Pour couper les ponts avec la SPA, la Ville de Marseille exfiltre ses animaux à Cabriès

Info Marsactu
le 4 Déc 2020
4

Nouvelle étape dans le conflit entre la mairie de Marseille et la SPA locale. La Ville a décidé dans l'urgence de confier la gestion de la fourrière animale à un autre refuge. Tous les animaux de la fourrière municipale vont migrer à Cabriès.

La SPA Marseille-Provence gérait la fourrière animalière municipale depuis 2001. (Photo d
La SPA Marseille-Provence gérait la fourrière animalière municipale depuis 2001. (Photo d'illustration LC)

La SPA Marseille-Provence gérait la fourrière animalière municipale depuis 2001. (Photo d'illustration LC)

Dans le duel entre la SPA Marseille-Provence et la mairie, cette dernière vient de reprendre la main par un coup de force. La semaine dernière, l’association obtenait de la justice l’annulation du nouveau marché de fourrière animale, qu’elle venait de perdre pour la première fois en 17 ans. Mais mardi, tandis que la SPA locale se félicitait sur ses réseaux sociaux de cette première victoire, la Ville de Marseille lançait le déménagement du centre animalier municipal de la Valentine (11e), vers une autre structure située à Cabriès.

Le dernier avenant du contrat liant la mairie à la SPA est en effet arrivé à échéance le 30 novembre. Et faute de pouvoir lancer un nouveau marché avec la Fondation Clara, annulé par le tribunal administratif, la Ville a réquisitionné le Centre de défense des animaux (CDA) de Cabriès, un autre refuge agréé. “Nous avons signifié à la SPA la fin du marché, il n’y a donc plus pour nous de moyen légal de travailler avec eux”, explique Christine Juste, adjointe à la maire déléguée à la santé environnementale. À moins de réquisitionner le refuge de la SPA marseillaise, bien sûr. “Mais nous n’allions pas réquisitionner leurs locaux alors que nous sommes en conflit devant la justice avec eux”, ajoute l’élue EELV.

Si la SPA a obtenu l’annulation du marché qui devait l’écarter de ce contrat de près de 700 000 euros annuels, elle n’aura donc pas pour autant le loisir de garder la place pendant la période d’intérim. Difficile à ce stade de dire combien de temps cette période pourrait durer. La justice a certes demandé à la Ville de réexaminer les offres en écartant d’office celle de la Fondation Clara. Mais elle peut encore déclarer cette procédure infructueuse et lancer un nouveau marché, ce qui prolongerait d’autant l’intérim. En parallèle, elle peut aussi se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État et espérer, en cas de victoire à l’issue de la procédure, contracter comme elle le souhaitait avec la Fondation Clara.  “Nous n’avons pas encore décidé de ce que nous allions faire, alors en attendant, nous avons fait usage de la police du maire pour réquisitionner une entreprise [à Cabriès, ndlr] dans le cas où la décision tarderait à arriver”, avance Christine Juste.

Adieu la Valentine, bonjour Cabriès

Pour l’heure chats, chiens et autres furets devraient donc prendre la route de Cabriès. Cette épopée digne de l’arche de Noé n’a, trois jours après la fin du contrat, toujours pas démarré. Au centre de Cabriès, jeudi, l’équipe n’avait pas encore reçu d’informations de la part de la SPA Marseille concernant le nombre d’animaux à récupérer. Tous les animaux errants recueillis au cours des huit derniers jours par la SPA relèvent de la fourrière municipale. Ils pourraient être quelques dizaines. “On a beaucoup de place”, rassure Martine Sommerhalter, présidente du refuge de Cabriès. Dans ce dossier à haute tension, elle entend “rester neutre”. “Nous le sommes d’autant plus que nous n’avions pas candidaté pour ce marché”, glisse-t-elle.

Prévenu de sa réquisition en urgence, le centre de Cabriès a dû embaucher des renforts en CDD, et recevra une dotation équivalente à celle prévue par le marché normal. Il a d’ores et déjà démarré l’activité de capture des animaux errants signalés via le numéro Allô Mairie.

Cet article vous est offert par Marsactu
Marsactu est un journal local d'investigation indépendant. Nous n'avons pas de propriétaire milliardaire, pas de publicité ni subvention des collectivités locales. Ce sont nos abonné.e.s qui nous financent.

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. Jacques89 Jacques89

    Fut un temps où les animaux errants alimentaient la savonnerie de Saint-Louis. Pas sûr qu’à l’époque les conditions d’euthanasie étaient des plus strictes, mais cela avait pour avantage d’abréger les souffrances de pas mal d’animaux exposés à quantités de dangers.

    Signaler
    • MPA Eco-hotes MPA Eco-hotes

      Du recyclage en quelques sortes… c’est choquant tout de même, de se dire que nos savons pouvaient être à base de chiens et chats abandonnés… !

      Signaler
    • Jacques89 Jacques89

      Et si on vous dit que la plupart des produits cosmétiques sont à base de graisses animales ça vous choque? Quand j’imagine ces animaux, pour la plupart, écrasés sur les routes et mourir dans d’atroces souffrances, je préfère autant que leur fin soit traitée dignement.

      Signaler
  2. MPA Eco-hotes MPA Eco-hotes

    La 2è ville de France, Marseille avec ses 861 635 habitants a lancé son appel d’offre pour le marché en DSP de la Fourrière et la stérilisation des chats errants dans la ville de Marseille le 11/04/2020 avec réponse pour le 11/05/2020… et malgré la crise du COVID cela n’a été prolongé que de 8 jours (18/05/2020).
    => En juillet 2020, l’appel d’offre a été relancé… Pourquoi ? Mystère

    2 lots dans cet appel d’offre de la ville de Marseille

    1- la Fourrière: budget entre 400 et 850 000 € HT
    2- La stérilisation des chats errants (abandonnés): budget entre 80 et 200 000 €HT (tarif associatif stérilisation simple mâle: 50 €, femelle: 60 € = maxi 3 300 chats)

    Au vu de ces sommes que l’on aime les animaux ou pas, tout.e Marseillais.e devrait s’intéresser à cette dépense !
    Les cahiers des charges pour utiliser ces sommes sont si inexistants, si légers, sans contraintes de bien-être animal, ni de suivi de entrées, sorties, recherches et aucune SENSIBILISATION en amont.
    C’est donc un marché qui s’auto-entretient avec des dépenses toujours + hautes

    Historique du nombre de stérilisations à Marseille
    2003 : 4 510 stérilisations
    2004 : 4 039 stérilisations
    2005 : 3 047 stérilisations
    2013: 1 100 par la SPA de Marseille qui recevait des subventions pour 3 000 chats

    A quoi était consacré le budget non dépensé ??? ==> Le marché lui a donc été retiré et donné à la « #FondationClara » issue du Groupe SACPA

    10/09/2018 : 570 stérilisations par la « Fondation Clara » !??
    Pendant qu’1 seule nourricière en a stérilisé 100 entre janvier et septembre 2018.

    A quand un vrai cahier des charges ?

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire