Point presse express à Marseille du ministre de la (mauvaise) santé des entreprises Xavier Bertrand

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le 6 Déc 2011
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Dans l’agenda de la préfecture des Bouches-du-Rhône, la visite de Xavier Bertrand était annoncée avec ce thème : « Etats généraux des entreprises en difficulté ». Mais dans la note aux rédactions envoyée dans la foulée, l’expression avait disparu au profit d’une « réunion avec l’ensemble des acteurs de l’économie et de l’emploi au niveau régional sur le thème de l’emploi et du soutien aux entreprises« . Moins ambitieux. Et surtout plus sage, lorsqu’il s’agit de qualifier un peu plus d’une heure d’entretien, suivi d’un rapide point presse.

Le temps pour le ministre de l’Emploi de livrer son analyse « verre à moitié plein » des chiffres du chômage tombés la semaine dernière pour octobre 2011 : +0,9% par rapport au mois précédent et +7,3 % sur un an.

Au son de la « mobilisation »

Même le communiqué de la préfecture, sonnant une nouvelle fois la « mobilisation » reconnaissait que « l’aggravation du chômage se confirme pour les publics prioritaires déjà identifiés (jeunes, chômeurs de longue durée, personnes de plus de 50 ans) »… Pour il est vrai mieux souligner la pertinence des actions engagées dans le cadre de « l’initiative emploi formation » : appui sur les sous-préfets pour la coordination, enveloppe de 100 millions d’euros supplémentaires pour l’apprentissage, campagne de communication sur l’alternance, hausse de la participation de l’Etat à 47% pour les contrats aidés conclus par des entreprises (CIE) avec des plus de 50 ans…

Sur ce dernier point, le communiqué annonçait l’application de cette hausse également aux CAE (secteur non marchand, 90% au lieu de 70%), en même temps que, côté CIE, la levée de la condition d’âge pour bénéficier du bonus. Avant d’expliquer qu’après le volet salarié, l’Etat allait se concentrer sur l’aspect entreprises.

L’idée explique Xavier Bertrand étant d’ »envoyer un message aux entreprises : si vous avez ou voyez venir des difficultés vous savez qui contacter : le sous-préfet, qui pourra vous ouvrir les portes des différents services de l’Etat et vous orienter ». Le ministre pour qui, en plus par exemple de la volonté d’assouplissement du recours au chômage partiel annoncée tout récemment, cela pourra passer par un « accompagnement des besoins de financement, pour l’investissement comme pour la trésorerie ».

La mutualité sans la santé et Fralib mort-vivant

Difficile de dire que l’Etat « reste spectateur », chose à laquelle affirme se refuser Xavier Bertrand face à la crise, même si on peut toujours discuter de l’ampleur et du contenu. Mais quand, sans parler de NetCacao justement définitivement coulée cette année faute d’un fond de roulement, on l’interroge sur une autre « entreprise en difficulté », le grand conseil de la mutualité, qui emploie 1200 salariés et soigne 10% de la population du département, les bonnes intentions se muent en langue de bois :

L’Etat et l’Agence régionale de santé suivent donc le dossier, c’est rassurant, mais quant à débloquer les fonds réclamés et en finir avec des distorsions dénoncées… Avec on notera également l’idée selon laquelle il ne s’agirait que d’une question d’emploi, pas de santé publique. « A Port-Saint-Louis, le premier établissement est à 40 km, le centre accueille 83% des habitants. Nous ne pouvons pas accepter que cet outil disparaisse, ce serait mettre en situation de précarité sanitaire toute une population », nous déclarait pourtant au début du mois le maire et conseiller général PCF Jean-Marc Charrier. Dans le réseau de santé des mutuelles, généralistes comme spécialistes pratiquent systématiquement le tiers payant, sans dépassement d’honoraires, sans parler des démarches de prévention etc.

Et dans une autre entreprise en difficulté, Fralib, le ministre ne semble voir qu’un site fermé pour lequel il faudra limiter la casse, sans que l’on sache exactement ce qu’il pense d’une possibilité de reprise.

Ajoutons tout de même que jusqu’à ce que la justice retoque le plan d’Unilever, son collègue de Bercy François Baroin ne semblait pas trouver scandaleux les conditions proposées par le géant anglo-néerlandais, et notamment le reclassement en Pologne de salariés. De quoi relativiser la portée de la « mobilisation »…

Un lien La carte de la crise de l’industrie dans les Bouches-du-Rhône, sur Marsactu

Un lien Pôle Emploi : 150 agents de moins, 20 000 chômeurs de plus, sur Marsactu

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