monde.” Au collège Joséphine-Baker (3e), nouveau nom du collège Versailles, la capacité d’accueil est déjà à rude épreuve. Ce constat chiffré du principal, à l’occasion de la visite de rentrée de la présidente du département Martine Vassal, se veut cependant positif. “Aujourd’hui, on veut venir à Versailles”, notamment pour sa section internationale américaine, se félicite en retour le recteur Bernard Beigner, après en avoir pointé le “piteux état” pendant les 15 ans où la rénovation était attendue.

L’établissement, dont la reconstruction sera achevée avant la fin de l’année avec la livraison du plateau sportif, n’est pas le seul du secteur à approcher la saturation. Comme lui, le collège Jean-Claude-Izzo, ouvert en 2005 à la Joliette, a dû se délester pour cette rentrée d’une partie de son secteur au profit du collège Vieux-Port.

Mais c’est plus au nord, sur le périmètre d’aménagement Euroméditerranée 2 que le manque se fait le plus sentir. Au sortir du CM2, les élèves de la cité Félix-Pyat, à 700 mètres du collège Versailles, doivent doubler leur trajet pour aller jusqu’à Rosa-Parks. Pour les enfants des Crottes, ou plus spécifiquement des nouveaux quartiers Smartseille et Les Fabriques, ce collège pourrait faire office d’offre de proximité. Mais sa saturation oblige à se reporter sur Arthur-Rimbaud, trois kilomètres plus au nord, à la Calade. À vol d’oiseau. Car le bus 36 chemine lui sur 4,5 kilomètres pour y parvenir. “Nous pointons depuis très longtemps que cette zone de la ville, qui est une des plus pauvres, est une des plus sous-dotées en établissements scolaires. C’est aussi vrai en termes de lycée puisque les élèves d’Izzo à la Joliette vont à Saint-Exupéry”, dans le 15e, commente Caroline Chevé, secrétaire départementale de la FSU.

Un projet public devenu privé

Cette situation n’est pas inconnue de l’établissement public d’aménagement Euroméditerranée, dont le programme va décupler la demande avec 14 000 logements supplémentaires et 30 000 habitants prévus dans le périmètre. “Il n’existe pas actuellement de collège dans le périmètre de l’opération “extension”. Il est donc indispensable de prévoir un tel équipement du fait de la saturation des collèges situés au nord et au sud du périmètre”, lit-on dans le dossier en ce moment soumis à enquête publique.

Assez tôt, un terrain est identifié autour de la rue Cazemajou pour accueillir l’établissement. Mais le projet a évolué au profit d’un équipement privé, porté par la compagnie de Jésus, connue à Marseille pour la prestigieuse école de Provence. Baptisé Loyola, du nom du fondateur de l’ordre jésuite au XVIe siècle, le collège devrait ouvrir à la rentrée 2025.

Et c’est tout. Interrogée ce lundi sur cette absence de projet de collège public dans ce secteur, la présidente du département a nié tout “choix” : “C’est le collège privé qui a fait le choix de venir et c’est une bonne nouvelle, cela veut dire que le quartier attire.” Une présentation assez éloignée de l’historique du dossier.

En 2015, le département prévoit de construire un collège public sur ce terrain. En 2017, la majorité change d’avis et choisit de “favoriser” le projet privé.

Dans un premier temps, en 2015, l’assemblée qu’elle préside vote la construction d’un nouvel établissement, sur un terrain proposé par Euroméditerranée. Puis, en 2017, alors que le projet de cité scolaire internationale se précise plus au sud, la majorité juge pertinent de “favoriser d’autres projets sur ce territoire, au vu des capacités nécessaires à terme. Ainsi, un collège privé innovant pourrait s’implanter sur le terrain pressenti de la rue Cazemajou. Le département souhaite aider à la réalisation de ce projet, qui veut permettre l’accomplissement de l’enfant en engageant l’équipe éducative à son service, avec une volonté d’ouverture sur le quartier et de mixité sociale.”

Selon le père Lamboley, supérieur de la communauté jésuite de Marseille, interrogé par La Provence en 2019, la sollicitation de l’enseignement catholique pour proposer un collège “à forte mixité sociale” a même été faite directement par Martine Vassal à l’archevêque Pontier. Dans cet article, le responsable dément toute volonté de faire une “deuxième école de Provence” (93 % de mention très bien ou bien au bac) à côté de Bougainville.

