"Pas de projet métropolitain sans gare souterraine"

"Pas de projet métropolitain sans gare souterraine"

La LGV Paca ne verra jamais le jour. En tout cas dans la version envisagée il y a dix ans lors du lancement officiel du projet. De la ligne à grande vitesse Paris-Nice en passant par Marseille, la commission mobilité 21 n’a retenu dans les projets susceptibles d’aboutir d’ici 2030 que le “traitement du noeud marseillais”. Cet avis, remis au premier ministre ce jeudi, conditionne le chantier équivalent côté niçois à un engagement financier de l’État plus important (26 à 28 milliards au lieu de 8 à 10 milliards). Le reste est dans tous les cas renvoyé au rang des “secondes priorités”, après 2030.

“Quand je vois d’où nous sommes partis et là où on arrive c’est plutôt positif”, réagit Jean-Yves Petit, vice-président du conseil régional chargé des transports. Il y a un an, face aux difficultés de concertation et aux premiers signaux de l’État, la LGV était en effet sur une voie de garage. Ce sont les pilotes (préfecture, Réseau ferré de France et élus locaux) eux-même qui ont découpé le chantier, conscients de l’étau entre la multitude des chantiers dans les cartons au niveau national et des possibilités de financements limitées.

L’enjeu de la gare sous-terraine

La création d’une traversée souterraine autour de la gare Saint-Charles d’ici 2023 semble donc acquise. Un élément essentiel pour Jean-Yves Petit : “On ne pourra construire un véritable réseau de transports métropolitain que lorsqu’on aura réglé le noeud marseillais”, justifie-t-il. Une priorité partagée par Claude Vallette, adjoint à l’urbanisme de la mairie de Marseille, qui le rappelle régulièrement lors des conseils de la communauté urbaine. En mettant fin au cul-de-sac de Saint-Charles, la traversée souterraine – doublée de nouveaux quais – augmenterait la capacité en terme de fréquences TER et permettrait le passage des trains directs du type Aubagne-aéroport en 25 minutes.

Du côté de la mairie, on commence aussi à plancher sur la création d’une “centralité métropolitaine” à Saint-Charles. Derrière ce vocabulaire de plan local d’urbanisme, il s’agit de tirer les conséquences de la desserte incomparable dont bénéficiera le lieu. Plutôt tourné aujourd’hui vers le boulevard d’Athènes et la faculté, la gare est bien moins connectée avec la Belle-de-Mai, malgré le potentiel de la Friche et de la caserne du Muy. Le sujet n’a pas échappé à Patrick Mennucci, député-maire du 1/7, qui a fait de la création d’un quartier au-dessus des voies l’une de ses propositions phares.