[Portfolio] La flamme olympique dans l’œil d’Emilio Guzmán

La flamme olympique au parc Font Obscure (14e). (Photo : Emilio Guzmán)

L’OM, du début à la fin. Après une arrivée le 8 mai marquée par les références au club marseillais, la flamme olympique a démarré son périple à travers la France portée par l’homme qui l’a propulsé en 1993 sur le toit de l’Europe, d’un coup de tête devenu légendaire. Éclipsant la lecture liturgique, en ce jour saint des chrétiens, Basile Boli a transmis ce cierge plus œcuménique à Colette Cataldo, 83 ans, à quelques heures d’une demi-finale de coupe d’Europe qu’elle suivrait le soir, avec son club de supporters des Dodger’s.

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Une belle image, assurément. Une de plus dans ces deux journées pensées pour faire rayonner Marseille sur les écrans, comme le passage sous les lettres géantes laissées par Netflix au parc Foresta, et repeintes pour l’occasion. Mais en ce jour d’après du grand bain de foule du Vieux-Port, notre photographe Emilio Guzman n’a pas entrepris l’ascension de la colline Notre-Dame. C’est en reporter non accrédité, mais toujours très bien entouré, qu’il a arpenté une partie de la ville, dans le sillage de quelques-uns des 189 porteurs de l’artefact.

Alors, la voilà, celle que la foule est revenue apercevoir de plus près ce 9 mai, pour quelques minutes, cous allongés et portables brandis : la flamme olympique.

En descendant du sanctuaire, la flamme et sa porteuse restent dans une “bulle de sécurité”, avec des “runners” en uniformes  – policiers et gendarmes – ou de la gendarmerie, qui suit en moto.

La descente de la rue Breteuil se fait aux couleurs d’un des partenaires officiels des JO 2024, la Caisse d’épargne CEPAC, dont on aperçoit la présidente du directoire derrière la porteuse. Ce premier “segment” se termine d’ailleurs place Estrangin, devant le siège historique de la banque.

Au parc Font Obscure (14e), le relais prend des allures de carnaval. Beaucoup de familles se sont installées pour pique-niquer. Musiciens et drapeaux colorés assurent l’ambiance. Une banderole pour la paix est déployée, rappelant le contexte dramatique de ces célébrations olympiques.

La flamme arrive, pour vingt petites minutes de déambulation dans le parc.

La fête se fait sous la surveillance massive des forces de l’ordre. “Je n’en avais jamais vu autant dans le quartier”, glisse une habitante du 14e.  Le déploiement n’est pas moindre au Vélodrome, pour le spectacle final de cette journée de relais, où la foule est dense.

Sur le parvis Nord, les familles attendent l’arrivée de la flamme en cherchant un coin à l’ombre. Des minots, qui ont revêtu leur maillot de l’OM pour l’occasion, improvisent quelques passes en attendant les relayeurs.

L’ambiance monte d’un cran quand Jean-Pierre Papin gravit les marches vers l’entrée du stade sous les encouragements de la foule. Il passe le relais à Louisa Necib, la footballeuse native de Marseille qui a fait sa carrière dans un autre olympique.

Direction le parvis Sud pour le dernier moment de cette journée de célébrations. L’invité surprise chargé d’allumer le chaudron olympique lors de la cérémonie finale, dont l’identité a été gardée secrète comme pour Jul la veille sur le Vieux-Port, n’est autre que la star du foot Didier Drogba.

Un dernier tour de piste pour saluer le public et l’international enflamme le chaudron. Tout le monde est rapidement invité à quitter les lieux, car, contrairement à la soirée de l’arrivée du Belem, les festivités ne dureront pas toute la nuit. Pour cause : il y a match ce soir. La flamme olympique fait ses adieux à Marseille de la même manière qu’elle est entrée dans la ville : sous le signe de la fête, et de l’OM.

(Avec Julien Vinzent et Marie Lagache)