À la cité scolaire internationale, la mixité sélective

Très vite, dans sa réponse à notre question, Martine Vassal avance aussi l’existence du second projet de cité scolaire, plus au sud à Arenc. “Il sera soumis à sectorisation, comme tous les établissements publics”, insiste-t-elle. Les enfants du secteur, qui reste à délimiter, auront donc un accès dédié. “À condition qu’ils aient le niveau”, en particulier en langues, prévient le recteur Bernard Beigner, qui évoque “une mixité sociale à niveau égal”. Dans cette optique, des classes “d’immersion” sont développées dans les écoles primaires, et Joséphine-Baker bénéficie d’une section internationale.

Ce recrutement par niveau scolaire est le meilleur moyen de renforcer la ghettoïsation des autres établissements en les privant de leurs éléments moteurs.

Caroline Chevé (FSU)

“C’est déjà une évolution par rapport au refus initial de toute sectorisation, mais ce recrutement par niveau scolaire est le meilleur moyen de renforcer la ghettoïsation des autres établissements en les privant de leurs éléments moteurs”, considère Caroline Chevé. Une inquiétude dont Bernard Beigner est conscient, abordant cette question de lui-même dans son discours aux élèves de 6e de Joséphine-Baker : “Cette cité scolaire doit être un cœur qui donne du sang neuf à tous les établissements et non quelque chose qui les priverait des meilleurs.” S’attendant à ce que sa capacité soit vite dépassée, il espère qu’elle permettra “d’irradier la ville”, avec des sortes de classes délocalisées.

Pour un nouveau petit habitant de la rue André-Allar, après l’école primaire publique, trois possibilités seront donc ouvertes : le lointain collège public Arthur-Rimbaud, “vieillissant” et “éducation prioritaire plus plus, comme Rosa-Parks”, signale Caroline Chevé, le collège privé Loyola, ou, avec le niveau nécessaire, la cité scolaire internationale. “Il y a un risque de très forte polarisation sociale”, résume la syndicaliste.

Pour les géographes Aude-Lise Gervais et Gwenaëlle Audren, qui ont longuement étudié ce territoire, cette configuration n’est pas fortuite et répond à une stratégie d’attractivité menée en direction des classes moyennes et supérieures. En 2005, l’ouverture du collège Izzo a selon elles été “un échec” du point de vue de la mixité, avec un classement immédiat en éducation prioritaire. Une prégnance très forte des catégories défavorisées qui persiste aujourd’hui encore à plus de 75 %, à rebours de l’idée d’une mutation du quartier. Les chercheuses voient donc dans cette deuxième phase, plus au nord, une autre tentative pour “répondre aux attentes éducatives des familles de catégories socioprofessionnelles favorisées”, écrivent-elles dans un récent article publié par la revue Urbanités. Une “montée en gamme” de l’offre éducative qui s’éloigne donc du modèle classique du collège public.

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Commentaires

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  1. Karo Karo

    Le renoncement du département à ses missions de base est consternant !

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    • julijo julijo

      tout est dans la définition de “mission de base” !!!
      a priori cette mission est de donner du fric à droite et aux mairies qui voteront pour “vassal présidente”….
      alors les collèges….elle s’en bat les flancs, et sa majorité, élus du département, tout pareil.

      par contre, ces maires là, largement rémunérés, ont- ils un uniforme ???? je proposerais une grande concertation sur ce sujet.

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  2. ALAIN B ALAIN B

    C’est plus que consternant, c’est scandaleux, note ministre de l’enseignement est il insensible à cette politique de Mme Vassal, ils sont quand même dans le même parti.
    Alors après on regrettera les révoltes qui se transformeront en ‘émeutes”
    Les Resto du Cœur qui n’arrivent plus à nourrir les plus défavorisés et en plus ces défavorisés n’auront plus que des collèges ghettos
    Heureusement que Mme Vassal n’est pas à la tête de la Mairie

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    • MarsKaa MarsKaa

      Peut-être que la droite marseillaise essaie d’obtenir de nouveaux électeurs dans ce secteur. Rappelez-vous le slogan d’Euromediterranee debut des années 2000 : “la reconquête du centre-ville”…
      Les enjeux éducatifs, sociaux, urbanistiques ? C’est le cadet de leur soucis. L’école privée a toujours été particulièrement chouchoutée par la droite marseillaise. L’école publique particulièrement abandonnée. Les études, enquêtes, articles ne manquent pas.

