Plusieurs adjoints au maire d’Istres convoqués à la gendarmerie

L'hôtel de Ville d'Istres.

Tout se passe comme si un étau se resserrait progressivement sur François Bernardini. Après les ennuis de sa directrice de cabinet qui fait face à une volonté de saisie conservatoire de sa villa, plusieurs élus de sa majorité sont convoqués par la gendarmerie. Ils seront entendus par la section de recherches de la gendarmerie de Paris à qui ont été confiées les investigations dans le cadre de l’enquête préliminaire sur la gestion municipale, ouverte par le parquet national financier (PNF). “Il s’agit à la fois de personnes mises en cause et de témoins”, explique-t-on de source proche de ce dossier, lequel est censé constituer “un concentré des délits en matière de probité”.

Selon nos informations, ce sont quatre adjoints au maire qui devraient répondre aux questions des enquêteurs. Leur nombre et leurs domaines d’intervention, de l’urbanisme à la petite enfance, viennent souligner combien cette affaire embrasse l’ensemble de la gestion municipale. Et le PNF semble bien décidé à faire de la gestion istréenne un exemple des dérives possibles des collectivités locales.

Des fonctionnaires importants de la collectivité devraient eux aussi défiler à la gendarmerie. Ils compléteront une liste qui ressemble fort à une montée en puissance après une première salve d’auditions en novembre, consacrée à la villa de la directrice de cabinet. Il ne fait désormais plus de doutes que François Bernardini soit l’un des prochains sur la liste.

Les liens du maire avec des entrepreneurs

Comme Marsactu l’a déjà raconté, l’enquête s’intéresse notamment au lien du maire avec des entrepreneurs de la ville. Ainsi, Philippe Cambon est très en cour à Istres et possède de nombreuses sociétés dans la promotion immobilière et le gros œuvre notamment. Il intervient ou est intervenu sur les chantiers du nouvel hôtel de ville, du Forum des Carmes – le navire amiral du renouveau du centre-ville qui peine à sortir de terre – d’un complexe aquatique à Entressen ou encore de la salle des fêtes “la Grange”.

Au cours de ses investigations, la chambre régionale des comptes, à l’origine du déclenchement de l’enquête pénale, avait quant à elle souligné “les risques de conflits d’intérêts résultant des liens d’affaires” entre le maire François Bernardini et Philippe Cambon. Ceux-ci sont en effet associés dans une société immobilière et Cambon était aussi en affaires avec la fille du maire. “Le maire n’a aucun intérêt personnel à ce que Philippe Cambon et sa société prospèrent”, avait pourtant répondu la Ville à la chambre. Elle arguait du fait que la SCI des Bois Gelin, dans laquelle étaient associés François Bernardini et Philippe Cambon, n’avait jamais rien réalisé malgré le dépôt d’un dossier pour la construction d’un centre commercial.

Actualisation le 21 mars : Valérie Cambon a démenti être convoquée et une source judiciaire nous a confirmé qu’elle n’était pas sur la liste des convoqués cette semaine. Nous l’avions écrit sur la foi de plusieurs sources dont une proche de l’enquête.