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    • Richard Mouren Richard Mouren

      @Alain B. Le ministre est Renaissance (depuis 2016 après 10 ans de PS) et Mme Vassal était LR jusqu’en 2022 et est actuellement dans un no man’s land bien pratique pour naviguer à vue.

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  3. Richard Mouren Richard Mouren

    Il me souvient d’avoir été repris par un commentateur quand j’avais parlé de gentrification du quartier à propos de l’aménagement d’une friche industrielle en logements de bon standing. Et bien, maintenant, les choses sont claires. Rappelons-nous que nous sommes dans la ville-éprouvette chère à Macron, concernant les écoles. Le pouvoir de nuisance du département (et de sa patronne) envers Marseille ne faiblit pas.

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    • Richard Mouren Richard Mouren

      Dans ce collège, qui sera d’ailleurs bien desservi par le métro arrivant direct des quartiers sud et non soumis à la carte scolaire, les Jèzes accepteront peut-être d’instaurer le port de l’uniforme scolaire cher à Mme Vassal? Super, également, le timing de l’annonce, qui arrive juste pile au moment des déclarations fracassantes du président et de son gouvernement sur l’exigence de laïcité de “l’Education Nationale”.

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    • SN SN

      vous avez raison, les choses sont claires, elles sont soit toutes blanches, soit toutes noires…

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    • Forza Forza

      @Richard c’était peut-être moi. Ne pas confondre fantasme de la gentrification et gentrification effective (pour peu qu’on sache de quoi on parle, c’est-à-dire le remplacement d’une population par une autre, à ne pas confondre non plus avec la création d’une mixité exogène telle qu’elle existe à Smartseille, par exemple).
      Ca n’enlève rien à la honte de ce Département (qui cela dit n’en n’est plus à une honte près). Il s’est passé exactement la même chose à Arenc : au lieu de construire l’école publique promise, la collectivité Gaudin a commencé par construire une école privée catho (même si elle accueille toutes les religions). Je connais des familles pas très fortunées qui se sont saignées pour y mettre leurs enfants afin qu’ils ne finissent pas dans un préfabriqué dont les plafonds s’écroulaient. Quand à Euromed, ils ont fait où Vassal et Caradec leur disait de faire. Peut-être aujourd’hui les choses se décideraient elles différemment, du moins je l’espère.

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    • Richard Mouren Richard Mouren

      @Forza. Il est vrai que je ne connais pas les distinctions entre mixité endogène ou exogène (dans ce cas de l’installation du collège de Provence aux Crottes, il devrait s’agir de mixité exogène) et que je fantasme certainement sur une gentrification supposée, n’étant pas habilité à en parler car n’habitant pas le quartier. Je vous remercie donc pour votre commentaire éclairant. Ceci dit Euromed n’y est pour rien dans l’affaire: cette parcelle a été déclarée à usage public dès le départ et elle a été laissée de côté par Euromed.

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  4. vékiya vékiya

    ça va dans le sens de notre uber-président

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  5. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Mais pour Madame Vassal, l’urgence est d’expérimenter le port de l’uniforme au collège. La droite marseillaise est toujours la plus bête de France…

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  6. Alceste. Alceste.

    Tant pis, je vais me faire allumer .
    Éleve de l’école laïque et publique , je suis désolé de l’état actuel et général de cette dernière à la fois, sur le plan matériel et sur le plan des résultats académiques des enfants à la sortie du primaire et du secondaire.
    Si j’avais des enfants en âge d’êtres scolarisés aujourd’hui, et face à cette situation, je n’hésite pas une seconde, ils seraient inscrits dans le privé.

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    • leb leb

      Les écoles privées ont de meilleurs résultats académiques non pas car les profs y sont plus compétents, mais parce qu’elles renvoient dans le publique les élèves en difficulté scolaire. Dans mon collège publique on récupère régulièrement des élèves “remerciés” par le privé car pas assez bons selon eux. Ces écoles qui fanfaronent avec leur 100% de réussite aux examens n’ont absolument aucun mérite et en place s dépendent en partie de nos impôts.

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    • RML RML

      @alceste parce que vous en avez les moyens!

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  7. Andre Andre

    La question touche tous les équipements scolaires. En 2017, dans le périmètre Euromed Sud et ses abords, on avait répertorié 6000 logements neufs construits en quelques années et pas une seule nouvelle école primaire. Peu après, l’école rue d’Anthoine a été mise en chantier mais pour remplacer les préfas du groupe scolaire Ruffi qui finalement sont restés en service vue la pénurie de classes. Aujourd-hui, la nouvelle municipalité renove les écoles et c’est très bien; mais qu’en est il de la programmation des équipements neufs qui font défaut?

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  8. Alceste. Alceste.

    Leb, légende urbaine en partie vraie.
    Deux écoles et lycées appliquent cette politique de sélection à Marseille. La selection est nécessaire. Mais dans la vie il faut savoir ce que l’on veut.Les autres s’occupent bien des gamins, les écoles privées du nord de la ville fonctionnent bien,posez vous la question du pourquoi.
    Après quand vous voyez les scores du public en matière de bac ,nous ne sommes pas loin des 90% ,avec un niveau scolaire relatif et le mot est faible.Pour le primaire cela fait peur concernant les matières fondamentales pour l’entrée au collège.
    Quand. J’étais jeune,les deux lycées que j’évoque étaient des boîtes à bachot, type les sous doués, aujourd’hui la situation est inversée.
    Mais il est vrai aussi que les maîtres du public avaient à l’époque un mot reccurrent :travail.
    Cela a bien changé.
    Ma génération n’était pas plus intelligente que celle d’aujourd’hui, mais au baccalauréat nous savions lire ,écrire,compter et même un peu plus.
    Posez vous donc la question de la qualité de l’enseignement ( je ne dis pas des enseignants, quoique certains) actuel,car les conditions de travail n’étaient pas folichonnes dans le public aussi , et cela ne remonte pas à Charlemagne

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  9. Alceste. Alceste.

    Mais celane remets pas en cause le fait qu’il faille rénover. Sachant que les locaux neufs ne font apprendre la table de 9,non plus.

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  10. Pascal L Pascal L

    Après avoir lu les 532 page du dossier DUP de la ZAC littorale; je pensais épingler; entre autres, cette énormité d’autant que les collèges environnants sont déjà pleins,

    Pour avoir longtemps étudié les résultats au bac dans cette académie (et dans une autre), je considère qu’on peut dire que la technique du privé est simple : il est segmenté en 3 niveaux. Pour le plus élitiste ( ex, Lacordaire au nord et Provence au sud) si on n’estime que tu n’as pas le niveau pour une mention au bac, tu es viré. Au parents de payer les cours particuliers si nécessaire (et ils le sont fréquemment) pour y maintenir leur enfant.
    Tu peux alors aller dans le deuxième niveau (comme Sévigné au nord), là on reçoit les enfants qui auront leur bac.
    Sinon il reste le 3e niveau (par ex La tour Sainte ou St Mauron au nord) on prend ceux qui paient.
    Donc les bons résultats du privé, Alceste; ça ne vaut pour les deux premiers niveaux. Ceux du 3e niveau sont même inférieurs à ceux des lycées “nord” comme St Ex et V, Hugo;
    Effectivement pas besoin de bons profs quand tu captes les meilleurs élèves, et effectivement aussi il y a des parents qui ont plus compris que d’autres que l’éducation est un investissement, Cela étant; la république devrait faire le maximum pour offrir les meilleures chances à TOUS les enfants; quelque soit leur origine.
    Enfin, il est archi connu que le niveau baisse sans cesse : les premiers textes qui l’affirment datent de 1800 avant JC; donc pourvu que ça continue,

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    • Alceste. Alceste.

      Pourvu que cela continue, dites vous ?
      Sympa avec les gamins, la France s’effondre dans tous les classements , les savoirs acquis ont un niveau trés faible, et vous dites pourvu que cela continue.
      Pa sétonnant que le privé refuse du monde.

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    • Magnaval Magnaval

      L’habituelle vision caricaturale et manichéenne typique de la guerre scolaire à la papa… Ce qui différencie réellement le privé du public « tout venant », c’est d’abord l’ambiance de travail, qui n’est pas polluée par des sauvageons que l’administration du public a renoncé à mettre au pas. Et surtout des enseignants qui, s’ils ne sont pas «meilleurs », ne passent pas leurs journées à râler à tout propos ou à planifier leurs prochaines grèves.

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    • Pascal L Pascal L

      Les élèves du public sont tous des sauvageons, l’administration est laxiste et les profs ne pensent qu’à faire grève, vous avez tout à fait raison : c’est la vision caricaturale et manichéenne des gens de droite et d’extrême droite.

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  11. Christian Christian

    UN SCANDALE ABSOLU. Le macronisme poursuit son entreprise de transformer le système éducatif français qui fut l’un des meilleurs du monde, en organisation de type anglo-américain : des établissements publics pauvres et concentrant les élèves difficiles / des établissements privés (payants mais en grande partie financés par le contribuable !) discrètement et habilement prosélytes, et où les élèves difficiles sont très peu nombreux.
    Manipulation aussi simple qu’astucieuse, qui amène les naïfs à s’exclamer que “l’enseignement privé est meilleur que le public”, sans s’interroger sur la système mis en place.

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    • julijo julijo

      quand il s’agit de “service public” les gouvernants qui nous dirigent -et que nous avons élu- avec pas mal de leurs électeurs s’exclament régulièrement : ” ah ca va pas du tout, il faut privatiser
      et souvent l’affaire est enclanchée, on vide de sens le service concerné et quelque temps après….on privatise.
      alors je me dis : ça va peut être dans quelques années faire comme à la poste : on fiche en l’air le secteur, et on démantèle vers le privé ; ça marche mieux aujourd’hui la poste !!! ben non
      tout pareil pour la sncf…
      et aussi pour les hôpitaux en partie

      l’éducation nationale est-elle à l’abri ? avec macron non.

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  12. Alceste. Alceste.

    Pas besoin d’en appeler au macronisme pour transformer le système éducatif français qui est en échec total. Le système éducatif s’en est chargé lui même depuis des décennies comme un grand. Les moyens, il en a autant sinon plus que nos voisins européens avec des résultats moindres, mais les réformes successives notamment en matière de méthodes d’apprentissages ont fait des dégats , à droite comme à gauche. Donc problème.
    Des syndicats sclérosés qui ne parlent que de leurs conditions de travail , mais des enfants jamais.
    Ne prenez pas les gens pour plus naifs qu’ils ne le sont face à la réalité. Le public est à la dérive, à part quelques exceptions dans le supérieur ou le Lycée , mais sur la base de la sélection ( Oh! le sale mot !)
    La qualité des savoirs est catastrophique , mais surtout pas de remise en cause du système éducatif . Les bilans en sortie du primaire et du collège sont effarants , mais visiblement cela n’empêche pas de dormir “le” système éducatif avec ses certitudes.
    La dernière proposition du ministre n’était pas idiote , faire venir quelques jours avant la rentrée officielle les enfants détectés comme ayant des difficultés afin de contribuer à les relancer. Hurlement des syndicats,” vous allez stigmatiser ces enfants et vous les privez du droit sacré des vacances” ( sous entendu , les nôtres enseignants).
    Et oui , ne vous en déplaise , le privé est plus efficace , c’est la triste réalité ,cela me désole car je suis issu du public et je dois beaucoup à ce dernier.
    Le “Mammouth ” , plus de 1 200 000 de fonctionnaires s’auto-alimente , plus il engloutit plus il en redemande . Un véritable puit de Thor.
    Alors Christian , en tant que parent aujourd’hui que feriez vous ? Quelques sacrifices pour donner une chance supplémentaire dans le privé , ou des chances moindes dans le public actuel ? Pas facile de répondre. Me concernant , vous n’en doutez pas j’ai la réponse.

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    • Andre Andre

      Alceste, là dessus nous sommes d’accord. L’école publique s’est écroulée avec les réformes qui ne datent pas d’hier mais des années 70. Méthode globale pour la lecture, maths dites modernes, etc . “Mettre l’enfant au centre du système éducatif et lui permettre de constituer ses propres savoirs”, blablabla… Ben oui, dans ce domaine le soit disant progressisme entraîne les plus modestes dans l’abîme.
      Mon fils a pu rester dans le public- c’ était notre volonté- mais dans un public choisi. Hors de question qu’il aille dans le collège de secteur situé dans le 15me, une question que nous ne nous sommes d’ailleurs même pas posée. Ségrégation sociale? Peut-être mais si l’État est défaillant, nos enfants ne doivent pas en faire les frais et je comprends ceux qui n’ont pas d’autre choix que de mettre leurs gamins dans le privé (qui effectivement se permet maintenant de sélectionner).
      Mais cela n’excuse en rien la Ville de Marseille et l’Académie de ne pas avoir programmé un collège public dans Euromed qui n’y est a priori pour rien car l’EP ne fait que mettre des terrains à dispo. Ooù Payan, que fas? Réveille toi un peu! Depuis trois ans que tu es assisa à la mairie!

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    • Andre Andre

      Erreur dans mon commentaire. La construction des collèges est bien de compétence départementale. Cependant la municipalité peut elle s’en désintéresser? Comment permettre le développement d’un nouveau quartier de cette importance sans qu’un collège public n’y soit programmé? Et les écoles primaires, où sont elles prévues?
      L’ancienne municipalité n’avait pas de programmation scolaire et les propositions d’emplacements réservés au PLU, à St Mauront notamment, n’ont pas été retenues. Seul un établissement rue Loubon devrait voir le jour. A priori, nous sommes loin du compte.

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    • AlabArque AlabArque

      Cette allégation ‘le Mammouth a autant de moyens, sinon plus, que nos voisins européens, pour des résultats nuls’ EUH prenez 60 petits gaulois, ça vous fait 2 classes de 30 = 2 profs des écoles payés mettons 1200€ chacun = 2400€ = 40€ par gamin / mois ; 60 petits bataves, danois, teutons etc = 3 classes de 20 = 3 enseignants payés chacun 20% plus cher que leurs collègues français = 3 x 1440€ = 4320€ = 72€ par gamin ! En gros et à la louche, je suis retraitée, littéraire, les chiffres me gonflent, mais les écarts (classes moins nombreuses & profs 20% mieux payés) semblent avérés (stat OCDE, ONU, etc).

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    • Magnaval Magnaval

      Pour les bataves et les danois, l’efficacité de la dépense publique est bien plus grande, d’abord et surtout parce que le revenu moyen est bien plus élevé dans ces pays qu’en France, où l’attrition au SMIC et aux aides sociales maintient la majorité de la population dans une pauvreté relative compensée par des subsides.
      Pour l’Allemagne, il est impossible de comparer parce que l’éducation dépend des Länder et qu’ils y consacrent des moyens conséquents, conscients qu’elle est un élément central de l’attractivité et du développement économique de leur territoire. Des gros mots chez nous…

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  13. Tarama Tarama

    Qui peut croire que des familles CSP+ vont s’installer dans ces quartiers, à part les plaquettes des promoteurs ?
    (Quartiers “smart”, mais sans transports, sans commerces, sans collèges, mais avec beaucoup de béton).

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    • ALAIN B ALAIN B

      si l’on prolonge le tram, un collège privé mais pas public, le lycée international à Arenc
      Cela permettra de vendre beaucoup plus cher les nouveaux logements créés par EUROMED
      Peut être est ce une des raisons

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  14. Marc13016 Marc13016

    Je vais peut être dire une énormité mais … S’il il y a sélection pour entrer dans ce collège, notamment sur le niveau en langue : les Jésuites auraient ils l’idée d’établir une classe avec exigence d’un haut niveau en arabe ?! Je ne suis pas sûr que ça ouvrirait au recrutement local mais qui sait : des gamin-e-s de culture orientale, brillants, et implantés dans les environs du collège, ça serait classe question mixité. Je ne voudrais pas passer pour un gros vilain communautariste, ou essentialiste (j’ai pas bien compris mais je crois que ça pourrait m’être reproché). Précisément, dans cette hypothèse de recrutement local, on neutralise le communautarisme et on mélange tout dans la même cour de récrée. Après, je ne connais pas bien le contexte. peut être est-ce du rêve. Mais les Jésuites m’ont souvent étonné question ouverture d’esprit.

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    • Patafanari Patafanari

      Et aussi des classes en wolof, en éwé et en bambara. Les jésuites sont les cadors de l’inculturation.

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    • Andre Andre

      Le problème est que ces enfants, s’ils ont appris l’arabe à la maison, ne parlent pas l’arabe littéraire mais des dialectes maghrébins très éloignés. Au Maroc, l’arabisation a été une catastrophe. Au final, l’école publique en arabe qui est un service minimum est fréquentée par les plus modestes tandis que tous ceux qui ont un peu de moyens (ce ne sont pas les plus riches) mettent leurs enfants dans des instituts privés avec des profs français ou parfaitement francophones.

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  15. julijo julijo

    je reprends vos propos cher “alceste” :
    …Le système éducatif s’en est chargé lui même depuis des décennies comme un grand…
    la succession de ministres voulant inscrire leur nom sur des réformes, et les gouvernements successifs, sans visions d’ensemble n’y sont pas pour rien.

    ….Des syndicats sclérosés qui ne parlent que de leurs conditions de travail , mais des enfants jamais…..
    un syndicat s’occupent des syndiqués….le syndicat de la rtm (par ex.) ne s’occupe pas vraiment des bus !

    …..La dernière proposition du ministre n’était pas idiote…
    un peu quand même ! ce sont tous les établissements scolaires qu’il faudrait ouvrir car des élèves avec difficultés il y en a partout ! ce serait un changement de calendrier scolaire, et le lobby du tourisme français, n’est pas prêt. à moins que comme le déclare la désormais célèbre roubache, il suffirait de l’appliquer au réseau prioritaire.

    …le privé est plus efficace….
    quand même, c’est un commerce, les parents payent, assez cher quand même, c’est la moindre des choses d’être un tant soit peu “efficace” d’autant que les contraintes du public de carte scolaire, de formation des profs, d’horaires de cours sont largement allégées

    parent de quatre adultes, je le dis clairement, non je mettrais encore moins qu’hier, mes enfants dans le privé aujourd’hui.

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  16. Alceste. Alceste.

    Cher Julijo.
    Le système éducatif est impossible à réformer, comme beaucoup d’administrations, impossible à faire évoluer et à s’adapter.Comme écrit, échec à droite et à gauche.
    Avec votre remarque sur le rôle des syndicats, vous me confirmez bien que pour ces derniers, les gamins ils s’en fichent totalement. Petit parallèle avec les syndicats municipaux marseillais, tout pour leurs gueules, voyez l’état de la ville .
    Je ne saisis pas votre remarque sur une petite avancée de rentrée sur les élèves en difficultés. Il semble que les enfants des “quartiers” car défavorisés ont des soucis scolaires .Si difficultés financières peu de chance d’aller au club med. Donc le lobby du tourisme ?. Mais comme disait un syndicat il y a une sacralisation des vacances.
    Petite anecdote,un copain prof réclamait une prime de vacances car on imposait ces dernières aux enseignants sur la période la plus chère.On rêve. Les contraintes matérielles et de fonctionnement du privé sont les mêmes que le public, ni plus ,ni moins.La différence l’attention particulière sur les élèves.
    C’est toute la différence.
    Je ne sais où vous habitez, mais ce qui est sûr c’est qu’il y a des établissements à éviter dans le public.
    Le nivellement par le haut est très rare.

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    • julijo julijo

      vous êtes désopilant. arque bouté sur vos certitudes…et dégoulinant de hargne.

      pour info : un syndicat est une assoc de personnes dans le but de représenter les intérêts des salariés dans une entreprise ./
      rtm, educ.nat, ou mairie, kif kif (un peu douteux votre “état de la ville” dont seraient responsables des municipaux) vous confondez avec syndic !!!

      pour le reste, je n’argumente plus.

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    • Magnaval Magnaval

      Alors pourquoi donc les syndicats enseignants passent-ils leur temps à critiquer ce qu’une relève pas de leur compétence, comme les programmes, l’organisation du ministère, sa gestion ?

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  17. Christian Christian

    Je retrouve dans ce forum les allégations stupides et répétitives surf l’enseignement public qui fonctionnerait mal.
    Or j’ai observé en tant que père d’élèves qu’il s’en sort mieux qu’espéré en survivant aux innombrables “réformes” bricolées par une succession de ministres médiocres ou nuisibles dont chacun a voulu sa réforme à son nom.
    J’ai également observé que l’enseignement catholique sait fort bien se débarrasser des élèves difficiles en le refoulant vers le public.
    Avant d’accabler le public de critiques imbéciles et de mépris, il serait utile de replacer la situation en perspective.

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    • Patafanari Patafanari

      L’exemple de votre enfant, éjecté par l’enseignement catholique et qui a su se rétablir dans le public, montre les qualités de ce dernier qui, rappelons le, n’est pas gratuit mais financé par nos impôts.

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    • Alceste. Alceste.

      Reflexion sans doute imbécile ou plutôt questionnement du même type : pourquoi tant de gréves, pourquoi tant de revendications, pourquoi tant d’éléves qui ne savent ni lire , ni écrire , ni compter à la sortie du primaire et au delà , pourquoi ce succés du privé,puisque l’enseignement public fonctionne ?.
      Franchement l’on peut se poser la question .

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  18. julijo julijo

    il y a une chose bizarre quand même : ces jugements statistiques, genre tout va mal, les élèves par niveaux en savent de moins en moins…etc.
    nous sommes mauvais dans les classements.

    mais, TOUS les élèves sont testés, dans le privé et le public, les statisticiens distingués qui établissent ces …records, interrogent, testent TOUS LES ELEVES !
    pas de quoi pavoiser pour le privé non plus !!
    même pas capables de relever le niveau !

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    • Alceste. Alceste.

      1 éléve sur 5 est dans le privé .Si vous maitrisez le calcul de la moyenne pondérée, il faudra reconsidérer votre point de vue.

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    • julijo julijo

      20 % c’est déjà trop.
      je n’ai pas de point de vue sur la question.
      c’était juste une boutade.

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  19. Alceste. Alceste.

    Magnaval, jetez un œil sur la composition du conseil supérieur des programmes dirigé par des enseignants ( sûrement pas les bons,peut être selon vous) et qui elabore ces fameuses orientations.
    Vous verrez que sa composition n’est pas délirante et les profs y sont bien présents. Il a peu de pilotes, de masseurs kinésithérapeute, de plombier ou d’intermittent du spectacle.
    Cher Julijo. Je me permettrai de vous rappeler gentiment votre position sur les syndicats lors de la prochaine grève des éboueurs qui ne saurait tarder. C’est sûr, le fini parti et tout le reste qui va avec sont des nobles causes sur le dos des citoyens de cette ville.
    Allez,bonne soirée

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    • julijo julijo

      pfff

      alors pour le csp : au moins 1/3 des membres ne sont pas enseignants, le reste sont des enseignants qui n’ont pas trôné devant une classe depuis un grand moment…conseil d’experts, pas d’expériences !!! et in fine c’est le ministre qui décide.

      votre anti-syndicalisme quasi pathologique ne vous rend pas service.
      si les éboueurs font grève, je fais comme tout le monde, je subis…et je la ferme !! si une grève ne gène personne elle ne sert pas à grand chose, de mon point de vue !
      par ailleurs, les éboueurs, parmi les premiers de cordée dixit macron en 2020, et qui ramassent nos m…es saletés, m’inspirent beaucoup de respect. et je n’ai pas souvenir que leurs revendications aient été outrancières. je les soutiens de tout cœur généralement.
      ( et oui, ce sont des employés municipaux, et peut être ils travaillent au noir, et alors ??? jaloux !!)

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  20. Agnès R Agnès R

    En plein débat hystérique sur la laïcité,vraiment quel beau projet financé par nos impôts laïc et républicains.
    Écoeurant et indécent

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  21. Moaàa Moaàa

    Une arnaque monulentale sur ce secteur vendu à Bouygues et eiffage par l’ancienne municipalité. Une majorité de logement sociaux, les propriétaires ont été menés en bateaux alors qu’on leur avait annoncé 70% de propriétaires occupants et 30% de location sauf que c’est l’inverse. Des bâtiments qui ressemblent a des HLM pas entretenus et Bouygues qui va lancer la livraison d’un îlot de 150 logements sociaux. Alors oui pour les logements sociaux mais ils ont vendu du rêve et c’est en train de devenir un guetto, je vous invite à venir visiter comme je l’ai fait, c’est catastrophique. Ce quartier ne sera jamais un lieu de vie calme, propre et tranquille mais des cités dortoirs comme on a dans les quartiers nord, et comme l’avait dit Chaboche. Merci caradec gaudin et pauvre propriétaires investisseurs ou occupants qui ont payé leur T2 165000 euros.

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